"Cafe Society" d'après les critiques dithyrambiques et unanimes de la presse, laissait présager un chef d'œuvre de Woody Allen...
Étonnamment, la patte du cinéaste est en effet bien reconnaissable, mais son génie (qui fait effet une fois sur deux), beaucoup moins !
On est bien loin de son dernier et excellent "L'homme irrationnel", si brillant, vif et enlevé...
Cette fois, Woody se place dans les années 30 en voyageant entre Hollywood et New York, dans la peinture d'une société vue à travers une famille où émergent quelques personnages dont ce fameux Bobby prêt à tout pour se déraciner, interprété par Jesse Eisenberg.
Le problème est que le cinéaste voyage aussi beaucoup à travers ces fameux personnages, même si on se focalise davantage sur l'idylle amoureuse entre Bobby et Vonnie.
On suit ainsi tout ce petit monde sans trop savoir pourquoi, sans que rien ne semble accrocher ou faire des étincelles.
Le message apparaît très vite, "Dream is Dream", tandis que la réalité est bien plus sordide par l'appât du gain et la réussite sociale, que cache ce quiproquos amoureux...
Mais cela ne suffit pas à nous tenir en haleine même si la touche d'humour vient de temps à autre pimenter le film, grâce aux parents, au frère Ben gangster, à la sœur et son mari intello et communiste... Quelques répliques drôles font leur effet, mais font aussi effet d'accessoire comme s'il fallait redonner un peu de punch là où on s'ennuie un peu !
Car les personnages de Bobby et de Vonnie (Kristen Stewart), manquent tout de même d'un minimum de charisme pour qu'on se sente emporté par leur émoi et leurs retrouvailles en étant du reste intéressantes, auraient pu donner cours à des joutes verbales bien plus pertinentes et savoureuses ...
Au bout du compte, on se demande un peu quel était l'enjeu de ce film et quelle était la démarche de Woody Allen là dedans...
Alors évidemment et par contre rien à dire côté ambiance, images, décors, lumières, cadrages, c'est du cousu main reconnaissable entre mille !
Mais est-ce suffisant pour autant ?
Pas désagréable, pas génial non plus, mais après autant d'espérance et d'attente, plutôt une impression en demi teinte plus proche de la déception, alors qu'il s'agit quand même d'un Woody Allen...