Votre avis sur La Favorite ?
5,0
Publiée le 7 février 2019
Maniant le cynisme et la misanthropie avec toujours autant d'habileté, Yorgos Lanthimos change un peu de style en s'attaquant à une histoire vraie, celle de la rivalité entre Sarah Churchill et Abigail Masham pour être la favorite de la reine Anne d'Angleterre. C'est donc un film en costumes, différent du Lobster ou de la Mise à mort du cerf sacré, pourtant Lanthimos y décrit l'humanité éternelle ; il profite de la rivalité entre ces deux femmes pour railler la superficialité et le ridicule des prises de décision dans les cercles du pouvoir. La photographie est raffinée et la mise en scène magnifique malgré des personnages au langage cru et aux attitudes sordides. Lanthimos aime faire référence à la mythologie grecque et, après Iphigénie dans le La mise à mort du cerf sacré, c'est cette fois Icare que l'on peut deviner dans la dernière scène extraordinaire, celle de l'héroïne si près du soleil et qui voit fondre ses ailes de cire en étant ramenée à sa condition. Magnifique.
3,5
Publiée le 18 février 2019
En comparaison avec les précédents films réalisés par Yórgos Lánthimos, La favorite a, par sa moindre cruauté, vocation à trouver l’adhésion d’un public plus large. Cette tragi-comédie nihiliste, troisième film en langue anglaise du cinéaste grec, dresse un portrait satirique de la cour d’Angleterre du début du XVIIIème siècle. Le cinéaste filme au grand angle cette cour et les jeux de pouvoir qui l’animent notamment à travers un trio amoureux incarné par les comédiennes Olivia Colman, Rachel Weisz et Emma Stone. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
3,5
Publiée le 23 avril 2020
Bénéficiant d'un casting de luxe délivrant d'excellentes interprétations, la nouvelle folie de Lanthimos s'avère finalement plutôt sobre. Pas que ce soit convenu, la maestria du réalisateur suffisant à le rendre particulier et le venin d'un scénario vicieux se chargeant d'assurer le spectacle, mais il s'agit assurément d'une oeuvre facilement lisible et accessible. On le regretterait presque tant le matériau de base invite à la folie narrative, si chère à Lanthimos! C'est donc quelque peu assagi que le réalisateur nous délivre un film qui séduit plus par ses qualités techniques (partis pris dans la lumière, costumes et décors impressionnants, réalisation virtuose,...) que scénaristiques.
anonyme
Un visiteur
2,5
Publiée le 30 juin 2020
Avec La Favorite : le réalisateur grecque Yorgos Lanthimos signe un film à l’esthétique sublime. En effet, les décors sont juste incroyable et que dire des costumes somptueux de Sandy Powell qui semble d'époque. La réalisation est soignée et léchée tout comme son montage qui la complète parfaitement. Je ne reviendrais pas sur le trio d'actrices : Olivia Colman aussi grotesque qu'émouvante qui a bien mérité sa statuette aux Oscars et aux Goldens Globes, Emma Stone qui après La La Land nous offre encore l'un de ses plus grands rôles et est tout à fait justement nominé et Rachel Weizs qui n'a jamais était aussi bonne. Le film coscénariser par Tony McNarra traite avec subtilité et précision des arcades du pouvoir et de la politique et en ça le film est génial. Toutefois, l'ambiance est assez malsaine et on tourne franchement autour du sexe délaissant tout ce que le film aurait pu être : un film politique et engagée. Qui finit finalement en partouze entre 3 femmes. Dommage.
4,0
Publiée le 25 février 2019
Un film assez étonnant qui réunit amour saphique et cruelle méchanceté. Le réalisateur grec Yorgos Lanthimos sublime des décors étonnants mais surtout, offre à trois actrices des rôles absolument aboutis. Si les effets de caméra sont parfois très visibles (trop ?) la mise en scène est en tout point remarquable.
4,0
Publiée le 22 mars 2024
Aventure de pouvoir dans les coulisses du royaume de la reine Anne. Pas trop de vérité dans les re-créations des histoires mais un film frappant. Bagarre hypocrite entre les deux favorites qui ont des vues et des motivations différentes.
2,0
Publiée le 1 mai 2022
2 étoiles - La favorite

