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traversay1
3 575 abonnés
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3,5
Publiée le 21 novembre 2021
Non, L'affaire Collini n'est pas tirée de faits réels, adaptation du roman éponyme de Ferdinand von Schirach. Mais cette œuvre de fiction, film de procès pour l'essentiel, s'appuie sur un récit crédible dans son déroulement et qui a surtout le mérite de poser les bonnes questions sur la manière dont l'Allemagne Fédérale d'Adenauer s'est arrangée pour éviter à des criminels de guerre d'avoir à répondre de leurs méfaits. Ce n'est un secret pour personne que beaucoup de dignitaires du 3ème Reich ont été intégrés sans discussion dans la Nouvelle Allemagne, sous l’œil d'ailleurs complaisant des grandes puissances occidentales. L'affaire Collini maîtrise parfaitement les mécanismes du thriller judiciaire et multiplie les coups de théâtre, même si certains sont prévisibles à l'avance (l(affiche du film est d'ailleurs un véritable spoiler). C'est un cinéma très classique que celui de Marco Kreuzpaintner, qui manque un peu d'éclat et qui recherche assez lourdement l'émotion dans sa dernière partie. Mais à condition de ne rien savoir auparavant du scénario, le film est assurément solide et efficace, si l'on ne prend pas en compte les à-côtés de la vie privée du héros, un "petit" avocat confronté à un ténor du barreau. Le livre a suscité de nombreuses réactions en Allemagne, faisant s'interroger toute une génération sur les manquements de ses aînés, qui ont fermé les yeux sur des crimes passés pour mieux aborder les temps nouveaux. Le film, dont la sortie française a été plusieurs fois reportée, sera sans doute vu comme un divertissement judiciaire de bonne facture, ce qu'il est, en espérant que son aspect politique, sur un véritable scandale d’État (avec une loi passée en 1968) ne soit pas minimisé.
Au début des années 2000, en Allemagne, Fabrizio Collini assassine froidement Hans Meyer, un homme d'affaires reconnu. Peu bavard sur son geste, et défendu par un jeune avocat commis d'office, le procès de ce vieux monsieur italien s'annonce joué d'avance, du moins le croit-on... Pour un thriller judiciaire un peu sorti de nulle part, quelle belle surprise ! Les 123 minutes de ce film allemand, adapté du roman "Der Fall Collini" de Ferdinand Von Schirach paru en 2011, filent à grande vitesse, portées qu'elles sont par une tension narrative manifeste, ainsi qu'une mise en scène très réussie. L'acteur autrichien Elyas M'Barek est brillant en défenseur de l'indéfendable. La bande-son est également à la hauteur de cette oeuvre vraiment très aboutie. Si vous aimez l'assemblage justice / histoire, vous allez comme moi savourer ce drame remarquable et surprenant. A voir sans hésitation. Site CINEMADOURG.free.fr
Un film allemand de 2019, dans la langue de Goethe sinon rien (pas de version française), qui n’arrive sur nos écrans que maintenant en 2022. Ce n’est pas forcément le meilleur format pour attirer un très grand public. Et pourtant, quelle erreur ce serait pour n’importe quel spectateur, pas forcément cinéphile, pas forcément féru d’histoire de la Seconde Guerre Mondiale et ses cicatrices dans la société notamment allemande, que de passer à côté. Il ne s’agit pas d’une reconstitution de ce qui va bien au-delà du fait divers mais d’une fiction. Mais elle est tellement imbriquée dans une réalité historique que chacun se verra comme témoin légitime et impliqué de cette joute judiciaire. D’aucuns auront reproché à l’affiche d’ouvrir très grand une porte sur le déroulement de l’intrigue. Il est certain que ça conditionne le spectateur qui se doute bien immédiatement de ce qu’il va découvrir. Mais, d'une certaine façon aussi, cette information préserve l’attention du spectateur qui sera ainsi davantage réceptif à tous les ressorts. Seront tour à tour posés le devoir d’un avocat, le poids de l’histoire sur l’institution judiciaire, le regard lucide sur le présent qui ne peut encore faire abstraction d’un passé historique somme toute récent. Les octogénaires d’aujourd’hui sont les enfants de cette époque. Dix ans de plus et ce sont les acteurs de ce passé. Ils sont bien sûr encore nombreux autour de nous, parmi nous (l’action se déroule en 2001). Le genre de film qui tétanise le spectateur. Qui le rend sans doute meilleur au fond de lui-même. « Les morts n’ont pas besoin de vengeance », « On ne peut pas revenir sur le passé »... des sentences qui rythmeront l’appel à la réflexion. Le devoir de mémoire. On imagine comment c’est encore difficile dans la société allemande. Le jeune avocat joué (avec une très grande crédibilité) auquel il sera dit par un adversaire de la cause de l’accusé qu’il défend qu’il a « le privilège de l’âge de ne pas avoir vécu ces années-là » sera le passeur de cette mémoire collective impossible à enfouir.
