Votre avis sur La Favorite ?
3,5
Publiée le 5 juillet 2021
Les prestations de haute volée des trois principales actrices donnent son intérêt à ce film soigné qui recèle hélas peu de surprises narratives. Les ressorts de l'intrigue sont vite posés et rien ne vient casser la trop belle mécanique : la favorite en titre de la reine Anne protège la petite nouvelle qui masque de plus en plus mal son ambition, jusqu'au conflit inévitable pour la place de première favorite. Le personnage le plus intéressant est finalement celui de la reine, femme malade, folle, mélancolique, tour à tour ingénue et acariâtre. Manipulée par les deux prétendantes qui rivalisent de flagornerie, de coups bas, et de répliques cassantes, la reine souffre de cette situation mais n'a pas la force de caractère suffisante pour en sortir. La cour, un univers aussi malsain pour les souverains que pour les courtisans, finalement.
3,5
Publiée le 24 février 2019
Vous souhaitez en avoir plein les yeux car vous aimez les films en costumes d'époque, les décors somptueux et les intrigues de Cour ? En ce cas, il faut voir sans tarder le dernier film de Yórgos Lánthimos tourné en Angleterre dans l'imposant château de Hatfield House qui à lui seul vaut le coup d’œil. L'action se situe à la Cour d'Angleterre au début du XVIIIe siècle et déjà l'on pense à tous ces films que cette époque a inspirés et dont certains sont devenus des incontournables du septième art. Rien que du beau monde : la reine Anne gouverne au milieu d'un système bipartite où Tories et Whigs ne cessent de s'affronter, en particulier sur la guerre qui oppose l'Angleterre à la France ; elle subit l'influence de Sarah Churchill, duchesse de Marlborough, qui lui est une amie et beaucoup davantage... jusqu'au jour où survient la cousine de celle-ci, qui a subi les pires affronts de la part de son père et qui se voit humiliée par la duchesse. Mais la belle Abigail - puisque tel est son nom - ne l'entend pas de cette oreille. Aussi va-t-on assister à une vengeance implacable qui la propulsera aux marches du pouvoir. Le film en effet évoque une rivalité tant amoureuse que politique : l'arrière-plan diplomatique et stratégique - avec la guerre de Succession d'Espagne - est parfaitement présent même si le réalisateur privilégie la caricature à la William Hogarth. Il n'empêche que l'intrigue se situe tout entière dans le cadre d'un somptueux château et qu'elle favorise ainsi ce qu'on ose à peine appeler un huis clos tant le domaine est vaste. Les femmes en sont les maîtresses et les hommes qui interviennent dans le déroulement de l'histoire sont toujours présentés comme des balourds, des ridicules, voire de parfaits abrutis. Certaines scènes donnent même une piètre image de la Cour d'Angleterre occupée à des futilités (une jolie course de canards...), alors que le sort de l'Europe est en jeu. Tout devrait faire de ce film une œuvre d'exception, d'autant que la distribution est impeccable et que le trio féminin (Emma Stone, Rachel Weisz et Olivia Colman) rivalise d'intelligence et d'esprit. Mais pourquoi Yórgos Lánthimos accumule-t-il les effets optiques et en particulier les fisheyes qui alourdissent les images et les rendent parfois insupportables ? Pourquoi un tel maniérisme dont les artifices nuisent à la lisibilité des séquences et surtout à l'esprit du film ? Dommage, vraiment dommage : nous n'étions pas loin du chef-d’œuvre.
3,5
Publiée le 15 février 2019
Pas de passage à Cannes cette année pour le retour de Lanthimos comme il avait été le cas pour « Mise à mort du cerf Sacré » en 2017, le film a été présenté en septembre dernier à la Mostra de Venise. Remportant au passage la Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine pour l’excellente Queen Anne, interprétée par la formidable Olivia Colman. À la faveur des servantes, dans la chambre se livre au pied du lit la guerre des sentiments et des attouchements on y prend souvent son pied. Même à travers l’absurde, cela ne déroge pas à la règle qu’il n’y a qu’une seule reine à la fin du règne. Cynique au possible, la confrontation entre Emma Stone et Rachel Weisz est assez délicieuse dégoulinant d’une cruauté qui ressemble tellement à son réalisateur. Ce qui peut être une qualité, mais qui pour la première fois dessert son film. L’impression que Lanthimos se languit de faire du sale, que cela soit dans la mise en scène où l’inspiration semble s’évaporer à mesure qu’il s’éloigne des corps ou alors le bruit de fond inaudible et bien horrible de Johnnie Burn( Coordinateur de la musique). Cette sensation de vouloir à tout point choquer ou déranger son spectateur et qui finalement dessert complètement le récit comme si son œuvre avait besoin d’être enlaidi pour lui ressembler. Cependant, malgré certaines longueurs le film resté passionnant par son trio d’actrices, mais aussi par le travail remarquable de Robbie Ryan( Directeur de la photographie.
