Blanche Neige 1937 a conquis une place forte chez les gens, dans leur cœur, dans leur cerveau (son originalité à l'époque force toujours l'admiration aujourd'hui). Dans Blanche Neige 2025, il y a trop de messages et pas assez d'esthétique. Pour les messages, on s'y attendait ; mais pour l'esthétique (dont le graphisme), c'est un comble chez Disney. Les live action (prises de vues réelles) sont toujours risqués, mais avec Blanche Neige, c'était très risqué, car le film de 1937 est unique. Il y avait moins de risque avec les live action tirés du Roi Lion et consorts.
Pour les messages, ça reste généreux et utile dans ce monde d'aujourd'hui ("Vaillance, ferveur, dévouement, bravoure"). La beauté intérieure... A contrario, les nains pensent que les humains sont mauvais. Et le poison de la reine est de "dresser les gens les uns contre les autres" ; elle est pour le "chacun pour soi" - l'amour du prochain n'intéresse pas la reine ! Bref, des messages pour les adultes...
Il y a la dose d'humour qu'on ne peut s'empêcher d'insérer dans tous les films genre Marvel. Prof parle comme le Docteur Strange ou un journaliste de Science & Vie. Selon la reine, Blanche Neige est "impertinente" car elle voulait partager des tartes aux pommes avec le peuple. Grincheux dit qu'il s'appelle ainsi parce qu'il est... "incompris". Etc. Des trucs pour les adultes encore.
Mais l'esthétique, c'est-à-dire la poésie (visuelle, sonore), on n'en garde pas grand-chose au sortir de ce film. Les petits animaux qui sautillent ou volettent partout, oui. Les nains qui font presque peur, non (comment la numérisation peut être aussi ratée ?). Le look du prince charmant (qui en fait n'est pas un prince dans cette histoire revisitée), oui (Andrew Burnap). La reine, bof (ça c'est très dommage). Quant à Blanche Neige, elle est très mignonne, mais elle a vite une tête de militante. Elle a beau chanter "il suffit d'un souhait", ça ne colle pas (d'ailleurs d'une façon générale, on ne retient pas les chansons).
A.G.