J'ai failli quitter le film au moins trois ou quatre fois, me reprenant, en me disant que c'était tout de même du Téchiné et qu'il devrait normalement en sortir quelque chose. Eh bien, c'est moi qui aurais dû sortir et j'ai finalement regretté ; durant 1h40', j'ai trouvé le temps long.
Incohérences sur incohérences. On est perdu dans la chronologie. Une femme enceinte dont le bébé, lui aussi, n'a pas l'air d'avoir envie de sortir (à croire que la gestation a duré plusieurs années).
C'est une pièce de théâtre de bout en bout.
J'ai du mal à comprendre comment la vie de ce gars, Paul, dérape tout d'un coup aussi vite ??
On peut comprendre qu'il ait des hésitations à se voir différent de la veille quand il se regarde dans la glace et qu'il ne soit pas facile pour lui de renoncer à projeter à la vue du monde sa virilité (mais ce n'est pas mal d'être femme non plus, non ? ;-) On reste un être humain, que je sache). Mais la dérive qui s'en suit arrive comme une lame de fond.
A peine sorti(e) au grand jour, ou plutôt en grande nuit, ses premiers pas de femme l'emmènent se perdre dans le bois de Boulogne pour devenir travesti-péripatéticien du soir au lendemain
. C'est tout ce qu'il y a de plus caricatural envers les hommes qui se travestissent. A leur place, je n'apprécierais pas d'être catalogué(e) de la sorte : travestissement égale (obligatoirement) prostitution et homosexualité ? Et en tant que femme, je trouve cela blessant que le fait de passer de homme à femme ne puisse qu'aboutir dans un caractère avili. Pourquoi cet homme n'aurait-il pas pu vivre en femme comme nous toutes et non partir tête baissée dans la pire des "caricatures", selon Téchiné ? Après, que cet homme ait trouvé du plaisir et se soit, individuellement, laissé aller à la luxure, cela a été son problème et cela aurait pu être dépeint différemment, tout historique que ce soit.
Cette descente aux enfers semble être attachée au fait de devenir femme et non au caractère d'un être isolé. Voilà ce qui me déplaît le plus, finalement, dans ce film plein d'incohérences et de clichés raccourcis.