Si vous ne regardez un film qu'après avoir lu les critiques de certains magazines hebdomadaires culturels qui cultivent souvent l'entre soi...passez votre chemin, ce film n'est pas fait pour vous. Si vous êtes un spectateur assidu du film d'auteur avec une unité de lieu, de temps et d'action... une salle de bains, 24 heures, un dialogue entre deux personnes, si possible appartenant aux minorités visibles ou invisibles, avec tout le respect que je leur dois mais subventions obligent, circulez il n'y a rien à voir. Si vous vous enthousiasmez pour les cinéastes aux ambitions égocentriques, à la prétention (in) suffisante de faire réfléchir leur (maigre) public... allez plutôt cultivez votre boboitude sur les pelouses des parcs de la capitale en dégustant des macarons Pierre Hermé ou en sirotant un thé fumé Lapsang Souchong préalablement versé dans un thermos.
Si par contre, comme chantait CHARLEBOIS, "vous vous foutez des critiques car ceux sont des ratés sympathiques", si pour vous l'unité de lieu, de temps, de lieu, comme dans les tragédies grecques, se décline au cinéma dans des chefs d'œuvre comme Rio Bravo ou si vous essuyez une petite larme devant LES PLUS BELLES ANNES DE NOTRE VIE, ELEPHANT MAN, HATCHI, PHILADELPHIA, LA VIE EST BELLE.... Et enfin que vous pensez que "deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute (de pomme) qui marche (petit hommage à l'autodidacte Audiard) alors ce film est fait pour vous.
Il est fait pour vous car vous êtes encore capable de vous émouvoir pour une très belle histoire, bien écrite, portée par un acteur formidable et un chien peu ordinaire mais dans des paysages extraordinaires. Un film qui qui porte en son sein des réflexions profondes sur la technologie, l'écologie, la différence, l’indifférence, la désespérance, l'espérance.
Alors ne boudez pas votre plaisir...riez, souriez, tremblez, pleurez devant ce voyage initiatique au souci didactif.
Ce très beau film nous rendra, à l'instar de Jeff le robot, ou nous rappellera que dans un monde et un environnement plus qu'incertains, nous sommes surtout et avant tout des humains. Des humains pas divins mais compréhensifs, compatissants et manifestant de la sensibilité.