Un film très fort et touchant, avec de acteurs d'une grande justesse. Une relation fusionnelle entre un enfant
et sa mère prend fin et laisse l’enfant dans le
désarroi, lui qui faisait preuve d’une si forte joie de vivre. La logique dramatique est posée d'emblée. Mais l'enfant
ne se laisse pas abattre pour autant, son tempérament rebelle et son
caractère lui permettent de rebondir. Pour s’en convaincre il
suffit de voir son air buté de gamin qui n’a pas eu ce qu’il voulait,
avec son regard noir inoubliable. Le film montre très bien le temps qui passe, puisqu'on est vite projeté dans le futur. Devenu reporter de guerre en
Yougoslavie dans les années 1990, il reste tourmenté par le souvenir de
cette mère, et se fait aider par un médecin joué par Bérénice Béjo, qui fait le job elle aussi. Ce
film n’a pas eu une grande résonance dans les médias français, alors
qu’il traite d’un sujet quelque peu similaire à Manchster by the Sea,
à savoir les tourments suite à la perte d’êtres aimés. A l’inverse du
film de Bellocchio, le film de Kenneth Lonergan fit l’objet d’un
véritable matraquage médiatique, certains parlant même du meilleur film
de l’année ! Personnellement je trouve ce film très surfait, quelque
chose ne fonctionne pas, il y a une lenteur, une retenue mal gérée,
presque classique dans un certain cinéma contemporain, et qui vire à
l’ennui, en plus le film est trop long, alors que le film de Bellocchio,
qui a la même durée, contient quelque chose d’émouvant et ce peu
importe qu’il s’agisse de l’enfant ou de celui-ci devenu adulte, bref
c’est une question de dosage, sur laquelle même les meilleurs
techniciens et acteurs peuvent se ramasser.
Bref, un des meilleurs films de 2016, comme vous pouvez le voir dans mon
classement des meilleurs films de l'année sur mon blog, où se trouvent
également des critiques (illustrées et avec quelques extraits) sur quelques uns
des films de l'année : 7emeart.wordpress