3,0
Publiée le 14 septembre 2022
Avec son cynisme habituel, Lanthimos peint un portrait au vitriol de l'aristocratie anglaise du début du 18e siècle, entre une reine hystérique et incapable (mais en partie sauvée par le réalisateur), des favorites manipulatrices et ambitieuses, et des Lords plus concernés par leur apparence et leur réussite sociale que leurs idéaux politiques. C'est grinçant et cruel, mais tout de même assez vain. Il en va de même pour la forme, qui oscille entre hommage appuyé à Barry Lyndon et esthétique de téléréalité, laquelle vient souligner la contemporanéité - et la petitesse ! - des enjeux de ce film. La Favorite se laisse regarder donc, mais cette montagne d'effets de style accouche tout de même d'une souris.
5,0
Publiée le 10 février 2019
Un film envoûtant à la mise en scène virtuose qui allie venin et dépravation... Olivia Colema en reine faible et sous influence est remarquable, tout comme ses deux amantes... Une pépite !
🎬🎬🎬🎬
3,0
Publiée le 9 septembre 2023
En 2018, le réalisateur grec Yórgos Lánthimos signe un long-métrage sur le règne de la reine Anne au début du XVIIIème siècle, alors que l’Angleterre et la France sont en guerre. Au-delà du contexte historique, le récit s’intéresse surtout à la lutte de pouvoir entre la souveraine et ses deux confidentes. Avec une multitude de plans fluides, utilisant le plus souvent une caméra fisheye, l’atmosphère générée s’affranchit des codes habituellement utilisés pour un film d’époque. La formidable interprétation du trio principal (Olivia Colman lauréate de l’Oscar de la meilleure actrice, Emma Stone et Rachel Weisz) offre une peinture cynique des jeux de manipulation basés sur la flagornerie. Bref, une œuvre appréciable, bien qu’un peu longue, sur les rapports de forces entre trois femmes de caractère.
4,0
Publiée le 6 mars 2024
Yorgos Lanthimos nous délivre une réalisation et une photographie époustouflante, des costumes jusqu’au contexte historique, c’est très fort. Suivi d’un trio d’actrice toute remarquable dans leurs rôles, surtout Emma Stone encore une fois, qu’est ce qu’elle est excellente, c’était très bon à regarder. Puis la séquence de fin est juste excellente, elle délivre pleins de messages, j’en dis pas plus.
1,5
Publiée le 24 mars 2024
Oui tout le monde joue bien , mais les faux problèmes liés à cette cours ne nous emballent pas plus que ça , et au lieu de savoir avec qui la reine a envie de coucher il y’a une guerre à mener , et la bataille en générale n’est pas très captivante . Dommage
1,5
Publiée le 25 février 2019
Au début du XVIIIe siècle à la cours d'Anne d'Angleterre, les deux favorites, l'historique et la nouvelle, se font la guerre.

Tout est caricature jusqu'au ridicule dans ce film prétentieux : dialogues, accompagnement sonore,  jeu des comédiens... Auxquels s'ajoute une réalisation hideuse abusant jusqu'à l'indigestion du fisheye, du grand angle et des travelling avant et arrière en parfaite ligne droite.

Décrire la démesure avec outrance, dépeindre le moche avec laideur n'est que paraphrase. Ridicule et vain.

sanscrierart.com
1,5
Publiée le 5 juin 2019
C'est superbement joué et filmé. Les décors sont impeccables, comme les costumes. Mais ça s'arrête là. L'intrigue est plate, l'histoire inintéressante. Au delà du constat fait sur l'époque et ses déboires, toute la seconde partie (sur cette rivalité de "favorite") traîne en longueur et n'apporte rien d'autre que de l'ennui
4,0
Publiée le 24 juin 2019
Oui, le cinéma de Yorgos Lanthimos ne plaira pas à tout le monde mais personnellement j’ai trouvé que La Favorite était l’une de ces plus belles oeuvre. Le trio d’actrice principales méritent toutes un oscar, le réalisateur ose des choses (effet fish eye, contre-jour) et la place qu’a le pouvoir dans ce film fait de La Favorite un très grand film. On comprend totalement les enjeux et les personnages sont assez travaillés pour qu’on s’attache mais aussi qu’on les déteste par moment.