Un film que je pensais historique, sans avoir rien lu, ni bien entendu le roman dont il est tiré. Comment dire..... je me lâche : oeuvre phénoménale, magnifiquement réalisée, filmée, montée !! Les images sont d'une qualité irréelle, le scénario précis addictif, les personnages excellents et un choix des morceaux musicaux éblouissants ( le phono sur la place de cette ville de Toscane - on se croirait plazza del campo - distillant une musique classique dans l'horreur absolue sous les yeux de cet enfant !), des paysages de Toscane d'une beauté inouïe....le hasard s'introduisant dans le récit, par ce jeune avocat commis d'office - Caspar Leinen (Elyas M'Barek) très proche de la famille Meyer, notamment de cette jeune femme Johanna (Alexandra Maria Lara) l'amie prodigieuse. C'est tellement bien rendu, depuis le drame, et tout au long de la recherche de la vérité qui fera froid dans le dos, quand on pense à cette loi Dreher de 1968 qui n'est pas du "cinéma", mais une aberration de l"histoire et un manque de respect humain.... quel miroir que nous offre ici Marco Kreuzpaintner, alors qu'une facette de celle-ci se joue à quelques encablures à l'est de celle ci, 70 ans après. Au delà d'une émotion - largement partagée - ce film abouti et puissant trouvera sa place au sommet de la pile de mes commentaires parmi les tous meilleurs d' entres eux... !!**
Remarquablement construit, L’affaire Collini est passionnant à regarder, avec en plus, ce qui ne gâte rien, la très grande qualité de la lumière et de la photographie qu’on doit au Directeur de la photographie polonais Jakub Bejnarowicz. Face à face, deux conceptions de la justice : celle défendue par Richard Mattinger, qui refuse de s’écarter de la lettre de la loi, face à celle défendue par Caspar Leinen, qui recherche avant tout … la justice, tout simplement.
Un bon film d'enquête / procès de facture très classique. La question du jugement des criminels nazis dans l'Allemagne d'après 1945 est clairement abordé. Mais les ficelles sont souvent grosses, sans nuances, surtout dans les moments de reconstitutions historiques.
Caspar, un jeune avocat commis d'office est chargé de défendre un homme accusé d'avoir tué de sang-froid un autre homme. Pour une première affaire, c'est un dossier délicat, car tout est contre l'accusé seulement, Caspar n'est pas au bout de ses peines puisqu'il découvre spoiler: qu'il connaissait la victime . Le film est adapté du roman de Ferdinand von Schirach qui était vaguement inspiré d'une histoire vraie. Le film met du temps à se lancer, mais ça vaut vraiment le coup d'être patient. C'est un peu bizarre de commencer si lentement en essayant de créer un mystère alors qu'il n'y en a pas vraiment... Ce n'est peut-être pas le cas de tout le monde, mais pour ma part, j'ai trouvé facile de deviner les raisons derrière tout ça en sachant spoiler: l'origine de la victime et de l'accusée . De plus, j'ai vu plus tard une affiche avec spoiler: le logo nazi donc bon... L'essentiel n'est pas là de toute manière. L'histoire est bien et elle est très forte, mais c'est surtout tout ce que cela implique qui est intéressant. Tout d'abord le dilemme auquel le personnage est confronté à savoir être professionnel et faire son métier comme il faut ou spoiler: protéger une famille qui lui a tant apporté . L'histoire aborde également autre chose à savoir le spoiler: jugement des criminels de guerre avec l'absurde loi Dreher que l'on peut comparer à une amnistie . Tout cela est parfaitement abordé dans ce drame judiciaire qui est aussi puissant qu'intéressant. Comme je l'ai dit au début, la patience est récompensée avec une deuxième heure particulièrement excellente. Histoire solide et excellent casting avec Elyas M'Barek et Heiner Lauterbach en tête. Agréable surpris par Elyas M'Barek que j'avais surtout vu dans des comédies et qui s'en sort très bien avec une performance très sobre. En somme, "The Collini Case" est un très bon film.
Remarquable film dont le synopsis en dit trop, ainsi que la bande-annonce (y compris l’affiche avec le symbole SS), et que les critiques sous-estiment, voire massacrent. Si néanmoins vous en faîtes fi, que la justice avec un grand J vous intéresse, et que vous avez les tripes dans le cœur, vous serez convaincu par une œuvre plus que méritoire —à la fois palpitante, psychanalytique, juridique et historique (avec trois niveaux d’histoire donc de flash-back). Rien n’est gênant dans ce film, si ce n’est les larmes qui peuvent venir. Rien n’est hyper génial non plus sur le plan cinématographique, avec cette réalisation académique. Mais il est si rare qu’un film traite et dramatise pareille affaire —juger un jour (et forcé de le faire) ce que les juges jugeaient cinquante ans avant —et ne découvrir le dilemme (et le pot aux roses) qu’à la fin du film. La dramatisation venant du silence (à décrypter) de l’accusé presque jusqu’à la fin. Il semble que le seul défaut appartienne au scénario (ou au roman d’origine), car on ne voit pas l’intérêt de « créer » un lien personnel passé entre la personne tuée et l’avocat qui défendra le tueur. L’histoire, la grande, et la petite (celle du film), n’y gagnent rien. A.G.
