« Les Tuche 3 » après un opus qui m’aura laissé un goût amer, est cette fois une pilule qui passe un tout petit peu mieux !
Loin d’être une franche réussite, ces nouvelles aventures, finissent curieusement par apporter une légitimité à cette famille de bras cassés, à être simplement ce qu’elle est ou ce qu’elle représente, en terme d’image !
C’est à dire, celle d’une équipe franchement limitée mais pas méchante et loin de tout préjugé, en tous cas complètement déplacée dans le contexte de l’Elysée, tant elle reste fidèle à elle-même et à ses habitudes, provoquant des situations tellement outrancières qu’elles relèvent malheureusement plus souvent du flop que du génie, et pour cause !
Néanmoins, il se dégage de cette famille, une certaine bonhommie attendrissante qui s’installe de manière tellement évidente, malgré ces portraits presque trop caricaturaux qui leur collent à la peau...
Si bien que les apparitions et réactions de ses différents membres sont souvent inattendues, et donc de temps à autre assez amusantes par leur côté incongru et franchement osé, au sein d’un haut protocole rompu aux principes...
Car en effet, tous fonctionnent au sein de ce clan avec un genre de code gestuel et linguistique, que cette famille fusionnelle utilise au quart de tour, à la grande surprise d’un entourage très conventionnel qui les regardent à fortiori bouche bée.
Maintenant, on a le droit de se lasser de ces pitreries à répétition qui finissent quand même par tourner en rond, et justement le bon sens très pratique de ces pieds-nickelés, aurait pu donner libre cours à des réformes radicales et drôles, pertinentes et justes, en décalage total avec notre société basé sur le capitalisme et le profit...
Cette idée est donc à peine ébauchée, le scénario trop plat se contentant de mettre bout à bout gag sur gag, sans chercher à obtenir un vrai bouleversement dans ce gouvernement totalement bancal, si ce n’est cette grève un peu tardive !
Certains personnages satellites sont justement à ce sujet sous exploités, comme ce Bichon désappointé, pour finalement tomber eux aussi dans une caricature grand-guignolesque pas nécessaire.
Cependant Jean-Paul Rouve, bien moins vulgaire que la dernière fois, accompagné de sa chère épouse Isabelle Nanty, finalement pas si mal, évite le naufrage total dans cette ascension surprise, ceci suite aux déconvenues assez bien trouvées des autres candidats à la République !
Ensemble, ils en deviennent ainsi une sorte d’institution loufoque et à prendre comme telle, mais attention, c’est vrai que l’overdose guette finalement quelque part...
Une bonne piste cette fois proposée par Olivier Baroux, un peu trop gentillette, un peu facile, où l’humour corrosif avait pourtant toute sa place !
On pense ainsi quelque part au film « Idiocratie », au mécanisme inversé, bien plus pertinent dans son fonctionnement...
Mais c’est ici la saga des Tuche qui importe, et en définitive pourquoi pas si certains les apprécient comme ils sont ?