4,0
Publiée le 30 mars 2019
Un film étrange, qui m'a laissé perplexe mais qui est quand même très bon, même si inabouti à mon sens. Le film repose évidemment sur son trio d'actrices, qui auraient toutes trois mérité l'Oscar, et qui livrent un récital assez incroyable car joué à trois, ce genre de performances étant plutôt en général réservées à un solo visant à porter un film. Ce qui est raconté est également intéressant, plutôt surprenant, souvent drôle, parfois acerbe, bien monté et superbement mis en scène. Toutefois, je persiste à penser qu'on est passé à côté du chef-d'oeuvre parce que le scénario manque d'une âme véritable. A aucun moment dans ces jeux de cour on ne ressent vraiment d'émotion, et pourtant celle-ci était à portée de main avec l'amour sincère que se portent la Reine et Lady Sarah, amour finalement contrarié mais surtout presque inutile quand le film fait l'erreur de faire "gagner" Miss Hill, ce qui a pour effet de faire que tout le monde est en réalité perdant, mais sans non plus insister dessus ce qui fait que cette fin n'est pas non plus aussi dramatique qu'elle le devrait... et n'est en définitive satisfaisante ni d'un coté ni de l'autre. En clair, le film rate sa sortie, et malheureusement rate son histoire du même coup car au final rien n'est raconté ici sauf les machinations d'une intrigante de cour motivée par un simple souci de se mettre matériellement à l'abri et qui obtient gain de cause au détriment des sentiments, fussent-ils beaux ou tristes... Mais alors, à quo bon tout ceci? Dommage, dommage, il en reste un écrin magnifique mais glacé, alors que tout était en place pour toucher le spectateur au plus profond.
anonyme
Un visiteur
3,5
Publiée le 12 février 2019
De son vaste palais royal, Anne Stuart règne sur l’Angleterre en ce début du XVIIIe siècle. Elle n’a pas une conviction très forte sur la nécessité de poursuivre ou non la guerre avec la France. Mais elle a bien d’autres préoccupations. Et d’abord sa santé, puisque ses crises de goutte en font une monarque claudicante et facilement irascible. Elle veille aussi sur les 17 lapins qui courent autour d’elle et lui rappellent les 17 enfants qu’elle a perdus ! Et puis elle a une sexualité à assouvir avec sa favorite…
La favorite, c’est Sarah qui fait tourner les affaires du pays et les sens de sa reine. Jusqu’à ce qu’Abigail, la dernière domestique engagée, se transforme rapidement en dame de compagnie, en confidente amoureuse et finalement en rivale. C’est ce trio de femmes qui nous entraine dans un tourbillon de situations bourrées d’humour et de drôlerie. Y compris dans leur férocité et leur crudité jusqu’à la dépravation. Mais au-delà de leurs jeux sexuels, ces favorites sont d’abord des manipulatrices assoiffées de pouvoir et d’ambition.
Yorgos Lanthimos signe un huis-clos raffiné et décadent sur la noirceur de l’âme humaine. Avec une mise en scène virtuose et un montage nerveux à en attraper le tournis. La photo est somptueuse, avec lumière naturelle et chandelles qui teintent d’ocre parquets en marqueterie, couloirs lambrissés et murs tendus de tapisseries. De longs travelings et l’utilisation du grand angle isolent un peu plus ces personnages grotesques dans l’espace immense. Les trois actrices, Olivia Colman, la brune Rachel Weisz et la blonde Emma Stone sont excellentes.
3,5
Publiée le 2 mars 2019
D'excellentes actrices dans de très beaux décors. Mention spéciale à Emma Stone. Par contre ce n'est pas un éloge de l'aristocratie anglaise de l'époque, aucun des personnages n'est enviable au final...
4,5
Publiée le 21 février 2019
Ah la la le film « La Favorite » est parfaitement maîtrisé! Yórgos Lánthimos s’essaye à un style différent cette fois-ci, au lieu d’un synopsis loufoque et incongru qui se dirige vers quelque chose de commun à l’humain, il part avec un fait historique pour montrer ce qu’il y a de tordu là dedans. On sens également que le réalisateur cherche à être cette fois-ci plus grand publique.
Il se sert d’un effet fish-eye qu’on aurait eu peine à imaginer dans ce genre de film, ce qui lui donne des bords arrondis et donne le sentiment de regarder la scène dans le corps d’un cyclope.
Au niveau du casting il est excellent, Emma Stone en Abigail Hill qui a soif d’ascension social (ce qui nous rappelle un certain Barry Lyndon) Rachel Weisz en Lady Sarah qui voit d’un mauvais œil la montée dans la hiérarchie d’Abigail Hill et qui ne supporte pas être remplacé. Et bien sûr sans oublier Olivia Colman qui joue parfaitement la reine Anne, folle, soufrante et aux tendances suicidaires.
On passe dans le montage des scènes difficiles et crue aux scènes d’une élégance et d’un raffinement.
Je souhaite donc à La favorite de repartir avec l’oscar de la meilleur actrice pour Olivia Colman, celui des meilleurs costumes ainsi que celui du meilleur réalisateur pour Yórgos Lánthimos.
Je vous recommande fortement ce bijoux délicieux méchant qu’est La Favorite proche du chef d’œuvre!
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