Bien, tout d'abord, je tiens à remercier encore une fois mon cinéma d'Arts et d'Essai d'avoir diffusé le film (mais sérieusement, QUAND est ce que Pathé-Gaumont-UGC vont-ils se mettre à diffuser des films d'animation Japonais ??! Marre que de telles pierres précieuses d'Orient restent inconnues de la grande distribution ! ^^). Vu mon pseudo, ça n'aura échappé à personne que pour moi, voir un film d'animation Japonais au cinéma, c'est toujours en quelque sorte un grand moment et que j'attend ça avec la plus grande hype !
Il y a maintenant 13 mois de ça, pour la première fois je testais l'expérience "Japanimation au ciné" avec "Your Name" de Makoto Shinkai (2016).....et ce fut là une expérience vraiment transcendante/bouleversante, un torrent d'émotions comme je n'en avais jamais connu auparavant dans les salles obscures. En plus de "Your Name", dernière vraie rose en date dans le jardin pétillant du pays du soleil levant, l'année 2017 a vu fleurir deux-trois petits coquelicots/violettes/tulipes à l'image de la poignante adaptation en long métrage du manga de Yoshitoki Oïma, "A Silent voice: Koe no taichi" (2013-2014) par Naoko Yamada, et également l'été dernier, le bien sympathique "Hirune Hime", conte familial fantastico-SF par Kenji Kamiyama (la seule ombre au tableau fut la mauvaise herbe "Fairy Tail: Dragon cry", décevant deuxième long métrage du manga de Mashima) . Du coup, en bon jardinier (et en bon otaku surtout ^^), je me dois de continuer à cultiver mon jardin (LA p'tite dédicace à "Candide" trop bien placée xD).
Les années passent et le "Sensei" avec un grand "S", Miyazaki n'étant plus tout jeune (quand bien même le "Walt Disney nippon" ci n'a pas prit sa retraite pour travailler sur "Boro: la petite chenille" prévu pour 2020), se pose sans cesse et avec un caractère de plus en plus urgent, la question de sa succession. Yonebayashi était au départ l'un d'entre eux...jusqu'à ce que l'échec de "Marnie" sur l'archipel le pousse à abandonner Ghibli...pour tracer sa propre route parallèle à l'écurie de Nausicaa, Totoro, Chihiro, Kiki et compagnie.
Bon, "Mary et la fleur de la sorcière" ("メアリ�魔女�花, Meari to majo no hana"), troisième film réalisé par Hiromasa Yonebayashi, adapté du roman de Mary Stewart "The Little Broomstick", a qui l'on doit en 2010 (2011 chez nous) le bien sympathique "Arthur et les minimoys" à la japonaise, j'ai nommé "Arrietty, le petit monde des chapardeurs" (petits personnages mais grande émotion) et surtout l'excellent "Souvenirs de Marnie" en 2014 (2015 chez nous), nous emmène dans les aventures magiques (c'est l'cas de le dire) de la p'tite Mary.
Mary, petite fille rousse et entreprenante aimerait bien se rendre utile auprès de sa grande tante, chez laquelle elle vient d'emménagée dans le village de Manoir-rouge. En effet, la petite rouquine s'ennuie ferme en cette fin d'été, en attendant la rentrée. mais un beau jour, dans la forêt non loin de chez elle, Mary découvre une bien étrange fleur bleu-pourpre scintillante, la "voldenuit", aussi appelée "fleur de la sorcière", avec laquelle, elle acquiert des capacités magiques faisant d'elle une sorcière. Très vite, le pouvoir de cette fleur mènera Mary à l'académie céleste de magie Endor. Mais Mary ignore que cette fleur est l'objet de convoitise d'individus malveillants aux bien sinistres desseins.
Quels véritables pouvoirs renferme la "fleur de la sorcière" ? Pourquoi a-t-elle choisie Mary ? Mary arrivera-telle à maîtriser toute la puissance et le savoir magique ?
Voilà pour le pitch global sans trop en dévoiler pour ne pas vous gâcher le plaisir.
Verdict : Aucun nouveau projet de ou proche de Ghibli n'échappe à mes radars d'otaku, aussi, j'ai eu connaissance de "Mary and the witch's flower" depuis son annonce en 2016. Toujours excité à l'idée de découvrir de la japanim' au cinéma (le film étant sorti au Japon depuis le 8 Juillet 2017 donc on a comme d'hab due attendre T_T), et ayant beaucoup aimé les travaux précédents de Yonebayashi sensei, je ne pouvais qu'être hypé par son nouveau film.
Résultats des courses, eh ben c'était absolument paaaaaaas dans mes plans, je n'aurais jamais songé que ça puisse se produire mais......Wouaw la déception !! O_O
Je suis sorti déçu....mais c'est ça qui me déçois le plus et que j'ai du mal à concevoir, déçu d'être déçu.
