Un film âpre et d’une effroyable intensité, au titre sans équivoque, réalisé comme un vrai documentaire. L’immersion du spectateur est total et l'impétuosité de son réalisme prend littéralement aux tripes. Seul professionnel devant la caméra de Stéphane Brizé qu’il retrouve pour la quatrième fois, Vincent Lindon n’a jamais été aussi bluffant que dans la peau de ce syndicaliste en colère contre le capitalisme d’aujourd’hui. Un véritable coup de poing dans la gueule.
Je m’attendais à une belle réussite, connaissant la délicatesse de Stephane Brizé dans « Je ne suis pas là pour être aimé » et « Mademoiselle Chambon ». Malheureusement « En guerre » et une suite de séquences documentaires de réunion syndicales sans subtilité entrecoupées de prises de vue au ralenti, filmées au plus près de personnages stéréotypés. Le réalisateur a voulu être ultra réaliste, c'est sans saveur et sans consistance. Et la fin décrédibilise ce qui pouvait rester de bien.
Film d'utilité publique, surtout à notre époque où le travail est de plus en plus rare, et les politiques de plus en plus cyniques. Le film de Brizé date de 2018 mais n'a pas vieilli. Le combat des salariés pour empêcher la fermeture de leur usine, bénéficiaire pourtant, est très bien filmé, en particulier les divisions entre ceux qui veulent conserver leur emploi sur du long terme et ceux qui préfèrent toucher un gros chèque d'indemnités de licenciement, ainsi que les affrontements avec les CRS, les réunions avec les politiques, etc. Lindon est criant de verité, tous les acteurs jouent juste, on dirait un documentaire tellement tout semble vrai dans les comportements et les situations, plutôt qu'un film. La vie des protagonistes n'est jamais montrée, tout juste évoquée, sauf à la fin où Laurent (Lindon) découvre son petit-fils nouveau-né, note d'espoir? spoiler: Le combat aura hélas échoué et le film se termine sur Laurent Amadeo récupérant ses affaires et quittant l'usine pour toujours. Désespéré et toujours en rage, il s'immole par le feu...
Quel film je suis scié la fiction ne dépasse jamais la réalité un témoignage incroyable quel souffle je vais mettre du temps à me remettre Vincent Lindon toujours avec son humanité admirable le passeur des émotions humaines
Les faits : Il ne s'agit pas de compétitivité comme présenté mais de rentabilité (ou profitabilité) car actionnaires demande plus d'argent > fermeture d'usines (c le mode d'emploi du monde capitaliste et de la mondialisation) : c le propos d'un économiste mais si ce serait un syndicaliste, on aurait dit qu'il tient des propos de gauche
Incohérences : Le PDG d'un grand groupe est puissant puisqu'il peut refuser des RDV de ministre ou président et continuer fermeture (État est impuissant : skizophrenie du politique parce que les entreprises ferment dans le cadre des lois faites par les politiques alors qu'ils soutiennent les salariés mais doivent entretenir un marché qui ne fait pas peur aux investisseurs) C'est possible que le PDG France soit contre la fermeture de l'usine mais la décision vient d'Allemagne càd le PDG du groupe Seule le PDG allemand peut faire infléchir décision
Stratégies de l'employeur : Ils cherchent à diviser avec la proposition de chèque de 20, 30, 40, 50 000 € Pas dac avec conclusion > façon d'entretenir des illusions : loi Florange oblige la proposition de vente mais elle autorise de ne pas vendre. Vincent dit que ils ne veulent pas vendre parce que ça va créé un nouveau concurrent
Annexes personnelles du réalisateur : Pt de départ du film : les chemises arraché des DRH d'Air France. Il s'est demandé comment en est on arrivé là. Médias ne montrent que images de violences et rendent parole des salariés illégitimes. Par ailleurs, ils ne montrent jamais les images en aval et en amont (ce qui se passe avant les dérapages et le désespoir de chacun après avec parfois des scènes graves). Salariés ont participé à l'enrichissement de l'entreprise et sont finalement laissé pour compte, ne sont pas écoutés (violences = désespoir) Dans le film, il porte un bébé et porte toute l'innocence du monde qui est malheureux parce que les actionnaires ne gagnent pas assez d'argent selon eux et délaisse donc ces salariés déjà sous payés pour en sous payés encore plus. Pdt procès des chemises noires, Stéphane Brizé voulait se lever et dire qu'on peut tout faire dire avec les images ou caméra surtout quand c mise en scène
