Dans l’ombre des plus grandes réinterprétations cinématographiques, certaines œuvres peinent à justifier leur propre existence. Il en va ainsi de Blanche-Neige 2025, une fresque qui, sous ses atours modernes et son ambition manifeste, laisse une impression de vide, comme un écrin somptueux qui oublierait d’abriter le joyau promis.
Tout d’abord, le film souffre d’un cruel manque de substance narrative. Si le conte originel portait en lui une simplicité évocatrice, cette nouvelle version échoue à lui insuffler une véritable densité dramatique. Les personnages, pourtant en quête de renouveau, demeurent des esquisses inachevées, dénuées de toute profondeur. À aucun moment, leurs trajectoires ne résonnent avec l’ampleur émotionnelle attendue. Un protagoniste sans relief, un antagoniste sans envergure : tout concourt à une dramaturgie désincarnée, où les enjeux se dissipent dans l’indifférence.
Cette absence de chair se retrouve dans les séquences musicales, censées porter la narration mais qui, à l’inverse, l’alourdissent. Peu inspirées, ces compositions peinent à s’imprimer dans l’oreille, délaissant l’intensité mélodique au profit d’un académisme sans saveur. Au lieu d’élever le récit, ces respirations musicales l’étouffent, étirant le métrage sans jamais en justifier la durée.
Et que dire de la direction artistique, si ce n’est qu’elle trahit une certaine artificialité ? Là où l’on pouvait espérer une proposition visuelle audacieuse, le film s’embourbe dans une esthétique aseptisée, où les fonds verts omniprésents, la lumière trop policée et la mise en scène académique ne font qu’exacerber une impression de facticité. On ne contemple pas un monde, on devine les artifices.
Mais au-delà de ces défauts individuels, c’est sans doute l’absence d’âme qui finit d’enterrer l’ensemble. On cherche en vain l’émotion, le frisson, ce supplément d’humanité qui transforme une œuvre en expérience. Or, Blanche-Neige 2025 traverse son propre récit sans jamais y injecter l’étincelle du conte, celle qui, jadis, faisait naître l’émerveillement.
Il ne s’agit pas d’un naufrage total. Le film reste regardable, certaines intentions transparaissent, et l’on ne peut nier la voix et la prestation de l’actrice principale. Mais l’illusion ne prend pas. Comme un sortilège inachevé, Blanche-Neige 2025 ne parvient jamais à réveiller le cœur du conte qui l’a vu naître.