Comment savoir si un film inspiré d’une histoire vraie est raté ? C’est le cas si la page Wikipédia de l’histoire est plus intéressante, plus sérieuse et surtout plus divertissante que le film. C’est le cas pour Eddie the Eagle.
Commençons par le commencement : ce film n’invente absolument rien, c’est le biopic médiocre par excellence. Vous savez, tous ces biopics oubliables qui ont toujours la même fin : l’important n’est pas de gagner mais de participer ; il faut repoussé les limites de soi même, ou encore, il faut faire ce qu’il te plaît sans se préoccuper de ceux qui disent le contraire. Et le plus grave dans tout ça, c’est que l’ont se rend compte de cela au bout de 3 minutes du film. Avec des bases aussi fragiles et instables, vous imaginez bien que le reste du film l’ait tout autant, voire pire...
On ne va pas tergiverser longtemps sur la mise en scène puisqu’elle est quasi inexistante. Il n’y a aucun essai, aucun plan mémorable, aucune énergie et surtout aucune audace dans cette mise en scène. Sauf pour un moment : le saut. Le réal a trouvé qu’alterner plan en vue subjective et gros plan sur Taron Egerton qui imite De Niro (si si, vérifiez si vous ne me croyez pas) était une bonne idée alors il a appliqué cette recette a tous les autres sauts ! Voilà, il n’y a rien d’autre à dire sur la mise en scène tant elle est insipide. Passons à l’interprétation de Taron Egerton qui est... original ? Nan, je déconne, il joue mal ! En même temps, il n’est vraiment pas aidé par l’écriture du personnage qui n’a absolument AUCUNE EVOLUTION ! J’ai rarement vu un personnage aussi lisse, plat et médiocre. Et Hugh Jackman ? Il joue bien mais là encore, c’est au niveau de la mise en scène que ça foire. Le personnage est un mec alcoolique qui ramasse de la neige. Le problème ne vient pas de là mais du fait que sa première apparition est un gros plan sur ses chaussures avec une musique bien rock histoire de montrer un personnage badass et respecté... ce qu’il n’est absolument pas !
Et si je vous disais que le massacre n’est pas fini ? L’apothéose du film est le grand saut final. C’est aussi l’apothéose du ridicule et du risible. Concrètement, la mise en scène ne change pas (alternance entre plan subjectif et gros plan sur De Niro) alors que les enjeux sont beaucoup plus conséquents. Mais, et c’est là le plus drôle, notre cher Eddie
n’arrive pas à ce réceptionné manquant de tomber pour de bon.
Et l’ont a alors le malheur de découvrir une sélection de plusieurs spectateurs (les parents, l’entraineur, le commentateur, les sauteurs...) en ralenti faire leur plus belle grimace de peur (vous voyez le saut d’Alain Chabat dans La Cité de la Peur ? Eh bien là, c’est pareil). Ridicule et risible je vous dis. C’est alors qu’Eddie
parvient à se stabiliser et à performer
(ce qui n’est pas le cas du film...) et rebelotte, on découvre une nouvelle sélection de ralenti avec cette fois-ci, des grimaces de joie et de bonheur. Je précise quand même qu’en réalité, Michael Edwards s’est très bien réceptionné du premier coup.
Ce comble de grotesque nous ferait presque oublier la tonne de placement de produit dans le film, les musiques qui sont basiques et insipides, l’étalonnage qui est inexistant et les effets visuels qui sont ratés et lamentables.
Ce serait un euphémisme de dire que je n’ai pas aimé le film. Il est tellement ridicule, saugrenu, risible et grotesque qu’il en devient drôle. Ce film est en réalité à l’image de son personnage principal : Il ne sait pas où il va, il n’est pas compétant et il est tellement ridicule qu’on se moque de lui.
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