A réserver vraiment -VRAIMENT!- aux passionnés de danse contemporaine, car pour le scénario, c'est du pur nunuche. Le scénariste de Billy Elliot était plus inspiré....
Qu'Angelin Preljocaj ait eu envie de réaliser un film pour parler de son art -de sa passion- ça se comprend. Sans doute aurait il pu trouver meilleur collaborateur que Valérie Müller qui, elle, pourtant, est du métier.
Polina vit dans une triste ville ouvrière, froide, une banlieue éloignée de Moscou sans doute, entre deux parents aimants qui n'ont qu'un rêve -son, père, surtout! qu'elle devienne ballerine. Et au Bolchoï, naturellement -what else!.....
Ils font pour elle des sacrifices démesurés; son père va jusqu'à emprunter de l'argent à des types pas recommandables (rien qu'à leur tronche, on devine tout de suite qu'ils sont de ceux à qui on n'emprunte pas d'argent). Elle entre dans une école de préparation au Bolchoï dirigé par le sévère-mais-juste Bojinski (Aleksei Guskov) dont on devine qu'il se retrouve là.... parce que ses chorégraphies pas assez académiques ont déplu aux autorités.
Polina est admise..... mais non, elle n'ira pas. Elle veut travailler un autre type de danse! Et elle part avec son amoureux Adrien, danseur français (Nils Schneider) passer une audition à Aix en Provence pour intégrer la compagnie de danse (chez Preljocaj donc?), dirigée par Liria (Juliette Binoche) où elle ne trouve pas sa vraie place, où elle se blesse.... trop académique encore dans sa gestuelle! [Tout cela ne tient pas debout, car il est évident qu'une ado russe qui ne connait rien à ce qui se fait ailleurs et est admise au Bolchoï..... y court tout droit!]
Polina parcourt l'Europe pour essayer d'intégrer une compagnie de ballet, atterrit à Anvers -Mecque de la danse contemporaine- mais comme serveuse de nuit dans une boite plutôt glauque... Enfin finalement elle rencontrera Karl (Jérémie Bélingard) danseur réellement, lui, formé au contemporain ce qui nous vaut au final un pas de deux absolument magnifique...
Vous voyez, tout cela est bêta, mais éclairé par de jolis moments: un moment absolument magique, lorsque Polina petite fille (Veronika Zhovnytska) rentre de l'école en dansant, en inventant dans la neige une chorégraphie joyeuse et pleine de vie; les répétitions de ballets sont toujours intéressantes; et enfin il y a l'héroïne, Anastasia Shevtsova, un visage typiquement russe avec une belle bouche et des yeux très présents, une grâce et un charme infini , mais elle sait au début être un peu raide pour nous faire sentir ce long chemin qui mène à la perfection. Elle illumine le film.
Dommage. On a le sentiment d'être passé à côté....