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Daniel C.
150 abonnés
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5,0
Publiée le 1 octobre 2016
Quel film magnifique ! On ne voit pas le temps passer, les plans sont subtilement tournés. Parfois ce sont les pieds des gens, qui sont filmés et c'est beau, c'est suggestif et cela montre que nous sommes bien des terriens. Que d'humanisme chez l'héroïne et celle, qui est à ses côtés comme employée de maison. Ces deux femmes sont pleines de finesse, de tact, d'élégance. La grossièreté de l'architecte se révèle par touches successives. Ce "passif-agressif", comme elle le qualifie s'avère d'un cynisme, d'une mesquinerie et d'une cruauté sans bornes. Aucun scrupule ne vient faire obstacle à son ambition et la conduite de son projet. Voilà une bien belle histoire, qui nous emmène au Brésil et nous permet de mesurer combien le racisme se niche partout et reste encore de nos jours actif. La lutte des classes n'est vraiment pas une notion périmée, même si on voudrait nous faire croire que c'est un concept démodé.
Le chef-d'oeuvre de la rentrée ? En tous cas, un film magnifique qui conjugue résistance, nostalgie, amour, émotions, colère, déception, fierté, solidarité, humanisme, à la mode brésilienne, plus exactement pernamboucaise. Tout ce que l'on voit de Recife, c'est la plage, une des plus belles de la ville, l'équivalent de Copacabana ou d'Ipanema, et le bel immeuble bas où a toujours vécu l'héroïne, laquelle ne peut imaginer vivre ailleurs. Sonia Braga est formidable dans ce rôle, auquel elle donne l'épaisseur et la fantaisie nécessaires afin que le spectateur n'ait qu'une envie : entrer dans cet appartement, mettre un vinyle sur la platine et partager un moment privilégié avec l'hôtesse, en regardant l'océan par la fenêtre toujours ouverte.
Un film touchant. Un magnifique portrait de femme incarnée parfaitement par la divine Sonia Braga, d'une beauté artistique folle. Le film est fort de symboles et de valeurs et le spectateur conquis.
Ce n'est pas à Clara (Sonia Braga) qu'on apprend à se battre. Certes c'est une femme d'apparence paisible. Elle se passionne pour la musique, elle aime en écouter, elle aime danser et elle dispose d'une impressionnante collection de vinyls. Mais Clara est aussi une battante qui a su vaincre un cancer, bien qu'à cause de celui-ci elle ait été amputée d'un sein. Or, à l'âge de 60 ans, la voici qui doit à nouveau se battre, non plus contre la maladie mais contre les promoteurs immobiliers qui sont décidés à acquérir son appartement. Même si elle est la seule à y vivre encore, Clara est bien décidée à ne pas déménager. J'aurais aimé défendre à fond ce film dont le sujet est à la fois fort et touchant. Malheureusement, je n'ai pas été entièrement convaincu par la réalisation. A mon avis, ce film est beaucoup trop long, il s'encombre de beaucoup de scènes ou de plans qui mériteraient d'être raccourcis ou carrément supprimés. Un signe qui ne trompe pas: quand je regarde ma montre au cours d'un film, c'est que je commence à m'ennuyer et que j'ai hâte d'en voir la fin. Or c'est ce qui s'est produit, en ce qui me concerne, à plusieurs reprises, pendant la projection de ce film. 7/10
EAfficher l'image d'originen 1980, Clara fête les 70 ans de sa tante en famille, elle vient de guérir d’un cancer, ses cheveux commencent à repousser. Elle vit à Recife sur une avenue qui longe l’océan, avec son mari et ses 3 enfants, dans un bâtiment plein de charme « Aquarius ». Plus de trente ans passent, Clara est veuve, elle reste l’unique occupante du bâtiment qu’un riche promoteur immobilier tente de récupérer par tous les moyens.
Comme beaucoup de films latino-américains, celui-ci souligne les différences de classe sociale souvent liées à la couleur de la peau. Il met en lumière la corruption et l’absence totale de scrupules qui animent les hommes d’affaire. Ceci dit, j’ai senti l’intérêt du film ailleurs, même si ces thèmes sont intéressants.
J’ai beaucoup aimé l’écriture du film, fine, intelligente, faisant confiance à l’intelligence du spectateur. Ecriture qui dépeint une femme de plus de soixante ans dans un superbe portrait, mais aussi une famille brésilienne, un immeuble, un quartier, une ville, avec une BO de choix. Il montre tout en nuances un amour de la vie, de l’avenir, malgré le vieillissement et l’attachement aux choses du passé.