Tourné à la manière d’un reportage, le film immerge le spectateur au cœur des manifestations et des discutions syndicales, liées à la fermeture d’un site industriel. C’est puissant, extrêmement bien joué par tous les protagonistes et on peine à croire que l’on est au cinéma. Cette fiction gagne en intensité au fil des minutes et dissèque avec une grande finesse les points de vue divergents entre le patronat et les syndicats, puis entre les centrales syndicales entre elles. C’est une œuvre poignante, magistrale, captivante constatant un drame humain qui se déroule sous nos yeux, implacable. La mise en scène de Stéphane Brizé donne les moyens de la réflexion sans parti pris, sans caricatures, les dialogues sont percutants et les plans séquences d’une incroyable réalité. « En guerre » est donc un film coup de poing, engagé, rageur avec des performances de comédiens qui nous scotchent littéralement. Vincent Lindon est habité dans son rôle, avec un ton juste et fort, allumant la mèche à chaque scène avec violence, dans une conviction inébranlable. Ce long métrage met en évidence les blessures d’une décision prise en milieu capitaliste, les cicatrices qu’elles laissent, y compris chez l’adversaire. Du grand art, bravo !
Stéphane Brizé est réputé pour son cinéma social engagé. Et il a de quoi provoquer le sentiment de révolte avec cette lutte syndicale. Dommage que le choix d’un style trop journalistique, s’il apporte du réalisme, nous maintient à distance des personnages en étant en permanence perdue au milieu de la foule.
Whaou, quel film! J'en sors épuisée et complètement abasourdie. Le combat social, la lutte, la trahison, la confrontation, l'injustice, la loi, le marché... c'est tellement violent tout cela... Vincent Lindon est évidemment parfait, ses acolytes dont je ne savais pas si ils sont des acteurs ou non sont dingues de justesse... Un film à voir et à donner à voir. On en sort grandi.
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4,0
Publiée le 1 décembre 2023
Une oeuvre socio-politique aussi tranchante qu'un scalpel, annonçant malheureusement le pire! Une dèmonstration de force avec ses salariès en colère qui n'ont plus rien à perdre si ce n'est leur travail et leur honneur! C'est extraordinairement bien documentè et magistralement jouè par Vincent Lindon qui s'est totalement investi dans ce rôle de leader syndical intègre et charismatique! En 2016, il obtient son premier Cèsar du meilleur acteur! il en eût mèritè un autre pour ce film qu'il faudrait montrer à toutes les personnalitès politiques, autres PDG et directeurs financiers avec un rèalisateur, Stèphane Brizè, qui marche sur les traces d'un Ken Loach, mais s'en dèmarque de fort belle manière! Trois ans après "La loi du marchè", Brizè remet le couvert avec un cinoche frontalement social, tout autant imprègnè d'une humanitè sincère et bouleversante! Un choc cinèmatographique...
Le film est bien , on sent le parti ouvrier face au parti entreprise... Deux mondes que tout opposes, l'argent contre le chômage, une guerre entre les petits et les grands, les riches et les pauvres. on nous montre dans ce film les syndicalistes qui mènent leur action.
Ce film prend aux tripes tant il est poignant et montre tellement de détresse et d'injustice. V. Lindon jette toutes ses forces dans la bataille. On y croit. Il aurait fait un sacré leader syndical. Ce film pose la question du jusqu'à quand faut-il continuer? Est-ce que ça sert de se battre plus longtemps? Notre société privilégie la liberté d'entreprendre et celle de pouvoir faire ce qu'on veut de ses biens. La plupart du temps, cela fonctionne, ici, on crie à l'injustice. C'est un débat. Qui continue. Merci au réalisateur d'avoir fait ce film qui semble juste et éclatant de vérité. Et un petit plus à la musique qui porte aussi ce film d'une façon très juste.