Quand je pense aux films traitant de l’histoire de grands noms de la chanson française, je pense à la Môme, sortie en 2007, avec une Marion Cotillard incroyable. Tellement de moment de frisson dans ce film… On ne retrouve rien de tout cela ici. La prestation de Jeanne Balibar est tout aussi bluffante que celle de Marion Cotillard 10 ans avant, rendant parfaitement le mystère et la classe de cette grande chanteuse. Le travail sur les mimiques, la gestuelle, l’éloquence, rien à redire. C’est malheureusement le seul point fort de ce film. Le scénario est vide, ça aurait pu être une si belle histoire à raconter, la vie de cette chanteuse, ses combats, mais on ne traitera en fait ici que de l’actrice, de son interprétation, ou que de l’admiration du réalisateur pour cette femme. Oui, Mathieu Amalric semble beaucoup aimer Barbara, on sent qu’elle l’a touché profondément, mais son film fait dans l’autosatisfaction, dans le trip égocentrique. Le seul intérêt est de voir comment se prépare un film, c’est comme un reportage sur les coulisses. Ça tourne en rond, rien n’avance, ce n’est qu’une succession de scènes à moitié faites, on entend que quelques chansons, pour la plupart juste fredonnées ou pas entières, difficile de s’immerger quand ses plus grands titres résonnent en nous sans apparaitre à l’écran. Bref, une grosse déception, 1h38 interminable (c’est extrêmement rare quand je regarde ma montre pendant un film), qui donne juste envie d’aller écouter quelques chansons de Barbara, de voir quelques vidéos, de lire ou relire sa biographie, tout ceci étant bien plus intéressant que cet hommage raté.