Votre avis sur Les Derniers Parisiens ?
4,0
Publiée le 24 février 2017
Entendons nous bien, ce film n'a pas la prétention d'être un chef d'œuvre. Les metteurs en scène n'en ont jamais eu l'ambition. le résultat est, j'en suis sûr, à la hauteur de leurs attentes. C'est un film d'atmosphère qui a voulu se positionner sur la stratégie du réalisme. Point. Une critique plus haut déclare que les dialogues sont incompréhensibles. Dans la réalité, les protagonistes parlent ainsi, en employant cette même sémantique, ce même vocabulaire. Cest sûr que le bobo parisien de Bastille qui ne met jamais les pieds ni à Pigalle, Clichy où les cités du 93 ne peut pas comprendre. Les acteurs, si tant est qu'il s'agisse d'acteurs professionnels - je parle des personnages secondaires - sont éblouissants de par les rôles qu'ils interprètent. Une réussite pour moi, avec une mention spéciale à Reda Kateb que j'adore.
3,0
Publiée le 25 février 2017
Membres de La Rumeur, Hamé et Ekoué se lancent dans le cinéma avec l'envie de raconter leur Paris et leur Paris passe par Pigalle, celui des bars, des combines et de ses habitants errants à la poursuite d'un rêve, usés par la vie alors que le quartier qu'ils connaissent se transforment en piège à hipsters. Ils filment alors l'histoire de deux frères, l'un tenant un bar, l'autre sortant de prison, se rêvant en organisateur de soirées. Une histoire somme tout classique filmée caméra à l'épaule façon Cassavetes ou Scorsese période "Mean Streets". Évidemment, c'est un premier long-métrage et il s'en dégage des maladresses et des longueurs. Mais il est clair que les réalisateurs parviennent à imposer leur univers, filmant leur quartier et leurs personnages avec réalisme et tendresse. Ils témoignent même d'une grande sensibilité en laissant pointer la mélancolie entre ces deux frères notamment Nas, interprété par le toujours impeccable Reda Kateb, un loser magnifique de cinéma comme on les aime avec ses rêves qui se confrontent à la réalité. Une réalité avec laquelle chacun doit composer au sein d'un environnement filmé avec amour et où chaque scène parvient à raconter quelque chose. En dépit de ses maladresses, c'est donc la sensibilité de ces "Derniers parisiens" (titre lourd de sens) que l'on retiendra et on saluera le geste de Hamé et Ekoué dont on n'attendait pas tant.
3,0
Publiée le 24 février 2017
Nas (Reda Kateb) vient de sortir de prison. Son frère aîné, Arezki (Slimane Dazi), gère un bar à Pigalle. Nas aimerait lui donner une autre dimension et en faire un haut lieu de la nuit.

« Les Derniers Parisiens » est un film original à plus d’un titre.

Commençons par son titre. Et son affiche intemporelle comme on n’en fait plus depuis les années 50.

Évoquons ses deux réalisateurs, les rappeurs d’origine togolaise et algérienne du groupe La Rumeur, passés derrière la caméra.

Signalons – quoi qu’elles n’aient rien d’originales – l’excellente prestation de Reda Kateb, comme d’habitude parfait de justesse, et celle de Slimane Dazi, qu’on a déjà vu cent fois mais dont on sera désormais impardonnable d’oublier le nom – Mélanie Laurent, en revanche, est nettement moins à sa place.

Venons-en enfin au scénario, aux frontières du documentaire et de la fiction. Le héros du film, c’est Pigalle, ou plutôt ce qu’il en reste. Pas de plans complaisants sur les sex shops ou sur les files de touristes qui prennent d’assaut le Moulin-rouge. Pas non plus d’armes à feu ou de poursuites en voiture. Mais la nostalgie du temps où les macs et les voyous portaient beau. Hamé et Ekoué filment, caméra à l’épaule, le déclin de ce monde à travers l’histoire de deux frères que tout oppose : Arezki rêve de se ranger, Nas de se venger.

« Les Derniers parisiens » c’est un peu comme si les frères Dardenne filmaient la chute de « Bob le flambeur ».
4,0
Publiée le 25 février 2017
Hamé et Ekoué, du collectif La Rumeur, proposent avec leur 1er film Les Derniers Parisiens, un voyage rythmé et ultra-réaliste au cœur du quartier de Pigalle à Paris.

