C’est après avoir été assistante, entre autres, de Robert Enrico, de Costa-Gavras et de Wim Wenders que Claire Denis, en 1988, a réalisé Chocolat, son premier long métrage. Alors que sa filmographie est plutôt imposante, "Un beau soleil intérieur", film d’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs 2017, est en fait sa première comédie. L’occasion de constater si cette réalisatrice est faite, ou non, pour ce genre trop souvent mésestimé et beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît.
"Un beau soleil intérieur" suit le parcours d‘Isabelle, une belle femme proche de la cinquantaine, artiste, divorcée, mère d’un enfant et à la recherche du grand amour. C’est dans une scène de sexe avec Vincent qu’on la rencontre pour la première fois, une scène qui, d’entrée de jeu, donne le ton du film : très longue, trop longue, une scène où on sourit à peine lorsque Isabelle s’impatiente du temps que met son partenaire pour arriver à jouir.
Ce Vincent est un banquier, marié et odieux, un homme qui trouve sa maîtresse super mais affirme qu’il ne quittera jamais sa femme, qu’il trouve « chiante » mais également extraordinaire. Des hommes, on va en voir défiler auprès d’Isabelle, depuis un acteur sur le point de se séparer de sa femme jusqu’à Mathieu, un homme qu’elle croise chez un poissonnier, en passant par François, son ancien mari, avec qui il lui arrive de recoucher de temps en temps. Et d’autres, encore.
Qu’y a-t-il de plus triste qu’un film qui se veut drôle et dans lequel on ne rit jamais ? Tout du long, "Un beau soleil" est extrêmement bavard, très creux, très ennuyeux. Dans cet océan d’ennui, il y a quand même 2 moments à sauver. Tout d’abord, lorsque Fabrice, un ami galeriste d’Isabelle, lui conseille de trouver un compagnon de sa classe, de son niveau : une scène beaucoup moins creuse que le reste du film. Ensuite, l’apparition de Gérard Depardieu, dans le rôle d’un radiesthésiste adepte du « lâcher prise » et qui arrive à faire croire à Isabelle qu’il a un don.
Dans l’introduction, on se demandait si Claire Denis allait faire preuve, pour sa première comédie, d’un talent particulier pour ce genre. Malheureusement, il nous faut admettre que non ! Malgré tout, on se doit de louer le talent des comédien(ne)s qui arrivent quand même à briller. En particulier Juliette Binoche, extraordinaire dans le rôle d’Isabelle.