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P. de Melun
56 abonnés
1 130 critiques
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3,5
Publiée le 21 juin 2024
Le sujet n'a évidemment rien de nouveau mais cette chronique marque les esprits par sa justesse et sa profondeur. Joachim Lalosse filme avec subtilité les derniers soubresauts d'une séparation programmée d’un couple au bord du gouffre. La caméra s'immisce au plus près des personnages, dans ce huis clos poignant et s’approprie leurs angoisses et leurs rares moments de trêve. Bérénice Béjo, forte et fragile à la fois et Cédric Kahn, viril et immature, livrent une performance éblouissante. L’interprétation des deux enfants est également surprenante de délicatesse. Le propos autour de l’argent et des apports financiers personnels est au centre des préoccupations et des discordances, avec deux points de vue qui s’affrontent dans cette logique comptable. Un film implacable donc, étouffant et diablement réaliste. A voir !
Huis-clos oppressant dans une maison qui n'a plus de foyer familial que le nom. On est ici dans l'antichambre du couple qui se délite, qui se déchire sous les yeux des enfants pour de sombres histoires de droits de garde, de partage de biens. Ce qui est finalement le lot de nombreux couples et le quotidien de nombre de famille est disséqué comme un drame, voire une tragédie ou le suspens et les montées en tension rythment le récit. La réalisation nerveuse et assez naturaliste, presque documentaire, suit bien ce récit d'un couple qui est passé de l'amour à la haine. Car quand il n'y a plus d'amour , il reste tout ce qu'il y a été construit par cet amour. C'est tout le sel du film qui porte bien son nom , aussi bien en Français qu'en anglais , dont le titre est lui aussi évocateur : After Love.
Dans l’incommunicabilité de la séparation, il y a beaucoup de choses qu’on se dit qui sont inutiles et méchantes. Ce film les explore fort bien, mais c’est surtout pour un genre admirable de synergie qu’il accomplit que j’ai envie d’en toucher un mot : celle qui relie l’improvisation et la complicité des acteurs à la stagnation et l’inimitié des personnages, autrement les liens positifs qui relient les interprètes et leur permettent de traduire les liens négatifs de leurs rôles. Ils créent ainsi comme un mouvement perpétuel du bien et du mal qui nous guide à travers une heure et demi de disputes sans issue. Un moyen parfait de tirer le meilleur des acteurs et de faire sortir de l’ordinaire un scénario désespéré.
Un film sympathique, qui se laisse regarder, assez mélodrame sur les bords. Je me devais de le voir pour le duo Bérénice Bejo & Cedric Khan (plus connu pour ses réalisations comme Une Vie meilleure, Tirez la langue mademoiselle, Un Homme à la hauteur avec Dujardin etc. Ce film met en avant la différence de point de vue et d'enseignement vis-à-vis des enfants des deux parents. De l'amour, de l'incompréhension, de la solidarité, de la dépendance affective, tout y passe et laisse à réfléchir.
C'est pour moi un bon film qui vise juste par son histoire de couple qui se sépare. On s'est aimé, puis on se déteste et c'est la guerre ou presque. Surtout lorsqu'il y a des enfants et qu'il faut cohabiter. Les scènes sont justes, intelligentes, on peut facilement s'y transposer d'une manière ou d'une autre. Ce film fait d'ailleurs écho au livre Chez Nous que je suis en train de terminer, ce n'est pas la même histoire mais on ne peut pas s'empêcher de faire un parallèle. Le couple est humain si je puis dire, les jumelles sont attendrissantes. Et cela en fait un huis clos réussi. Qui permet aussi de faire découvrir C. Kahn comme acteur!
Bérénice Béjo endure beaucoup de choses de la part de Cédric Kahn, salaud ordinaire qui soumet, qui dénie et qui projette dans ce film malheureusement trop lent et répétitif. Si on peut comprendre la démarche de réalisme suivie une fois de plus par Joachim Lafosse, qui prend ici encore le matériel, la maison, l'argent, comme support de cristallisation d'un conflit psychologique entouré de mystère (on pense à l'un de ses premiers films, "Nue Propriété", assez rapidement), un peu plus de punch dans le traitement n'aurait pas nui à cette démonstration qui reste assez triviale.