Jamais je ne m'habituerais à ça, c'est même pour moi presque inconcevable en sois que je sois déçu d'un film d'animation japonais tant la Japanimation représente une immense caverne aux merveilles parmi laquelle on trouve certains des plus beaux films d'animation...et même films tout court. Mais ça ne serait pas honnête que je me mente à moi même, il faut dire ce qui est, "Mary et la fleur de la sorcière" est pour ma part une bonne déception très inattendue.
Du moins, même si ma note peu sembler sévère, même s certains me diront peut être que je ne suis pas un "vrai otaku" pour ça, le film en sois n'a rien de bien honteux, il serait même bon, seulement....il y a à mon goût beaucoup trop de points négatifs. Donc euh, "fleur de la sorcière, fleur de la sorcière"....tu nous a donné une belle fleur à moitié fanée Yonebayashi ^^.
Entre "Kiki : la petite sorcière", "Harry Potter à l'école des sorciers", "Chihiro", "Le Château dans le ciel", "Little witch académia" du studio Trigger (2017), "Mary et le fleur de la sorcière" est un matériaux bien complexe !
On sent très bien et naturellement que "Mary" a du sang royale de Ghibli, du sang "Miyazakien" qui coule dans ses veines, mais quelque part, c'est à la fois la part de lumière et d'ombre du film, sa force et sa faiblesse qui font que face à ça, soit on adore, soit on adhère pas. Car "Meari to majo no hana", c'est en quelque sorte la demi petite soeur de Kiki, l'enfant illégitime de Ghibli, l'enfant presque 'bâtard" du studio maître.
Originalité n'est pas signe de qualité, ça Yonebayashi l'a bien intégré et nous joue pas de mauvais tours sur le contenu de l'intrigue; on n'est pas leurrés sur la marchandise, "Mary" est un film divertissant, mignon, linéaire avec de l'aventure et l'enfance assez bien utilisé comme moteur initiatique.
Le premier film du studio PONOC est sympa, seulement, pendant 1h42, on a continuellement l'impression que Yonebayashi ne sait pas trop quelle formule choisir dans son grimoire; le film est constamment entre deux chaises, partagé, même tiraillé par un conflit intérieur : recopier Ghibli et s'illustré comme l'un de sa longue filmographie royale, ou bien s'éloigner, prendre ses distances avec Ghibli (un peu comme les mauvaises critiques qu'on adressait à Goro et ses "Contes de Terremer" en 2007 par rapport au travail du paternel). Et c'est là que ça gâche tout en fait, le film ne résout jamais son dilemme, au point qu'on a presque parfois l'impression d'être face à un manuel "comment faire un bon Ghibli". Pourtant ce n'est pas de la mauvaise fois qui tend à sa faire ressentir dans la travail d'Hiromasa mais plutôt une maladresse, une difficulté à se détacher de son maître, de son modèle, à quitter le nid et à voler de ses propres ailes.
C'est comme si à chaque fois le moineau tentait de prendre son envol....mais revenait aussitôt se raccrocher à la branche la plus proche par peur du vide, et c'est franchement dommage et terriblement frustrant pour nous car on le sait que Yonebayashi à tout pour réussir !
Quelque part, "Mary et la fleur de la sorcière" c'est un peu comme un complexe d'Oedipe au cinéma, c'est à dire un enfant qui est amoureux d'un de ses parents, mais au lieu de s'en détacher eh ben il se mari avec.
Comme je l'ai dit, en fait, le problème du scénario de "Mary" ne réside pas dans son côté stéréotypé appuyé mais dans son gros problème de gestion de rythme. L'introduction du film est assez longue (mais en sois ça plante les graines de l'histoire et leur donne le temps de germer).....mais pour limite sauter la case péripéties et mener vers une conclusion fadement attendue et dans laquelle on a que quelques petites pâquerettes d'émotions, des pétales de pissenlits s'envolant dans la brise avant qu'on ait eu le temps de les saisir, de cueillir la fleur "émotion".
"Mary" possède un univers dont le réalisateur semble presque se ficher, il ne tend jamais à développer ce qu'il a sou la main,
l'Académie Endor au delà des nuages que l'on nous présente en détail et qui regorge de petites trouvailles pratiques abracadabrantes, vendu comme étant le "Poudlard" du film, l'intrigue ne l'emploiera qu'à un usage strictement décoratif sans jamais exploiter le potentiel de l'endroit fictif,
c'est très très frustrant !
Côté personnages, Mary, sa tignasse rousse, ses couettes, sa frimousse aux tâches de rousseur et son caractère intrépide nous charmera bien entendu (so kawaii !!