Bien qu'il s'agisse d'une fiction, Mister Universo a été écrit selon une approche documentaire. Les comédiens ont gardé leurs vêtements, ont joué dans leur environnement voire sur leur lieu de travail et étaient entourés de leurs proches. Les dialogues du film sont également improvisés. "Pour nous, écrire des scénarios, ne signifie pas seulement transposer nos idées à l’écran. Nous écrivons aussi en pensant aux personnes qui nous ont inspirées et il est essentiel qu’elles s’identifient au récit", expliquent les réalisateurs Tizza Covi et Rainer Frimmel.
Les réalisateurs ont rencontré Tairo Caroli en 2009, alors qu'il n'avait que 14 ans, lors du tournage d'un de leurs précédents films, La Pivellina. Depuis, ils ont toujours nourri l'envie de le retrouver sur un nouveau projet : "C’est quelqu’un qui a le chic pour se mettre dans des situations compliquées, un personnage tragi-comique avec une certaine mélancolie. Ces différents aspects de sa personnalité en font un personnage aussi ambivalent que sympathique et cela nous a donné envie d’aller à sa rencontre", affirment-ils.
Le tournage s'est déroulé dans l'ordre chronologique de l'histoire. Les acteurs étaient informés seulement la veille des scènes qui seraient tournées le lendemain, afin qu'il n'y ait pas trop de préparation de leur part. De la même manière, il n'y avait que trois prises par scène pour préserver l'essence de leur caractère.
Tous les films de Tizza Covi et Rainer Frimmel prennent place dans le monde du cirque : La Pivellina raconte l'histoire d'un bébé abandonné dans un parc et trouvé par un couple de forains ; dans L’Eclat du jour, un vieil oncle artiste de cirque débarque dans la vie de son neveu, un acteur reconnu, et vhamboule tout sur son passage. Ainsi, Mister Universo ne déroge pas à la tradition. "Ces personnes nous ont ouvert les portes de leur univers. Ces petits cirques itinérants luttent pour conserver leur mode de vie, leur culture. C’est une société en voie de disparition, nous y voyons une métaphore de la lutte des «petits» contre les «grands»",
Tizza Covi et Rainer Frimmel tournent leurs films en 16 mm, pour des raisons esthétiques et pratiques : "On trouve que le matériel analogique – avec ses avantages et ses inconvénients – est encore et toujours le plus convaincant sur grand écran", déclarent-ils. "Nous possédons une caméra Super 16mm qui nous donne une grande souplesse d’utilisation et nous offre la possibilité de travailler vite et facilement. C’est ce qui correspond pour le moment le mieux à notre façon de travailler".