Film décevant ... Il y a de belles images (parfois inutiles - notamment celles qui déforment les perspectives et d'autres ...). Mais ces belles images n'apportent pas grand-chose à la compréhension de l'histoire racontée. L'intrigue, bon an mal an, tient à peu près la route ; mais elle manque de force psychologique. Le "grotesque stylé" n'est pas inintéressant en soi ; mais cela nécessite de la subtilité : subtilité dans le scénario et dans la mise en scène. Or, dans ce film ces deux points sont défaillants. Personnellement, j'ai trouvé que les deux heures de visionnage furent longs et ennuyeux. N'étant pas masochiste, je ne m'offrirai pas le déplaisir de revoir ce film.
2,5
Publiée le 8 février 2019
Au début du XVIIIème siècle, à la cour de la reine Anne (Olivia Colman), la dernière héritière des Stuart, on se divertit autant qu’il est possible tandis que se déroule une guerre contre les Français. Seuls des échos des batailles parviennent jusqu’au palais, la reine étant bien davantage préoccupée par les lapins qu’elle a élus comme animaux de compagnie, par les intrigues de cour et par les crises de goutte qui la font de plus en plus souffrir. À ses côtés, se tient la Première Dame, Sarah Churchill (Rachel Weisz), femme influente qui ne la quitte guère, allant même jusqu’à lui octroyer quelques faveurs d’ordre sexuel. Mais la complicité entre la reine et sa favorite vacille du fait de l’arrivée au palais d’une cousine de cette dernière, Abigail Hill (Emma Stone). D’abord reléguée comme simple servante, la nouvelle venue, profitant, entre autres, de ses dons pour calmer les douleurs physiques de la souveraine, parvient insidieusement à s’attirer les faveurs de celle-ci et à supplanter sa rivale.
Voilà résumé, en quelques phrases, l’intrigue d’un film d’une durée d’à peu près deux heures. Yórgos Lánthimos, connu pour ses satires noires, se délecte à détourner les codes du film en costumes, mais n’évite pas l’ostentation. Derrière les beaux décors et les scènes volontiers outrancières, il n’y a pas grand-chose, sinon l’inanité de personnages qui ne sont préoccupés que par leur réussite personnelle, leur arrivisme. Cela du côté des femmes car, pour ce qui est des hommes, ce ne sont tous que des fantoches décadents.
Pour faire un film de deux heures avec de tels personnages sans presque jamais quitter le palais, le réalisateur étire chaque scène autant qu’il le peut, ne se privant ni de ralentis ni de répétitions qui finissent par lasser. On a tellement vite compris, dès les premières scènes, de quoi il s’agit et à qui on a affaire que tout le reste du film paraît à la fois interminable et affecté. Malgré son assez grand succès critique, je le trouve, pour ma part, assez banal. Tous les critiques n’ont d’ailleurs pas été séduits, celui des Cahiers du Cinéma allant jusqu’à parler de Yórgos Lánthimos comme d’un « cinéaste fat et creux » !
5,0
Publiée le 9 février 2019
C'est un superbe film historique très réussi sur tous les plans.
Pour moi il n'y a aucun reproche à faire.
Une critique négative dit qu'elle ne comprend pas toutes les éloges sur ce film mais c'est que ce film mérite amplement toutes ces éloges justement !
En plus, c'est un délice de suivre ce qui nous est narré, du début à la fin je n'ai pas décroché une seule seconde, complètement prise par tout ce tralalas qui m'a énormément plu.
Un vrai travail d'orfèvre précis, ciselé, fin, profond, percutant.
4,0
Publiée le 7 février 2019
La reine Anne d'Angleterre, dernière des Stuart, est peu connue dans l'histoire. Ici, elle est l'élément principal car, selon les historiens, elle était facilement manipulable. C'est étonnant qu'il n'existe pas plus de films sur son personnage car il y a de quoi imaginer bien des péripéties. Et c'est ce que réussit très bien "The Favorite", une reine manipulée par des femmes qui lui tournent autour, qui souhaitent tirer avantages de sa naïveté et qui n'hésitent pas à mettre en place des stratagèmes pour arriver à leurs fins. C'est tellement bien ficelé que ça en devient passionnant. La réalisation, très inattendue pour un film en costumes, enchaine des plans à très larges focales pour ne pas perdre un m2 des décors. C'est étonnant mais elle donne un style propre au film beaucoup moins académique et on adhère. La photographie est impressionnante car il y a beaucoup de scènes éclairées au feu de cheminée ou à la bougie ce qui donne un effet confiné et à se demander ce qu'il se cache dans le noir. Les contre-jours sont aussi très présents. La direction artistique nous étonne tout autant car elle est à la fois fidèle à l'époque tout en s'accordant des libertés extravagantes comme avec la séquence du bal. Le trio d'actrices est excellent. L'alchimie fonctionne à merveille et c'est un régal de les voir se donner la réplique. Le son est également très travailler pour accentuer une atmosphère malsaine. "The Favorite" est un film vraiment étonnant qui séduit par ses libertés loin du classicisme du film en costume, qui le sauvent et le portent haut. On n'est pas prêt de l'oublier.
3,0
Publiée le 12 février 2019
Il y a peut-être du génie dans le film de Lanthimos, autour de ces 3 personnages, dans une pièce de théatre où tout est axé sur les acteurs et les dialogues, cruels, drôles et modernes. Il y a certainement du génie chez ces 3 acrices hallucinantes. Mais il y a surtout un côté un peu ampoulé, du génie qui se sait génie et se regarde travailler génialement chez le réalisateur grec. Il y a un cinéma maniéré, qui agace et tente parfois de se supplanter au génie de son texte et de ses actrices quand il faudrait juste s'effacer et se mettre au service du talent là où il se trouve. Dommage.
5,0
Publiée le 7 avril 2023
L’Histoire est toujours racontée par les vainqueurs. Cette maxime vaut pour les hommes, tant les déjà rares interventions féminines ont été occultées des manuels, minimisées ou salies à outrance par des générations de chercheurs en Histoire.

