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Sylvain P
335 abonnés
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4,0
Publiée le 27 février 2017
Film indispensable, Chez nous montre le danger de laisser les rênes du pays à un parti qui veut se faire élire sans dire son véritable projet pour la France. Si les personnages sont légèrement simplistes et montrent l'éventail des clichés de l'extrême-droite, ils sont néanmoins inspirés des véritables militants et font froid dans le dos. Émilie Dequenne et André Dussollier sont parfaits en néo-adepte naïve et en vieux briscard fasciste. En revanche, Catherine Jacob n'a pas le charisme d'une femme politique chevronnée. Lucas Belvaux fait un travail de salubrité publique mais ne convaincra sûrement pas les embrigadés.
Un film essentiel. A l'heure où Marine Le Pen passe dans toutes les émissions télés et radios comme si c'était la représentante d'un parti comme les autres, alors qu'il y a une condescendance à son égard insupportable, enfin un vrai film politique, comme on n'en fait plus depuis Gavras, qui montre la vraie face de parti xénophobe, raciste, antisémite, dictatorial et comment il a réussi à se dédiaboliser, a montrer une image autre que ceux qu'ils sont réellement et enrôler des gens subrepticement. Un film indispensable.
Un avis partagé pour le nouveau film (février 2017) De Lucas BELVAUX, réalisateur à l'acuité sociale bien appuyée que j'apprécie. D'où à peine 3 étoiles! Certe, beaucoup de vérités sont dites dans le film comme la description sociale d'une petite ville du nord assez réelle (et oui malheureusement !) Pour autant, la démonstration de la dérive d'abord populiste bon teint puis carrément raciste, certes très dérangeante parrait sinon carricaturale, , trop appuyée sans aucune nuance . Les discours comme beaucoup de personnages sont trop caricaturaux sans nuances . Et c'est la faiblesse du film car si une telle dérive existe bel et bien, c'est bien parce que l'approche des nouveaux partis d'extrême droite est (beaucoup) plus feutrée , voire camouflée! La meilleure approche dans le film est celle du notable très bien joué par André DUSSOLIER . En effet il cite bien que la stratégie différente n'est là que pour servir le même objectif (au sens initial) ! Si Emilie DEQUENNE campe avec force , doute et sincérité son rôle , Guillaume GOUIX, comme trop beau gosse pour faire passer le reste , lui est très carricatural aussi de certains membres qui peuvent exister dans ce genre de parti . un film donc assez dérangeant mais trop schématique pour interpeller réellement .
Il est des films dont on a l'impression qu'il n'est pas utile de les voir après avoir vu la bande annonce. J'ai pensé ça pour ce film et c'est faux. Beaucoup plus fin et nuancé, ce film est très bien construit avec des rebondissements et de très bons acteurs (Émilie Dequenne et André Dussolier en tête). Il est très dérangeant car il nous permet de comprendre les ressorts d'une manipulation, tout en nous racontant une tranche de vie très réaliste et en nous faisant ressentir une certaine sympathie pour des personnages haïssables. La fin est un peu abrupte, mais le film permet d'entamer des discussions sur l'avenir proche et les bulles dans lesquelles nous vivons.
Dans le Pas-de-Calais, au pied des terrils, Pauline (Emilie Dequenne) déploie une infatigable énergie pour exercer la profession d’infirmière à domicile, élever seule ses deux enfants et s’occuper d’un père malade et ancien communiste. Sa popularité auprès des petites gens conduit le docteur Verdier (André Dussolier), un cadre du Bloc, à lui proposer de prendre la tête de liste aux prochaines élections municipales.
On a trop souvent dit que le cinéma français répugnait à se saisir des questions politiques les plus contemporaines pour ne pas se précipiter voir « Chez nous ». La circonstance que le Front national ait lancé une campagne diffamatoire contre ce film lui reprochant tout à la fois d’être un navet financé par les impôts du contribuable et un complot ourdi par « l’établissement » pour saper les chances de Marine Le Pen de remporter l’élection présidentielle ne peut que renforcer la sympathie spontanée que « Chez nous » suscite.
