Climax est deux films. Un film de danse et un trip sous acide. D'ailleurs, Gaspard Noé revendique ce collage hasardeux : "[...] Et parmi ces distractions, l’une d’entre elles m’a toujours rendu particulièrement heureux : la danse. Alors, quitte à faire un film, Il m’a semblé excitant d’en faire un sur ce fait divers et avec des danseurs dont les talents m’hypnotisent." Le générique de milieu de film, ou devrais-je dire de fin du premier film, finit de me convaincre que certains spectateurs pourront arrêter le visionnage à 50 minutes tandis que d'autres prendront la relève pour les 40 suivantes. Je fais uniquement partie de la deuxième catégorie et par conséquent, je ne vais pas m'attarder sur le premier film qui est certainement très bien dans son genre mais pour lequel je n'ai aucun intérêt. De toutes façons, il n'apporte aucun élément indispensable à la suite.
Le deuxième film, celui typique de Gaspard Noé, est censé faire vivre au spectateur un bad trip par substitution. Vous devriez ressentir, au choix, de l'anxiété, du dégoût, du malaise, de l'horreur, de la fascination ou du plaisir malsain. En tout cas, pas de l'ennuie. C'est pourtant ce sentiment qui a dominé mon visionnage, la faute à un non-scénario improvisé par des danseurs captifs de l'esprit tordu d'un réalisateur qui s'en contrefout de raconter quoique ce soit. Gaspard Noé veut montrer, rien d'autre. Il le fait parfois de bien belle manière, les plans séquences forcent le respect et la mise en scène soutient la transmission du message : la drogue, ça fait faire n'importe quoi. D'ailleurs, il tient tellement à accorder ce message et sa réalisation que vous pourrez fermer les yeux devant les 20 dernières minutes du film sans rien rater de ce qui est affiché à l'écran. Tout y est alternance de rien et de rouge, sublimée par un cadre tantôt à l'envers, tantôt à côté, jamais vraiment intéressant.
Tentez quand même l'expérience, vous pourriez y être réceptif. Après tout, nous réagissons tous différemment à la drogue.