Les invisibles

On entre au cœur des Derniers Parisiens in medias res. En plein cœur de l’action parce que pour bien connaître les gens, comme le dit si bien Reda Kateb, « il faut passer du temps avec eux ». C’est tout le programme du film dont l’ambition est de nous offrir un petit bout de France, une histoire de générations. Ce petit bout de France, c’est Pigalle, peu à peu délaissé à regret par ceux qui l’ont peuplé autrefois. Le peuple a les poches trouées. On le prie de bien vouloir quitter Paris (d’où le titre du film). Deux générations font ce film : celle du personnage interprété par Slimane Dazi, décimée, et celle représentée par Nas (Reda Kateb) qui a vu les grands frères et les pères tomber. Génération sans repère dont sont issus les réalisateurs Hamé et Ekoué (Nas a 35 ans dans le film, les réalisateurs environ 40 ans). « La Rumeur » est leur collectif, un rap qu’ils traînent dans de nombreuses villes de France depuis les années 90. Cette énergie du texte se ressent dans les dialogues des Derniers parisiens. De punchlines en joutes oratoires, on se parle ici sans sentiment (ça ne veut pas dire qu’on ne les ressent pas). La galère est le ciment de l’action. Nas est de ceux qui refusent de baisser la tête face aux compromis d’intégration de la génération précédente
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 27 février 2017
Tout simplement juste.

