A mi-chemin entre le thriller et le drame familial, un long-métrage très intéressant, hypnotisant, par Kleber Mendonça Filho, talentueux réalisateur dont le film suivant (Bacurau) a gagné le prix du Jury de Cannes : Aquarius, ici commenté, présente quelques similarités évidentes. Un rythme intrigant, qui étire parfois des séquences en apparence anodine, en expédie d'autres, pour aboutir à un ensemble atypique mais homogène, et qui, c'est le plus important, parvient toujours à générer de véritables émotions. Il s'agit d'une bataille rangée entre un promoteur immobilier et une femme, seule habitante restante d'un immeuble destiné à être détruit pour construire une résidence de luxe. La capacité du réalisateur à créer de la tension, sous différente forme (dialogue / pression sociale, suspense situationnel, mystère, etc...) est remarquable. En y ajoutant des éléments connexes, sociaux, familiaux, parfois iconoclastes et réellement sans tabou, on aboutit à une oeuvre dense et prenante.