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Cadreum
6 abonnés
241 critiques
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4,0
Publiée le 12 décembre 2024
Dans "Si Beale Street pouvait parler", Harlem des années 60 devient l’écrin d’une romance naissante, brutalement frappée par une fausse accusation de viol, emprisonnant Fonny et laissant Tish, sa compagne, porter leur histoire à bout de souffle. Sa voix(-off) , à la fois résignée et combattive, traverse le récit comme un fil d’or, reliant l’intime au politique, le tendre à l’injuste.
Si l’amour entre Tish et Fonny illumine le film, Barry Jenkins ne détourne jamais le regard des réalités sociales et raciales qui les écrasent. Le système judiciaire, raciste et implacable, devient un antagoniste tentaculaire et inéluctable.
La mise en scène célèbre l’intimité avec une tendresse infinie. Jenkins capte les instants suspendus : regards échangés, caresses et expressions traversées d’émotions. La lumière, chaude et dorée, enveloppe les personnages d’un halo protecteur, fragile contre la brutalité extérieure. C’est un cocon d’humanité au milieu du chaos.
La musique de Nicholas Britell transcende les images. Ses cordes mélancoliques se mêlent aux silences, accentuant les douleurs et espoirs des protagonistes.
En somme, le film privilégie la parole à l’action, offrant à ces personnages, trop souvent réduits au silence, un espace où leurs voix s’élèvent en lieu et place des gestes, de toute façon contenus et retenus contre eux. C’est là que réside toute la puissance du récit : un cri contenu, magnifié, face à l’indifférence d’un monde sourd.
Malgré qu'on soit dans le scénario classique d'une famille noire en Amérique, j'ai trouvé leur amour magnifique et leur histoire touchante. Je ne pense clairement pas que ça vaut un Queen & Slim qui, surtout à l'époque, m'a bouleversé. Mais c'est un film similaire sur certains points qui se défend vraiment bien. La BO est exceptionnelle, coup de cœur.
Récemment intéressé par ce film grâce a la superbe œuvre de Nicholas Britell, la découverte fut mitigée. D’un côté, des images tout à fait resplendissantes qui nous plongent directement dans l’époque des années 70, une interprétation maîtrisée de Regina King ainsi qu’un sujet si important qu’est celui des infractions sexuelles, et plus précisément, de la guerre de paroles que révèle ces infractions mais aussi celui du racisme malheureusement banal à cette époque. Mais de l’autre, un film bien trop mou, qui manque malheureusement de vie, qui tourne autour de l’amour formidable de Fonny et Tish sans aller vraiment plus loin, restant ainsi dans un amour certes beau mais qui ne vit rien à part lui. Barry Jenkins signe néanmoins un film qui est agréable à voir, à contempler mais qui peut - sûrement - s’avérer ennuyeux. Dommage !
Ce film était long et ennuyeux. Quelques scènes captent l'attention, on pense que ça y'est, on est embarqué ... mais finalement non. C'est toujours long et ennuyeux.
(De la part de quelqu'un qui a aimé Moonlight, et qui apprécie généralement les films qui prennent leur temps.)
Une belle histoire d'amour avec deux très bons acteurs dans les rôles principaux. La part dramatique est aussi très présente et maintien en haleine le spectateur. Haine raciale et justice à deux vitesses sont aussi bien mentionnées dans le film. La mise en scène est de bonne facture mais peut-être un peu trop poétique dans sa narration.
Roméo et Juliette noirs sont séparés à cause du racisme policier. Bien joué mais que de longueurs ! Plans interminables et intrigue très mince. Dommage car sensible et toujours d'actualité.
Malgré un didactisme parfois trop appuyé, Barry Jenkins livre à nouveau un récit délicat et esthétique sur le combat d'un couple, et en creux d'une communauté, pour vaincre ses anciennes chaînes et se construire un avenir de justice. Servie par des acteurs en équilibre entre émotion brute et subtil sous-texte, la mise en scène s'égare parfois dans un choix d'alternances chronologiques qui ne permet pas une empathie immédiate avec ces personnages pourtant en lutte constante pour leur survie intérieure. Le rythme singulier manifeste les oscillations émotionnelles des protagonistes confrontés à une société dépeinte avec pessimisme malgré des éclats d'espoir individuels pour ce pamphlet aux allures de poème.
4 794 abonnés
18 103 critiques
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1,0
Publiée le 3 août 2020
Dans Si Beale Street pouvait parler les scènes sont longues, lentes et sans vie et s'empilent les unes sur les autres. De longs regards persistants des acteurs n'ajoutent rien à l'histoire et tuent le rythme. En plus de ces défauts de base les personnages centraux sont ennuyeux. Ils sont amoureux et nous l'avons compris. Je ne comprends pas la nomination aux Oscars pour ce film. Le vrai tueur est que le film se dirige vers un point culminant spécifique impliquant la fausse accusation de viol et l'incarcération du gars puis tire le tapis sous le spectateur. Aucune histoire n'a été racontée ici. C'est une collection de scènes avec superposition de narration afin que vous ayons un certain contexte sur ce qui se passe. Une caméra tremblante avec des gros plans m'a fait détourner le regard de l'écran pour arrêter le vertige...
