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    Qui a tué Ali Ziri ?
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Qui a tué Ali Ziri ?" et de son tournage !

    Résumé de l’affaire Ali Ziri

    En juin 2009, Arezki Kerfali et Ali Ziri, deux vieux amis, fêtaient le futur mariage de Rachid, l’un des quatre enfants de Ziri. Après avoir bien bu, ils sont repartis à bord d'une voiture. Au premier carrefour du centre-ville, les deux hommes se font interpeller par la Police Nationale pour être ensuite placés en garde à vue au commissariat d’Argenteuil. Kerfali en est sorti le corps et le visage tuméfiés. Le lendemain, un officier de police lui apprit que son ami Ali Ziri est décédé à l’hôpital d’Argenteuil suite à « un arrêt cardiaque ». Deux semaines après les faits, le juge d’instruction de Pontoise classa l’affaire "sans suite”. Il écarta “tout lien entre l’interpellation et le décès”. Alors que le commissariat insistait pour que le défunt soit rapidement rapatrié en Algérie, la famille Ziri, vivant en Kabylie, s'est constituée partie civile et refusa le rapatriement du corps. Elle demanda une contre-expertise, avec une nouvelle autopsie. Deux avocats ont été appelés à défendre le dossier : Maître Skander et Maître Maugendre. C’est ainsi que l’affaire Ali Ziri a commencé…

    Cinq ans de tournage

    Le tournage de Qui a tué Ali Ziri ? a commencé en 2009, quelques mois après l’incident où « Tonton Ali » comme le surnommaient ses amis, perdit la vie. Il s’est alors étalé sur plus de cinq ans, un temps nécessaire pour que le documentariste Luc Decaster puisse réunir toutes les informations requises pour finaliser son documentaire.

    Financé par les internautes

    Étant un réalisateur de documentaires indépendants, Luc Decaster n’avait pas les fonds nécessaires à la réalisation de son projet. Qui a tué Ali Ziri ? a donc été financé à hauteur de 15 000 € grâce aux dons des internautes sur la plateforme de crowdfunding Kiss Kiss Bank Bank.

    Un cinéaste engagé

    Réalisateur depuis plus de vingt ans, Luc Decaster a tourné son premier documentaire, le court métrage "Champion à quel prix" en 1991. Lutte ouvrière, grève de personnes sans papiers, Decaster a toujours fait des films en lien avec les luttes sociales dans lesquelles il s’est impliqué. "Mon désir est de réussir à montrer la complexité, les divergences, sans langue de bois, tout en étant très proche de ceux qui sont filmés dans leur quotidien", explique-t-il.

    Un mot sur Claire Atherton

    La monteuse Claire Atherton a rencontré Luc Decaster à l’occasion de la réalisation de son documentaire Rêve d’usine au début des années 2000. Pour effectuer le montage de Qui a tué Ali Ziri ?, Atherton a eu le champ libre et a monté certaines séquences qui comportaient des décadrages et des mouvements brusques sans essayer de les rafistoler. " J’ai compris que le cinéma de Luc prenait racine dans cette imperfection-là, dans cette acceptation de la non maîtrise, et que la dimension inconsciente de son geste en faisait la force. Parce que le cinéma de Luc est avant tout vivant…", avance la monteuse.

    Les intervenants

    Parmi les différents intervenants qui ont témoigné face au réalisateur Luc Decaster, on peut notamment citer Arezki Kerfali, l’ami d’Ali Ziri depuis plus de 40 ans, interpellé avec lui ce 9 juin 2009. Il a comparu devant les juges pour outrage et violence à agents. On a pu voir aussi l’intervention d’Arezki Semache, à 54 ans. Représentant de la famille Ziri, il fut régulièrement en relation avec Maître Maugendre, l’avocat de la famille.

    Signification du terme Chibani

    Le terme "chibani" signifie, en arabe algérien, “vieux” ou “ancien”. En France, les chibanis furent les travailleurs migrants, venus en France durant les Trente Glorieuses.

    Les morts au cours d'une opération policière

    Il n’existe pas de chiffres officiels sur les décès ayant eu lieu au cours d’une opération de police. Une visite en France du comité européen pour la prévention de la torture avait évoqué 13 cas de violences policières ayant entrainé la mort au cours de l’année 2004 et 15 cas en 2005. Les associations de défense des victimes de violences policières ont fait état d’au moins 10 décès connus par an. L’historien Maurice Rajsfus a compilé, depuis 1968, les coupures de presse signalant les morts lors d’opérations de police : "Les morts vont de trois à une vingtaine, selon les années. Ça fluctue aussi selon le pouvoir en place…", explique-t-il. La France a été condamnée à de multiples reprises par la Cour européenne des Droits de l’Homme pour violation du droit à la vie ou traitement inhumain ou dégradant dans les commissariats.

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