« Intouchables », « Nos Jours Heureux »… Habitué aux films à succès, le duo Eric Toledano / Olivier Nakache revient avec « Le Sens de la Fête », un nouveau feel-good movie ultra-positif et complètement inédit.
Tel un cérémonial glorifiant du monde de la restauration et de l’événementiel, le film est un hommage sobre et solennel de ces différents jobs de terrain. Du chef de rang au DJ, du traiteur au fleuriste, et même de ces serveurs venus dépanner au black, la collaboration de tous ces métiers opérationnels est honnêtement représentée dans cette envie commune de rendre les gens heureux le temps d’un instant.
« Le Sens de la Fête », c’est aussi le casting ! Oui, festif, édulcoré, des révélations cohabitent avec des têtes d’affichent, Claude Lellouche aux côtés d’Eye Haïdara, Suzanne Clément flirte avec Kévin Azaïs ou encore Alban Ivanov, qui découvre que le loup est un poisson.
Au milieu de ce bazar organisé, quelle évidence finalement d’avoir offert sur un plateau d’argent le rôle principal à Jean-Pierre Bacri. Un tantinet grincheux, on a vite tendance à le pardonner parce que trop nerveux ou parfois mal entouré, quoi qu’il en soit, avec une telle adéquation sur-mesure, il aurait été inimaginable d’avoir une autre tête d’affiche.
Aussi fin qu’un plat gastronomique, le déroulé du mariage sautille sur un filet d’eau apprenant à jongler au gré d’une cadence d’imprévus. Sûrement puisé d’expériences vécues du métier d’organisateur, la gestion scénaristique dose parfaitement l’enchaînement de ces contretemps en y évitant l’exagération. Ce degré de réalisme imbrique astucieusement les composantes d’une comédie, avec une alternance entre sensibilité humoristique et instants d’émotions sincères.
Tout en restant dans un registre léger, le métrage offre une parole libre et ouverte à la colère des petits patrons. Investir les économies d’une vie demande des sacrifices et un important self-control auquel Max, notre traiteur, doit directement faire face dès son arrivée sur les lieux du mariage. L’impulsivité d’Adèle, son bras droit, n’est pas aider par, Pierre, un client on ne peut plus détestable. La complexité du management, la gestion des équipes… S’en suit deux monologues salés de Jean-Pierre Bacri, vendus sur des coups de gueules. Le poids des charges, la pression de l’URSSAF sur les petites entreprises, alors que l’acteur fait face à un racheteur soupçonneux, l’écriture dénonce avec dérision, un système d’écrasement des indépendants. La seconde tirade renforce le propos face aux salariés, trop dissipés, antipathiques… Une phrase simple résumera le contraste entre eux : « Tous les jours, je joue ma vie moi ! A chaque événement, je joue ma vie ! »
Drôle, honnête, sensible, « Le Sens de la Fête » diffuse des instants de joies et de bonheur dans la description pure d’un des plus beaux métiers du monde. Offrir du bonheur, vendre de la joie, travailler ensemble dans un secteur qui définit le vivre ensemble, voilà un format original et complètement inédit par lequel le métrage s’inscrit comme étant l’une des plus grandes comédies françaises. Du jamais vu à revoir à l’infini !
Bilan : « Le Sens de la Fête », l’histoire imparfaite d’un banquet qui ne manque pas de saveur !
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