Yórgos Lánthimos rend ainsi hommage à trois femmes majeures de l’histoire moderne de l’Angleterre : la Reine Anne, Sarah Jenning qui gouvernait de fait et la cousine de cette dernière, Abigail Hill.

A force de travellings non linéaires, de panoramas déformés façon œil de poisson, de bruits de fond lancinants (la musique oscillant entre morceaux baroques, coups de feux et musique ultra-minimaliste), le réalisateur crée une tension qui s’ajoute à celle vécue par les personnages. Le scénario, lui, est entrecoupé de dialogues incisifs et teinté d’humour noir. L’humour de situation n’est pas en reste à travers les us grotesques de l’aristocratie et les mœurs rudes voire méchantes des serviteurs. Si l’on veut retrouver un parallèle avec un film relatant une époque proche de celle-ci, dans sa partie baroque, on pointera l’inaltérable Amadeus de Miloš Forman. Dans sa conception de la royauté, La folie du Roi George, de Nicholas Hytner.

L’histoire nous est ainsi présentée sans concession ni mièvrerie, comme c’est hélas trop souvent le cas dans les reconstitutions historiques, et c’est ce qui fait tout l’intérêt de ce film. De fait, Lánthimos ne nous a jamais habitués à des épanchements émotifs à travers ses films mais plutôt à un réalisme au scalpel. Les trois femmes qui se répondent dans cette œuvre ne sont ni victimes ni bourreaux, juste des hommes comme les autres.

Revenons maintenant à l’Histoire : on peut reprocher à La favorite un parti pris anachronique. Jusqu’à preuve du contraire, toute œuvre artistique touchant à l’Histoire est, par définition, anachronique : il est strictement impossible de rendre compte fidèlement des faits qui se sont produits, a fortiori quand on les romance. Du reste, des événements historiques, depuis la Grèce antique, ont servi à exprimer des propos contemporains. Ainsi, la Reine Anne était-elle homosexuelle ou bisexuelle ? Rien ne l’atteste. Rien ne l’infirme non plus. Comme dit plus haut, l’Histoire ayant été racontée par des générations d’historiens non analytiques, ancrés dans leur condition sociale de mâles blancs hétéronormés, toute trace d’homosexualité, a fortiori féminine, a été savamment balayée pour ne pas perturber le bon peuple et les têtes blondes à éduquer.

La force de Lánthimos, outre ses prouesses visuelles, la virtuosité de ses images et sa parfaite direction d’actrices, outre le jeu sans faille des trois interprètes principales de ce film (dont Olivia Colman qui est prodigieuse), c’est précisément de rendre compte du climat d’une époque en osant le pari de l’anachronisme, tout en universalisant le propos.

Soyons de bon compte : Shakespeare, Anouilh et Camus ont-il agi autrement ?
4,0
Publiée le 19 février 2019
Une étoile en moins car le film m'a fait mal à la tête, et j'ai moyennement apprécié ces contre-jours à répétition. Les plans de Lanthimos sont tout de même très particuliers. Ceci dit, c'est également dû à la puissance du film, dans le quel on s'oublie, et à l'originalité graphique (comme la reine, on finit un peu par avoir la tête qui tourne). A un seul moment j'ai senti le jeu de la caméra (dans son artificialité, en avançant dans une salle), c'est dire le talent du réalisateur à poser sa caméra. C'est un drame historique d'une efficacité redoutable. J'ignore à qui attribuer le meilleur jeu, car tout semble se tenir à merveille. Peut-être Olivia Colman, mémorable, qu'on retrouve en reine Elisabeth dans les séries THE CROWN et dans LES MISÉRABLES (2019).
4,0
Publiée le 2 mars 2019
Un film un peu plus accessible que les précédents de ce réalisateur étonnant. La réalisation est impeccable, l'acting excellent en particulier Olivia Colman qui mérite son Oscar selon moi. Ce film d'actualité donne la parole aux femmes, ce, dans une époque bien lointaine de la notre.
3,5
Publiée le 14 décembre 2022
J'ai un peu le même constat que pour The Lobster, à savoir un film très singulier, prétentieux à plein d'egard, et à l'ambiance très bizarre. Il y a aussi d'excellent costumes et décors, et dans la mise en scène c'est très propre, avec en plus 3 actrices excellentes. Et puis comme pour The Lobster, le récit prenant de par son originalité dans la première partie, peine à se renouveler (malgré une dualité assez intéressante dans ce trio je dois l'avouer), et au finale ca mène un peu à nulle part. Mais j'ai passé un agréable moment, meilleur que devant The Lobster, ce sera donc un 7/10 pour ce Lantimos.
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