En 2013, il était question que Kevin Reynolds réalise un projet s'appelant Resurrection : un thriller qui aurait été une suite non officielle du polémique La Passion du christ de Mel Gibson et se centrant sur un centurion romain chargé de retrouver le corps de Jésus Christ 40 jours après la résurrection supposée de ce dernier : "J’ai toujours eu envie de raconter une histoire comme celle-ci, gonflée du souffle épique des grandes productions hollywoodiennes. Bien sûr, nous voulions que tous ceux qui ont la foi se sentent représentés de façon juste. Mais si vous ne croyez pas, toute l’action de ce film et les grandes scènes dramatiques vous procureront tout le divertissement dont vous rêvez. Il est hors de question de dire à qui que ce soit que croire. Les gens peuvent s’appuyer sur ce film pour interroger leur propre spiritualité, ou simplement l’apprécier comme un pur divertissement cinématographique", confie Reynolds.
Joseph Fiennes n'en est pas à son premier film en lien avec la bible et la spiritualité puisqu'il s'était glissé dans la peau du père du protestantisme Martin Luther dans un film du même nom.
Après le célèbre échec financier qu'a constitué Waterworld et les flops tant critiques que commerciaux de ses films suivants (187 : code meurtre en 1997, La Vengeance de Monte Cristo en 2002 et Tristan & Yseult en 2006), le réalisateur de Robin des bois: Prince des voleurs Kevin Reynolds revient à la tête d'un long métrage après 9 ans d'absence. Comme souvent, il s'attaque à un projet dont l'intrigue se situe dans une période historique lointaine.
La Résurrection du Christ a été tourné à Malte et à Almeria en Espagne. La scène de la crucifixion a notamment été filmée en été, sous la chaleur brûlante maltaise : "Tout le monde transpirait, il faisait une chaleur torride, il y avait de la poussière partout. Pas besoin d’équipe coiffure ni maquillage, tout est vrai !", affirme le producteur Mickey Liddell.
Tom Felton incarne le personnage de Lucius dans le film ; anecdote insolite, ce prénom était celui de son père dans Harry Potter, Lucius Malefoy, campé par Jason Isaacs : "Je vois Lucius comme un tout jeune soldat qui vient de débarquer du bateau qui l’a amené de Rome. Son père est un ami de Ponce Pilate, il a donc pu jouer des coudes pour grimper dans la hiérarchie rapidement au lieu d’avoir à faire ses preuves et de gravir les échelons au fur et à mesure comme les autres soldats", raconte Felton.
Les grosses productions basées sur la Bible ont le vent en poupe en ce moment. En effet, ces dernières années, on a pu voir fleurir plusieurs projets de grande ampleur comme Noé de Darren Aronofsky, Exodus de Ridley Scott ou plus récemment Gods of Egypt d'Alex Proyas. Toutefois, ce Résurrection du Christ n'a pas bénéficié d'un budget pharaonique, plafonnant à environ 20 millions de dollars.
Les adaptations de la vie du Christ ne sont pas toujours très bien accueillies. On se souvient du déchaînement contre La Dernière tentation du Christ de Martin Scorsese lors de sa sortie en 1988 et du tollé suscité par La Passion du Christ de Mel Gibson en 2004. Si le premier film prenait ses distances avec la Bible et brossait le portrait de Jésus en tant qu'être humain animé par des doutes, le second, très fidèle aux Evangiles, a été accusé d'antisémitisme pour la mauvaise image qu'il donnait des juifs de l'époque, très hostiles au Christ.
Si Joseph Fiennes enquête sur la mystérieuse résurrection de Jésus dans le film, Ralph Fiennes, son frère, a déjà prêté sa voix au sauveur de l'humanité dans le long-métrage d'animation Il était une fois Jésus.
Pour mieux appréhender son personnage, un tribun militaire romain chargé d'enquêter sur le mystère autour de Jésus après sa crucifixion, Joseph Fiennes a passé du temps à discuter avec un vrai policier : "J’ai trouvé comment aborder le personnage en passant de longues heures avec un policier à discuter de ce que c’est que de conduire un interrogatoire – du procédé, de ce qui se passe, de ce que l’on ressent… Même si La Résurrection du Christ est une histoire biblique, je voulais aborder les choses de façon pragmatique, ancrer Clavius dans la réalité, parce que je voyais vraiment le film comme une enquête policière digne d’un film noir", relate le comédien.
Afin de rendre la tension entre Clavius et Jésus la plus réaliste possible, Joseph Fiennes et Cliff Curtis ont évité tout contact pendant les 4 mois du tournage : "Nous n’avons jamais passé de temps ensemble et je pense que cela a rendu nos confrontations devant la caméra plus intenses. L’énergie entre nous est palpable. Nous nous trouvions souvent dans la même pièce mais nous ne nous sommes jamais approchés, et cela a rendu plus forts les moments où nous avions enfin un contact face à face, un échange émotionnel et verbal", confie Fiennes.
Le réalisateur Kevin Reynolds souhaitait minimiser le plus possible le recours aux effets numériques par souci de réalisme : "Nous n’avons pas utilisé beaucoup d’images de synthèse parce que nous voulions donner le sentiment que toutes ces choses sont réellement arrivées. Cliff Curtis est bel et bien là-haut sur la croix, il y est resté hissé pendant des jours et des jours", explique le producteur Mickey Liddell.