Aquarius est une expérience cinématographique unique et un film d’une intelligence et d’une générosité rares. C’est d’abord le portrait d’une sexagénaire que nous suivons dans son quotidien, dans ses rapports avec les autres et dans son combat pour garder son appartement. Dit comme ça, ça a l’air très simple. Mais c’est sans compter l’intelligence du scénario et de la mise en scène. Le film, libre comme son héroïne, déborde de partout pour nous parler du temps qui passe, de la maladie, de l’injustice, de la famille, du deuil, de l’amitié, de la mémoire, des objets qui nous entourent, des rapports de classe… Il est aussi le portrait d’une ville (Recife) et celui d’une génération vieillissante qui avait cru à ses combats politiques, à l’amour libre et à un meilleur avenir (idéaux auxquels le personnage principal refuse opiniâtrement de renoncer). Et puis, il y a l’actrice Sonia Braga. Elle est de tous les plans et on en redemande. Belle du haut de ses 65 ans, solaire, monumentale, sensuelle… Bref, éblouissante.
A 30 ans, Clara était lumineuse. Et ses cheveux noirs encore très courts, souvenir d’un cancer du sein, lui allaient très bien. Elle était critique musicale et habitait une petite résidence, en face de la plage de Récife. Son histoire est en partie liée à son appart ou elle a élevé ses enfants. Trente ans plus tard, elle est toujours très belle. Juste un peu plus ténébreuse et avec une grande tignasse. Mais une société immobilière l’embête. Elle veut racheter son petit immeuble, le raser et le remplacer par building plus lucratif. Tous ses voisins ont cédé aux pressions des promoteurs. Pas elle : Clara fait de la résistance. Ce combat mené contre ceux qui veulent la faire partir en abandonnant une partie de sa vie, ressemble parfois à un thriller. On a peur pour elle, face aux intimidations de gens peu scrupuleux. On craint aussi pour son équilibre familial, quand ses enfants lui conseillent de laisser tomber. Mais Clara est têtue. Elle n’a pas traversé les années soixante-dix pour rien. Et se souvient des messages de libération des femmes. A la violence des harcèlements, qui renvoient à la corruption qui gangrène la société d’aujourd’hui, Clara oppose un mélange de fermeté glaciale et de douceur infinie. Aquarius, c’est le nom de la résidence, raconte le destin d’une femme moderne et d’un Brésil contemporain. Kleber Mendonça Filho est un réalisateur de talent. Avec une maitrise du temps et de l’espace, qui donne au film une mystérieuse fluidité. Omniprésente, la musique donne le moral quand elle fait bouger et le spleen quand elle est saudade. Et puis, il y a surtout une actrice solaire, Sonia Brava, qui dégage énormément d’émotion et de puissance. Au point de transformer cette chronique amère en magistral portrait de femme. Clara est vraiment une chic mamie.
Cette année à Cannes, plusieurs actrices ont livré des performances extraordinaires.
Sonia Braga fut peut-être la plus belle d'entre elles.
Férocement libre, elle cannibalise un film dont on se demande parfois ce qu'il cherche à nous dire : que vieillir c'est pas bien, et qu'il faut résister ? Sous cet angle, Kleber Mendonça Fliho atteint parfaitement son but. La sexagénaire Clara est le prototype même de la force de vivre, qui lutte par tous les moyens, libido comprise.
Aquarius est donc un splendide portrait de femme, mais c'est aussi un bel instantané de Recife, la ville du réalisateur, décrite avec tendresse et douceur. On découvre ses plages et ses subtiles hiérarchies sociales (on y est visiblement plus ou moins noir).
Le film peut paraître ne pas être grand-chose, surtout rapporté à sa durée (2h25), mais il a l'immense mérite de proposer des sujets originaux et délicats : portrait d'un immeuble, lutte de la modernité et du temps passé à travers de nombreux angles (Vinyl vs MP3 par exemple), normalité et réalisation de soi.
Servi par une mise en scène d'une parfaite élégance et par une bande-son absolument délicieuse, Aquarius est un doux plaisir à partager entre connaisseurs.
Au tout début du film on voit Clara jeune, 25 ans, nous sommes en 1980 puis ensuite le film bascule de nos jours et là elle a 60 ans. Clara est une femme qui a trois enfants adultes et des petits enfants. Elle est veuve depuis environ 20 ans. Elle s'est sortie d'un cancer du sein. Elle habite seule dans un joli appartement face à la mer au Brésil. Elle voit sa famille, ses amis. Aussi, elle a une femme de ménage envers qui elle est très respectueuse. On comprend tout de suite que c'est une femme intelligente, polie, gentille, éduquée, sensible et très humaine. Tous les autres appartements de l'immeuble sont vides car ils ont été rachetés par un promoteur immobilier. Clara refuse catégoriquement de partir, de vendre. Elle est la seule à avoir résisté et ce malgré une offre très alléchante. Elle est bien dans ce logement, elle y a beaucoup de souvenirs (entre autres sa tante y a habité). Ce film comporte deux aspects : sa vie tout court avec son quotidien, sa famille, ses amis et ses souvenirs et d'autre part le harcèlement qu'elle subit de la part du promoteur immobilier. C'est un film social et politique qui démontre parfaitement que le capitalisme peut s'avérer destructeur, agressif et absurde. C'est également un beau portrait de femme "résistante" qui va se battre jusqu'au bout et mettre à terre son ennemi. Quel film remarquable, sensible et émouvant !