J'ai cru des les premières minutes à assister à l'énième film de banlieue sans saveur ni talent... Je suis ressorti de la salle littéralement boulversé. Ce film est tout simplement magnifique ! La forme nous secoue et le fond nous scotch à notre fauteuil. Je crois pouvoir dire que nous tenons l'avant-garde d'une cinéma que fera date et surement des émules. Tous les comédiens sont excellents, les connus comme les moins connus. Une mention spéciale pour Slimane Dazi bouleversant dans ses silences et son phrasé argotique. J'ai pris une claque du début jusqu'à la fin. C'est une immersion dans le rue et des badauds aux pouvoirs d'achat cotoyant le plancher des vaches. Les fulgurances de la mise en scène explosent littéralement le cadre et la justesse du récit nous attrape à la gorge. Le scénario est proche de la vie des sujets et met en perspective dans problèmes sans solution, les parcours sans perspectives, des vies aux destins funestes tout simplement. Voilà du cinéma politique sans posture militante. Nous sommes bien loin du mode de contestation auquel les films du genre nous ont trop longtemps habitués... Nous sommes proches des gens qui vivent comme ils peuvent dans le contexte actuel. Je recommande vivement ce sans faute .
4,0
Publiée le 10 mars 2017
Deux acteurs qui crèvent l'écran. Ils sont frères. Et puis il y en a une qui travaille au SPIP (C'est le Service pénitentiaire d'insertion et de probation, mais on ne nous le dit pas dans le film. C'est comme si cela faisait partie du bagage préalable nécessaire au spectateur. Qui a eu affaire à la prison le sait. Eux, ce sont Reda Kateb et Slimane Dazi, elle, c'est Mélanie Laurent. Sa blondeur et sa voix grave contrastent avec les deux autres lascars. Le plus âgé tient un bar "Le Prestige", tandis que son frère Nas, qui sort de prison, veut se faire un nom, mais est-ce possible lorsqu'on entend "naze", chaque fois que l'on nous dit bonjour ! Et puis, il y a Pigalle, qui constitue un arrière plan magnifiquement filmé. Pigalle et ses personnages secondaires, sa gouaille, ses touristes, ses arnaqueurs, ses boites de nuit et cette atmosphère si particulière. Tard dans le film, le propos politique survient. Il y a la génération des grands frères, qui se sont soumis ou qui sont morts et celle d'après, qui ne se pliera pas, qui ne manquera pas d'argent et s'en donnera les moyens. Le curseur n'est pas celui de la légalité, mais de la dignité coûte que coûte, quel qu'en soit le prix à payer. L'un des fils rouges du film, c'est aussi celui de la fraternité, qui oscille entre rivalités et loyautés. Un film sombre, mais intense.
2,0
Publiée le 22 juillet 2017
À travers une galerie de personnages, Hamé et Ekoué du groupe La Rumeur dressent le portrait d'un quartier en pleine mutation qui voit beaucoup de changements que ça soit au niveau de l'ambiance et du style de commerce ou d'habitant. Au centre de tout ça, Nas, un homme sorti de prison qui cherche à se faire un nom dans le milieu voir à se ranger du moins si c'est possible... Le film fait penser à un documentaire déjà par la façon dont est mise en scène l'histoire, mais aussi parce que beaucoup de personnages sont présentés avant d'être mis de côté comme si de rien n'était. L'intrigue manque cruellement de consistance, on se demande quels sont les réels enjeux de ce film du moins s'il y en a... Il est question de la relation entre deux frères, de la montée d'un homme et de quelques petites histoires seulement tout ça n'est jamais développé au maximum ce qui donc n'aboutit à rien. Ce n'est pas un mauvais film, il y a des choses intéressantes notamment sur la forme seulement cette histoire trop souvent confuse ne m'a jamais intéressé.
3,0
Publiée le 4 mars 2017
Sur fond de drame familial, "les derniers parisiens" est une immersion dans Pigalle, un film atmosphère qui aidé de ses belles interpretations d'acteurs nous livre un film qui parait "vraie", authentique.
Dans un Pigalle qui change, victime de gentrification, Nas, sorti de prison, et son groupe d'ami, tous un peu perdu et désabusé essayent tant bien que mal de sortir la tête de l'eau, un film intéressant et riche qui fait le tour des problématiques actuelles en suivant Nas qui rêve de réussite et son frère Arezki, à bout et qui n'aspire qu'a partir..
Un film réussit et intéressant malgré quelques longueurs.
4,0
Publiée le 9 mars 2017
Les Derniers Parisiens est le premier long métrage de Hamé et Ekoué (membres de la Rumeur) sur les magouilles et les nuits de Pigalle. Un face à face viril de deux frères (interprétés brillament par Reda Kateb et Slimane Dazi) qui tient en haleine.
anonyme
Un visiteur
2,5
Publiée le 22 février 2017
Premier long métrage de Hamé Bourokba et Ekoué Labitey – membres du groupe de rap La Rumeur -, Les Derniers parisiens esquisse le portrait d’un quartier en pleine mutation, où la vie nocturne, imprévisible et colorée, s’aseptise peu à peu, où les petits commerces se font bouffer par la grosse distribution, où les artistes sans le sou ont disparu au profit de businessmen peu fréquentables et où le fol enthousiasme a cédé la place à une certaine mélancolie.
« Quand on a vu qu’un Starbucks remplaçait un célèbre sex-shop, on s’est dit qu’il y avait un basculement irréversible, décrit Ekoué. La vie est devenue tellement chère que, si quelques boutiques pour les touristes subsistent, beaucoup de gens qui faisaient de Pigalle un lieu pluriel, métissé et commerçant ont dû partir. Les Derniers parisiens est [notre façon de] dire quelque chose sur Paris, sur notre époque, le petit peuple et les gens de peu. »
Une intention louable, une idée originale, quelques trouvailles bien senties (des plans rapprochés, filmés « à hauteur d’hommes » pour mieux immerger le spectateur au coeur des déambulations du personnage principal) et au casting, l’impeccable Reda Kateb… le film avait de quoi réjouir. Malheureusement, le manque de maîtrise technique, le scénario confus qui mêle plusieurs histoires à la fois sans jamais en traiter une seule, les caractères trop superficiels des personnages – qui auraient pourtant mérité d’être creusés-, l’atmosphère couleur pastel là où les teintes franches voire criardes auraient été de meilleur effet, le langage souvent incompréhensible des personnages font que l’on survole le film sans jamais y entrer vraiment.
2,5
Publiée le 8 mars 2017
De Hamé BOUROKBA et Ekoué LABITEY (2017). Rien que le titre , un peu voire beaucoup de prétention à vouloir parler des 'derniers parisiens' . Le film aurait dû s'appeler 'Pigale' . D'ailleurs très bien filmé , au plus près , une quasi immersion. On y croise tout le quartier et tous ceux qui y vivent . Pour autant , est ce suffisant ? Non assurément tans le film semble rempli de désillusions sur un monde perdu ? Très bien interprétté par Reda KATEB vraiment habité par son rôle. Pour autant au delà de la description du quartier de Paname plus tôt juste , un film à la désillusion triste et aux justifications faciles.
1,0
Publiée le 1 octobre 2017
Plongée dans l'univers de la nuit, de ses attentes, ses codes, ses non-dits
PLV : chacun cherche à s'en sortir malgré une hypocrisie latente.
2,0
Publiée le 13 mars 2018
Je n'ai pas super accroché malgré la performance de Reda Kateb qui est toujours impeccable. C'est le genre de film où je ne sais trop quoi dire. Peut être parce que l'intrigue manque cruellement de consistance. On se questionne sur l'aboutissement, les enjeux de cette histoire. Le tour de passe passe est que sûrement il n'y en a tout simplement pas... C'est ni catastrophique ni exceptionnel, cela se regarde sans trop de saveurs.
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 25 février 2017
un bon film qui traite de problèmes réels avec intelligence et une palette de sentiments qui va d'un réalisme cru à un humour chaleureux. D'excellents acteurs qui nous font entrer dans le quotidien de leurs personnages à Pigalle comme ceux d'un Abel Ferrara à New York..Ca nous change des films d'action au rythme effréné mais parfois (souvent) superficiel. Là le rythme est celui d'un filme qui campe ses personnages complexes et qui si l'on veut bien accepter de regarder les choses en face ( le stigmate social et ses conséquences, la survie.;) permet de ressortir un peu grandi, à l'image de ses deux protagonistes frères ou du moins un peu moins ignorant...
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 4 mars 2017
Bluffant.

Ce film constitue l'avant-garde du cinéma français. Voilà des auteurs qui filment, racontent sans angélisme le quotidien de 90% de la population et ne se contentent pas de coller aux gouts et tendances des 10% qui tiennent tous les pouvoirs . C'est une grand coup de Karcher au cinéma d'auteur bourg, bien pensant, donneurs de leçon. Le meilleur filme du début de l'année.
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