C'est un film d'une grande qualité formelle et d'une douceur salvatrice qui touche. D'une grande pudeur, le scénario distille sa sensibilité particulière et languissante qui ne cède jamais face à la violence des injustices sociales. Aérienne et romantique, c'est une oeuvre fragile qui propose un équilibre novateur entre le fond et la forme, sans esbroufe mais avec beaucoup de dignité!
- Bonne interprétation des acteurs en particulier Kiki Layne et Stephan James qui monopolisent la caméra avec brio.
- La musique américaine des années 70 qui vous reste dans les oreilles.
- Les décors, les costumes qui nous immergent bien dans l'époque.
- Un scénario qui se concentre avant tout sur l'histoire d'amour entre Fonny et Tish, deux personnes de couleurs qui s'aiment dans une Amérique des années 70 où les mentalités n'ont guère évoluées et où malheureusement le racisme est toujours bien présent.
Les Moins :
- Manque de précision à certains moments spoiler: (Comment l'arrestation de Fonny s'est elle passée ? A combien s'élève la durée totale de sa peine après qu'il ait plaidé coupable ?)
Aux Etats-Unis, noirs et blancs n’étaient pas égaux. C’est en tous cas ce que rappelle ce film, puisque nous avons aujourd’hui presque oublié la ségrégation qui a régné de droit jusqu’en 1964… Le scénario dévoile progressivement le mécanisme diabolique qui conduira Fonny en prison ; le pouvoir d’un simple policier en dépit des faits et de la justice ; la légèreté d’une décision de justice qui ne s’appuie sur aucune preuve factuelle ni aucun motif. Le premier tiers du film livre des images magnifiques sur ce jeune couple et son amour profond, traité avec délicatesse. Les deux acteurs sont remarquables. Mais petit à petit le rythme ralentit, s’arrête presque pour devenir ennuyeux ; ou bien parfois caricatural (réunion de famille avec la belle mère de Fonny par exemple, la bêtise du policier qui va s’en prendre à Fonny…). Il reste tout de même un regard humain et d’ailleurs sans complaisance sur cette communauté afro-américaine, qui reste fondamentalement déshéritée dans cette société américaine, écartelée entre le désir d’émancipation et la solidarité intra-communautaire, obligée parfois d’entrer dans l’illégalité pour survivre (ou payer l’avocat en l’occurrence). Un film sombre pour un propos militant mais un peu dépassé sans doute.
Malgré une thématique importante, j’ai trouvé ce film vraiment ennuyant. En fait sa construction ne m’a pas du tout plu. On aura une utilisation des flashbacks excessive. Ceux-ci ont pour but de nous expliquer en détail l’histoire des deux tourtereaux avant cette fameuse arrestation. Le problème est le décalage de rythme entre le présent et le passé. D’un côté nous aurons un récit direct assez vivant et ouvert sur la société. De l’autre, des explications narratives sur les faits antérieurs qui seront très lent, et centrés sur le couple. Cela casse totalement l’histoire à chaque transition. Ce qui est le plus surprenant, est que la manière dont tout est expliqué hors flashback, est tout à fait claire. Ces derniers paraissent donc un peu inutiles et surchargent l’histoire. Il y en aurait eu moins, on aurait pu garder l’intensité du récit tout en s’attachant aux personnages. Outre la réalisation, qui vous l’aurez compris m’a fait rejeter le film, le fond est très intéressant. On nous plonge dans les années 70 d’une Amérique marquée par le racisme. Les deux personnages vont tenter tant bien que mal, de surmonter les épreuves de ce système, pour vivre leur amour. Pas évident quand votre couleur de peau peu vous faire condamner d’office. Les acteurs sont d’ailleurs excellents. Que ce soit la jeune KiKi Layne mais aussi l’un peu plus expérimenté Stephan James. Le Canadien avait déjà dénoncé la condition des Afro-américain dans le très bon LA COULEUR DE LA VICTOIRE et ACROSS THE LINE. Et comment ne pas mettre en avant le talent de Regina King qui a remporté le Golden Globes de la meilleure actrice dans un second rôle.
Il y a un vrai savoir faire, dans la mise en place, dans la recherche des plans. Mais cette beauté un peu trop lisse ne permet pas de rendre compte de la violence du propos. Et les acteurs sont pareils, beaucoup trop lisses, beaucoup trop dans l'introspection, dans la retenue, dans un film qui se regarde un peu trop faire, dans des scènes d'une longueur incompréhensible où tout est un peu trop dit, un peu trop souligné.
Le film n'est pas à la hauteur de ses revendications légitimes, de sa colère trop contenue. Et c'est dommage.
L'histoire d'amour contrariée mais inconditionnelle de deux afro-américains à Harlem dans les années 70 sur fond de ségrégation raciale. Un film délicat et émouvant à la mise en scène sublime et magnétique.