A bientôt 77 ans, plus de 50 ans après "Les poings dans les poches", le film avec lequel le public international avait fait sa connaissance, Marco Bellocchio est une figure incontournable du cinéma italien. "Fais de beaux rêves" est l’adaptation au cinéma de "Fais de beaux rêves, mon enfant", roman autobiographique de Massimo Gramellini. Massimo, on le rencontre à l’âge de 9 ans, au moment où sa mère, à laquelle il voue une affection sans borne, décède dans des circonstances qui ne vont cesser de rester troubles pour le gamin. Toute sa vie, le souvenir de cette mère aimante et aimée va le hanter. C’est ainsi qu’on le retrouve adolescent, affirmant à ses meilleurs amis que sa mère vit aux Etats-Unis, puis adulte, devenu journaliste, d’abord dans le sport, puis dans le reportage de guerre, enfin dans les réponses au courrier des lecteurs. Avec une durée de 2 h 14, "Fais de beaux rêves" fait partie des films, trop nombreux malheureusement, qui auraient gagné à être raccourcis de deux bonnes dizaines de minutes. On y trouve des scènes d’une très grande force, dégageant une grande émotion, mais, un peu trop souvent, cette émotion retombe lors de la scène qui suit, soit parce qu’elle est trop longue, soit parce qu’elle nage un peu trop dans le pathos. A noter que ce film, a fait l’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs lors du dernier Festival de Cannes.