Film très intéressant dont le dénouement se base sur une loi réelle allemande de 1968. Tout le scénario est fondé sur cette loi historique qui permet spoiler: d'amnistier froidement les criminels SS . La réalisation du procès est académique, parsemée de flash-backs traités eux aussi d'une manière classique. L'acteur italien jouant Collini est impressionnant de ténébrosité, et ce jeune avocat turc a beaucoup de charisme. Le film se termine avec une belle parabole...
De facture très classique dans la réalisation, ce procès a pour mérite de mettre en lumière une loi absurde votée en 1968, la loi "MEHER" destinée à assouplir les peines pour les criminels de guerre nazis. Pour le reste, la dramaturgie reste sans surprise ni flamboyance, mais devrait cependant ravir les amateurs de films de procès comme les amateurs de films Historiques.
Marco Kreuzpaintner adapte le roman du même nom écrit par Ferdinand von Schirach. Le scénario a été écrit par Christian Zübert, Robert Gold et Jens-Frederik Otto.
En pleine introspection sur leur passé, les Allemands vont nous livrer avec L'Affaire Collini un excellent drame judiciaire. Même si les bases juridiques de ce film sont correctes et donc nous pouvons analyser les propos qui vont en ressortir, l’histoire de ce Fabrizio Collini n’est pas vraie. Même si ces événements ne sont pas déroulés dans la réalité, cela ne va pas empêcher de se poser cette fameuse question : pourquoi Fabrizio Collini a tué cet homme de manière froide et violente.
Ce film est tout simplement passionnant à regarder. Il y a une intensité qui s’installe et augmente au fur à mesure que l’affaire se déroule. Plus le sujet va être exploré plus on va se passionner. La construction est très judicieuse, car elle arrive à nous embarquer dans les différents axes possibles. En tout, il y aura trois niveaux de temporalité. La majorité du temps, on sera dans le “présent” avec le procès. Ensuite, nous allons avoir des flash-back de l’enfance de l’avocat afin de mieux cerner celui-ci et de comprendre ses agissements. Puis un troisième niveau temporel avec cette fois-ci l'enfance de Fabrizio Collini qui va nous expliquer pourquoi son geste. Ces trois paliers temporels qui s’accordent parfaitement en se complétant sans jamais s’embrouiller l’un l’autre.
Attention avant d'aborder cette partie, il est important de dire que pour parler du fond nous allons devoir développer un minimum l’intrigue du pourquoi l’a-t-il assassiné. Au passage, on remercie l’affiche qui spoil une des révélations. C’est le moment donc de parler de la raison de l’assassinat de cet homme d’affaires et en quoi cela a des répercussions avec le passé allemand. Comme le suggère l'affiche du film avec son drapeau nazi, cela est lié à ces dramatiques événements. Si cet homme a voulu se faire justice lui-même, c’est que la justice allemande a été défaillante à ce niveau. Le film va donc revenir sur une loi de 1982 qui a à enrayer la machine judiciaire. En effet ce texte de loi créé par un homme ayant eu du pouvoir sous l’ère nazie, a permis à beaucoup d’anciens criminels de guerre de s’en sortir grâce à un délai de prescription. Une ignominie qui est souligné par L’affaire Collini de manière brillante. Toute la fin va lui être consacrée notamment avec les différents échanges d’avocats. C'est très efficace.
Que dire de la prestation d'Elyas M'Barek dans le rôle de l’avocat. Au départ discret et maladroit, il monte rapidement qu'il a les épaules pour endosser ce rôle capital. Même si autour de lui les acteurs secondaires vont être plus discrets, ils arrivent cependant à apporter beaucoup à l’image d'Alexandra Maria Lara, Heiner Lauterbach et Franco Nero.
Très beau film qui raconte le procès de Fabrizio Collini qui a assassiné Hans Meyer. On y suit les investigations de son avocat commis d’office qui tient là sa première affaire et qui va tout faire pour comprendre le mobile du crime. Il va alors découvrir l’origine du conflit qui remonte à la seconde guerre mondiale… Une histoire incroyable et très bien racontée.
un film de procès, encore un? et bien non, là c'est la crème de ce genre de film, qui surpasse Hollywood pourtant spécialiste du genre! le film est prenant, intelligent, parfois très touchant, en plus de parler de justice (d'injustice) c'est une leçon d'Histoire qui parle fort avec la guerre en Ukraine actuelle. Mais avant tout, c'est de l'excellent cinéma! A ne pas manquer.
Oh sacré bon film ! La Justice dans le collimateur. Pamphlet servi par un incroyable F. Néro & un Casting magnifique, élèvant haut le débat sur les "affaires effroyables" passées sous le tapis de l'histoire allemande. A voir pour les qualités indéniables (bande originale parfois trop présente) du film mais aussi afin de rafraichir encore nos mémoires !