Long métrage troublant sur les ravages que peuvent entraîner les disputes de couples. Film qui permet de méditer sur notre comportement envers notre famille et nos partenaires. Intéressant et émouvant. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 4/5
4 610 abonnés
18 103 critiques
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4,0
Publiée le 23 septembre 2020
Un couple en instance de divorce est contraint par les finances de vivre ensemble. C'est peut-être le traitement le plus déchirant d'un mariage en ruine le film depuis le film Bergman Scenes from a Marriage. spoiler: Le film s'ouvre dans le feu de la haine du couple. L'incompatibilité est apparente. Marie a un travail et depuis des années porte Boris qui est un constructeur rénovateur compétent mais qui manque de discipline. L'erreur de Marie a été de confondre le désir avec l'amour. C'est ce qui conduit à leur aventure d'un soir qui ne parvient pas à résoudre les tensions et l'antagonisme du couple. Leur colère empêche chacun de comprendre la position de l'autre. Le nœud est économique, Boris n'a pas les moyens de déménager et Marie ne lui donnera pas la moitié du prix de vente de leur appartement qu'il réclame. La scission se ramifie au-delà de la famille. Boris perturbe son dîner avec des amis communs et se heurte à un possible prétendant. Il manipule sa mère pour qu'elle l'engage pour un travail de réparation contre la volonté de Marie. C'est qui donne au film une portée plus large est que les émotions conjugales devenues martiales. Boris Marker est de la classe ouvrière mais Marie est née riche et élégante. Son avantage social et économique persiste jusqu'au bout. Même après lui avoir donné à contrecœur la moitié du prix de vente de leur maison elle aura toujours l'argent du legs de son père. Cela fait de L'Économie du couple une étude psychologique d'un couple en rupture et surtout le reflet de notre société...
Chronique de la rupture d'un couple. Un huit-clos brillant et glaçant, bien écrit, sublimé par les interprétations d'une grande justesse du duo Bejo/Kahn.
Je me suis ennuyée. Film trop noir et trop long. C'est dommage car Bérénice Béjo est très douée. Tout cela manque d'une petite touche de légèreté même si c'est un drame.
Bien interprété et bien réalisé. Ce film de Lafosse illustre bien la problématique financière dans le couple et les retentissement que cela à sur la cellule familiale. Cependant, l'argent est en soit un symptôme du mal-être du couple, c'est dommage que le film se focalise sur le symptôme et n'évolue pas vers une tentative de compréhension des réels motifs de la dé-liaison du couple. Notons, tout de même, que l'impact sur les enfants est interessante, on voit bien que, quelque part, ce sont eux qui font tiers dans cette relation "amoureuse" des parents.
Très bon film... mais je pense qu'il faut vivre le même "enfer" que l'un ou l'autre des époux pour le comprendre profondemment.. tellement de similitudes et de vécu dans les scènes... Berenice Bejo est remarquable. A voir absolument pour ceux qui ont des soucis dans le couple.
Ce film diffuse un malaise constant, car les rapports tendus entre les personnages sont si réalistes qu’on a l’impression d’être les témoins indésirables de cette guerre intestine en huis-clos. Bérénice Bejo et Cédric Kahn sont excellents, et paradoxalement, il y a une grande alchimie entre ces deux acteurs dont les personnages n’ont justement plus aucune affinité. Bérénice Bejo trouve là un de ses meilleurs rôles, d’autant qu’elle a le plus ingrat : Marie est très dure, très à cheval sur les principes, et provoque sans arrêt Boris, qui, s’il a ses défauts, paraît le plus souvent le plus « cool » des deux. Leurs filles, Margaux et Jade, sont exceptionnelles : elles font de temps en temps des caprices d’enfants, mais sont faciles à vivre malgré tout ce qu’elles traversent et les scènes psychologiquement violentes auxquelles elles assistent. Toutes les situations sonnent juste. Même le côté répétitif des dialogues (ou plutôt des dialogues de sourds), au lieu d’alourdir le propos, met en lumière le côté inextricable de cette situation dans laquelle tous deux se sont mis, chacun campant sur ses positions (elle a mis tout le capital, il a donné de son temps et de sa sueur pour donner de la plus-value à la maison). Une seule parenthèse enchantée vient apporter un souffle salvateur au film (la fameuse scène de la chanson « Bella »), les parents retrouvant le temps d’une soirée et grâce aux filles la complicité qu’ils ont eu par le passé. C’est un film âpre et au final amer, dont la mise en scène minimaliste n’enlève rien à la puissance émotionnelle qui s’en dégage.