Cette curiosité n’est pas déçue. « Chez nous » est un bon film, qui soutient de bout en bout en bout l’intérêt et qui mérite trois étoiles. Il est servi par l’interprétation exceptionnelle de Emilie Dequenne, qui joue le rôle pas facile de la brave fille sympathique, un peu godiche, qui se laisse prendre aux miroirs aux alouettes du Front national – pardon du « Rassemblement national populaire ». Elle incarne à merveille le « Français moyen ». Travailleuse méritante, elle ne comprend pas que sa patiente marocaine puisse obéir à son mari qui refuse qu’elle soit examinée par un homme gynécologue. Venue de la gauche, mais écœurée par la classe politique (« PRAFiste » – comme « plus rien à faire » – pour reprendre la riche expression de Brice Teinturier), elle a depuis longtemps cessé de voter. Elle se laisse séduire par les raccourcis simplistes du programme frontiste et l’illusion d’exercer des responsabilités concrètes à la tête d’une mairie.
Jusque-là, le film est parfait qui dénonce les poisons que distillent le Front national auprès d’une France rongée par la peur du déclassement. Mais hélas, les scénaristes, pas assez sûrs d’eux pour nourrir leur film de ce message trop abstrait, ont voulu le lester d’une dimension plus dramaturgique. Avec le personnage de Stankowiak (Guillaume Gouix), dont Pauline tombe amoureuse, c’est la face sombre du Front national qui est mise en lumière : ses groupuscules néo-nazis, où il recrutait jadis ses militants mais dont il cherche à se distancer pour ne pas ternir son image, ses services d’ordre musclés, les ratonnades qu’il inspire…
Sans doute le Front national possède-t-il une face sombre qu’il faut dénoncer sans relâche. Mais ne voir qu’elle, c’est oublier le plus important et le plus dangereux. En en faisant le sujet de son film, Lucas Belvaux manque sa cible.
ce film pose les bonnes questions et y répond. Nul besoin d'un parti d'extrême droite pour vivre ensemble. Les acteurs sont formidables et le scénario très bien écrit.
Un film pas trop parodique. Qui me fais vraiment pensé au F.N. des années 80-90. Celui qui était très violent. On voit bien les manipulation politique c'est c'est plaisant à voir. un coup de cœur pour les villes ou le film a été tourné, me rappelant mon séjour dans le nord. Des comédien plutôt sobre dans l'ensemble. Mention spécial à Dussolier qui est vraiment très bon dans son rôle.
Une infirmière à domicile habitant dans une petite ville de province est approchée par un médecin afin de devenir candidate en tête de liste lors des élections municipales pour un parti d'extrême droite en pleine ascension. J'ai trouvé ce film très bien construit, tant dans la présentation du fonctionnement interne au parti extrémiste que dans les relations et les évolutions des personnages. Le parallèle avec la réalité est crédible et paraît représentatif des méthodes utilisées par ces organisations politiques, décrivant la manière dont sont instrumentalisés les candidats ou les personnes s'y investissant, ainsi que l'hypocrisie prédominante.
Dans ce film, les sentiments, entre absence et résurgence, prennent une place prépondérante, peinant à résister à ce ce flot de manigances, de manipulations et de violences verbales et physiques. Une violence toujours persistante qui prend racine dans les idées d’un parti raciste et s’immisce au sein même des foyers des habitants d’Hénart, atteignant jusqu'aux plus jeunes d'entres eux.
Par son sujet et par ses liens volontaires et assumés avec le Front National et le parti Bleu Marine, le risque était grand de tomber dans une caricature parfois trop grosse. Un écueil que le film ne parvient pas à éviter totalement mais qui reste un point négatif mineur. Car oui, ce film veut avant tout dénoncer et le fait avec brio : dénoncer des idées, des actions violentes, des manipulations, des mensonges. Et c’est tout là sa qualité première : dénoncer le pouvoir d'attraction et inquiéter afin de pousser à une prise de conscience.
Maintenant que j'ai vu ce film, je me rends compte, comme beaucoup d'autres avant moi, combien la fachosphère s'était mise en ordre de bataille pour le dézinguer. Les vrais spectateurs ont ajouté leur commentaire bienveillant depuis. Il ne s'agit pas d'un film militant mais plutôt documentaire où la fiction se nourrit d'une réalité qui existe depuis bien des années et toujours plus envahissante. Lucas Belvaux décrit une région, ses habitants, son ambiance avec beaucoup de justesse. Le scénario tient la route jusqu'à une fin qu'on n'a pas vu venir mais très bien amenée. La séquence au Stade Bollaert de Lens fait chaud au coeur avec sa reprise des Corons bien connue. Elle est à comparer au meeting à Sedan (pardon à Sedan) avec ces visages remplis de haine des autres et de satisfaction de soi. Dans les deux séquences, entonner la Marseillaise permet de se sentir en communion avec ceux qui vous entourent, dans le premier cas, c'est un sentiment de fraternité, et dans le deuxième celui de rejet. Bravo à Lucas Belvaux pour nous permettre de réfléchir dans une période où nous, citoyens-électeurs, sommes bien déboussolés.