C'est un film intelligent, fin, sensible et percutant sur la fin. Cette histoire parle du temps qui passe, de la famille, des choses auxquelles on s'attache, des souvenirs mais aussi et surtout ce film dénonce les manoeuvres honteuses de la part de grands groupes immobiliers.
C'est un film dramatique, humain, social. Bien qu'il y ait des longueurs, c'est un très beau film. On se met bien à la place de l'héroïne qui tient par dessus tout à rester dans son appartement et qui va réussir à démontrer l'épouvantable déloyauté de la société immobilière.
Il peut être difficile d’appréhender « Aquarius » de prime abord et même d’en écrire la critique. C’est un film qu’il faut digérer ou laisser décanter. Le film est assez long et ne semble à priori pas raconter grand-chose. Tout juste le refus d’une sexagénaire de vendre son appartement à un promoteur insistant est mis en avant. Mais, durant ces deux heures et demie, ce sujet reste en toile de fond et ne fait qu’amorcer et clôturer le film. Alors oui, le long-métrage peut sembler trop épais et ronronnant. Mais justement, cette langueur permet de se fondre dans une œuvre qui dit beaucoup de petites choses sur le temps qui passe ou les inégalités sociales frappantes qui règnent encore au Brésil pour se révéler au final magnétique, beau et empli de grâce.
La force d’« Aquarius » est d’abord le somptueux portrait de femme qu’il nous présente. Une femme dont tous les atours sont sondés avec acuité de ses qualités à ses défauts. Une femme de poigne qui choisit de résister face à l’âge et au capitalisme et de s’accrocher à ses souvenirs. Sonia Braga est impériale et étincelante dans ce rôle. Le jury de Cannes s’est encore une fois révélé aveugle pour ne pas lui attribuer le Prix d’interprétation féminine cette année. Tour à tour solaire et hypnotique puis sévère et dure, elle impose un personnage de femme mûre dont on se souviendra longtemps. Elle s’imprègne de son personnage jusqu’au bout des ongles pour faire de cette Clara un emblème de femme insoumise.
Si l’on accepte de se laisser charmer par les beaux plans de Kleber Mendonça Filho et le rythme un tantinet languissant de son film, on trouvera la perle qui s’y cache. Si l’on suit l’incandescente Sonia Braga/Clara se révolter avec sagesse contre ceux qui veulent lui faire quitter la maison qui l’a vue grandir ainsi que ses enfants en dépit de l’absence de réel fil conducteur, c’est que l’intelligence du film est d’être ponctué de moments de grâce ou de scènes de dialogues mémorables qui tiennent en haleine. Entre ces moments, la chronique d’une femme tout autant que celle d’un pays nous berce et nous fait oublier la longueur et les longueurs d’un film cousu main. Un film particulier et protéiforme qui revêt d’innombrables couches et saveurs mais dont on sort majoritairement conquis jusqu’au dernier plan, lourd de sens.
On vous préviendra que le portrait de cette soixantenaire libre et digne, rebelle et intense, possède quelques longueurs, je le confirme; et j rajoute que ce récit n’est pas tant long que ennuyeux et sans intérêt.
La quotidien c'est beau, les bords de plage aussi, Clara porte ses 65ans de façon magnifique et ce malgré sa mammectomie, mais tout cela ne suffit pas à créer un propos qui soit digne de tant de dialogues bien fades et tant de scènes inutiles.
Du joli foutage de gueule façon Festival de Cannes, mais bien joli quand même, et brésilien surtout. Car apparemment cela constitue aussi un enjeu essentiel du film, même si on a du mal a percevoir en quoi et comment. Si, il y a bien une multinationale qui fait pression sur Clara afin qu'elle vende son appartement au profit d'un gigantesque projet immobilier, mais il n'y a pas là de quoi faire un film social !
Bref, allez vous barber autant que possible, avec un film rasoir en mode intello qui écoute des histoires banales en portugais, ya pas de mal; et si vous y trouvez du bien, n’hésitez pas à me dire en quoi…
Une fable sensationnelle dont Cannes n'a pas mesurer l'ampleur politique. Une tension permanente, une sensation de danger et de malaise subtilement saupoudré entre des dialogues naturels. À voir absolument !
Dès les premières secondes de projection, on l'a compris : Aquarius est un film qui respire le cinéma, avec ampleur et intelligence. C'est le portrait d'une femme, une résistante face à la maladie et aux dérives du capitalisme. Jeune puis vieille, à 30 ans de distance. Kleber Mendonça Filho fait du social mais pas comme Loach dans son film palmé, avec poésie, musicalité, soignant le son et l'image comme dans Les bruits de Recife. Sa durée de 2h20 minutes est peut-être excessive mais pas tant que cela tant il fait bon être en compagnie de ce personnage sensuel et lumineux incarné par l'extraordinaire Sonia Braga, oui celle du Baiser de la femme araignée. Porté par une b.o époustouflante qui participe à ce souffle de liberté et d'indépendance qui ne quitte jamais son cours, Aquarius est une œuvre aux grandes richesses symphoniques.