Peut-être que mon problème est d'aimer Barbara, car quand on aime Barbara on se sent lié à elle, comme une grande tante qu'on retrouverait le soir autour d'un thé. Je n'ai pas retrouvé la grande tante.
Il n'est sûrement pas aisé d'en faire un film, comme il est impossible de reprendre ses chansons sans sonner faux, sans manquer de sincérité (à part Gérard Depardieu).
Il y a une telle volonté ici de s'éloigner du sujet afin d'éviter de tomber dans quelque chose d'attendu, qu'on cherche Barbara pendant tout le film. D'accord, il ne s'agit pas d'une narration de la vie de Barbara, cela se veut plus subtil, mais le vif du sujet semble sans cesse évité. On n'y croit rarement, car quand on commence à y croire, le film nous rattrape et nous dit : "Non, ce n'est pas Barbara, c'est une comédienne", hors, désolé, mais on s'en fiche de la comédienne, elle ne nous émeut que peu.
Le répertoire de la chanteuse est à peine exploité, préférant des chansons souvent moins connues (à part Nantes, Göttingheim de manière survolée, Je ne sais pas dire je t'aime, qui est loin d'être ma préférée et l'Aigle Noir en bruit de fond ou presque) , ou des reprises de Brassens notamment .
Vous allez dire : "C'est bon, on les connait !" Quand même, mettre quelques un de ses succès auraient créer une ambiance plus à propos selon moi.
En fait, pourquoi avoir fait un film sur Barbara, si on veut à ce point là s'en distancier ? Tout est effleuré, rien approfondi et le résultat est frustrant. L'émotion tombe à plat. Certains aspects sont intéressants, certains passages sont assez jolis, mais bien bien en-dessous de la capacité émotionnelle qu'avait la vraie Barbara. C'était une personne complexe, le film met en effet en avant son humour, peu connu, et d'autres traits de sa personnalité, mais on ne se sent pas baigné de son univers, on n'a pas non plus envie de pleurer ou de réécouter du Barbara. Nous restons sur notre faim.