Sorti la semaine passée en France, le nouveau film de Lucas Belvaux suscite de nombreuses polémiques et pourtant, son film parle avant tout de l’engagement des citoyens dans le monde politique et de l’importance d’ouvrir le dialogue. Il n’empêche... toute ressemblance avec un parti existant (n’)est (pas) totalement fortuite. Si le film est si intéressant – et oserait-on le dire - d’utilité publique, c’est qu’il expose avant tout les techniques de communication propres aux partis extrémistes. Le point de vue est intéressant et plonge le spectateur à l’intérieur d’une grande machinerie parfaitement huilée où le polissage et le blanchissage du parti sont de rigueur. En prime, un André Dussollier et une Emilie Dequenne au sommet de leur art, bref… un Lucas Delvaux bien comme il faut !
Ce film aurait pu être bien meilleur si Lucas Belvaux n’avait pas été aussi manichéen dans la deuxième partie de son film. La première partie est très bien : on a affaire à un film qui s’intéresse au recrutement du FN au plan local, dans le Nord de la France, en vue des élections municipales. Le film est alors très intéressant sur l’instrumentalisation et la manipulation d’une personne à des fins électorales, mais aussi sur le changement de stratégie du parti ("On change de stratégie mais pas d’objectif"). De plus, les 2 rôles principaux interprétés par Emilie Dequenne et André Dussolier sont excellents (alors que les personnages secondaires sont plutôt caricaturaux, notamment Catherine Jacob et Guillaume Gouix). En toile de fond, de belles images des terres du Nord et des villes aux maisons en briques rouges mettent toute de suite bien dans l’ambiance de cette région. Mais la seconde partie gâche un peu l’ensemble : le film devient alors manichéen dans la façon de dépeindre ce parti dont c’est exclusivement le cynisme qui est mis en avant. Un cynisme qui se décline en 3 points : cynisme dans la façon de considérer les électeurs, cynisme à l’égard de sa propre tête de liste aux élections municipales et cynisme dans le regard porté sur les faits divers tragiques qui pourraient "jouer" en leur faveur. Par ailleurs, Lucas Belvaux noircit bien le tableau en ajoutant la présence d’un groupuscule néo-nazi paramilitaire (le "Bloc Identitaire") dans l’entourage du FN (le "Rassemblement National Populaire"). En résumé, le propos du film est intéressant mais pas toujours très nuancé...
Bien mais sans plus. Le film doit exister: À deux mois des élections il est important qu'on nous montre ce qu'est vraiment un parti comme le Front National, toute leur stratégie est déconstruire, de la communication au service d'ordre on retrouve un parti qui se dit "dédiabolisé" mais qui en fait est resté le même, seule la forme change. Malheureusement, on se demande à qui s'adresse le film ? Les convaincus FN n'iront sans doute pas le voir tout comme les convaincus anti-FN trouveront n'avoir rien appris. Les indécis peut-être ? On espère car à deux mois d'élections presidentielles il est important d'informer les électeurs. Quand au contenu du film, c'est bon, la réalisation est travaillée et illustre bien le propos tout comme les dialogues sont très pertinents (pour les interlocuteurs comme, et surtout, pour le spectateur). Deux points faibles. Premièrement la direction d'acteur est moyenne, certaines scènes paraissent maladroites alors que s'autres sont réussies. Deuxièmement la fin, en queue de poisson pour moi, créé un manque sûrement voulu mais pas apprécié. Enfin ce film n'apporte pas de solutions, d'alternatives ni de nouveautés, c'est un drame, classique mais qui a le mérite d'exister.
Film tout à fait passionnant de bout en bout. Les acteurs jouent remarquablement bien. La réalisation est fine et subtile. Je peux comprendre effectivement pourquoi ce film irrite un partie qui essaie de faire peau neuve et qui tente de faire oublier de qu'il,est vraiment : un parti nationaliste d'extrême droite. Un film très instructif donc. Ne vous laisser pas berner par ceux qui ont dénigrer le film en mettant une mauvaise critique : on sait pourquoi, et le film est là pour les moucher.