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    Les Ogres
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Ogres" et de son tournage !

    Un milieu particulier

    Léa Fehner a grandi dans le milieu dont parle le film et qui est celui du théâtre itinérant. Dans les années 1990, ses parents se sont embarqués dans cette aventure avec une dizaine de caravanes, un chapiteau, une troupe et ils ont sillonné la France pour faire du théâtre. C'est par peur des conditions de travail difficiles propres à ce métier que la future cinéaste s'est dirigée vers le septième art. Jusqu'à ce qu'elle en perçoive davantage les points positifs, comme le courage de ses artisans et la proximité avec le spectateur, la poussant à réaliser Les Ogres.

    Les ogres

    Le titre du film est à mettre en parallèle avec une volonté de Léa Fehner de souligner ce fort appétit de vivre caractérisant les gens du théâtre itinérant, sans cacher la part de monstruosité résidant dans cet appétit. La réalisatrice explique : "Ces ogres de vie sont aussi capables de bouffer les autres et de prendre toute la place ! Mais c’est aussi ça qui peut devenir passionnant : donner à voir des êtres puissants et drôles, indignes et inconséquents, foutraques et amoureux. Traquer l’ambivalence. D’une certaine manière, parler des ogres c’est aussi se rendre compte que cette question de la démesure a autant à voir avec le théâtre itinérant qu’avec l’intimité des familles : comment certains y occupent toute la place, comment l’amour peut être dévorant…"

    Une histoire documentée mais épique

    Au moment de la phase d'écriture, Léa Fehner a commencé par récolter beaucoup d’histoires sur la troupe de ses parents et sur d’autres troupes de théâtre itinérant. À partir de cette matière brute, en compagnie de sa co-scénariste Catherine Paillé, elle a "fictionnalisé" les évènements réels pour en faire du cinéma. Le but était d'éviter le portrait du milieu pour plutôt se diriger vers une histoire épique. Dans cette logique, Festen et Milou en mai sont deux films qui ont beaucoup aidé Léa Fehner pour leur côté films de groupe alliant la cruauté des sentiments à la tendresse du regard.

    Filmer ses proches

    Léa Fehner a, grâce à une subvention de la région Midi-Pyrénées, pu faire improviser une dizaine de comédiens de la troupe de ses parents et les embaucher pour jouer dans Les Ogres. Un processus à la fois bénéfique pour le film mais aussi risqué. "C’était mettre en danger des relations qui sont vivantes et fragiles. C’était mettre mon père dans la position d’être dirigé par sa fille. C’était s’amuser à écrire à partir d’une histoire qui est encore en train de s’écrire. C’était prendre le risque tout d’un coup que quelque chose d’intime m’empêche de me sentir le droit d’aller trop loin. Mais je crois que j’avais besoin de cet inconfort de la réalité qui se mélange à la fiction pour ce film-là. Sur le tournage, j’ai été troublée par leur abandon. Et troublée par leur capacité à se trahir, à se réinventer un personnage. De toutes façons, est-ce si compliqué que ça de filmer ses proches ?", confie-t-elle.

    Côté casting

    Le fils de Léa Fehner et les enfants de sa soeur jouent dans le film. Son mari, Julien Chigot, en est le monteur. Au sujet du reste du casting, la cinéaste a fait appel à différentes personnes en provenance d'horizons variées comme la compagnie de ses parents, le cinéma, mais aussi le cirque, d'autres compagnies...

    Un plateau à 360 degrés

    Pour donner à la mise en scène une fluidité s'apparentant à un bateau ivre sur lequel les spectateurs sont embarqués, un plateau à 360 degrés a été construit pour faciliter les déplacements de caméra. "Pour l’éclairer, on a utilisé ce qui était déjà présent naturellement dans le décor : les guirlandes d’ampoules et les projecteurs de théâtre, de manière à ce que les comédiens soient capables d’inventer sans être arrêtés pour des questions d’éclairage ou de machinerie. J’ai essayé de travailler selon un des mantras du théâtre itinérant : « pauvreté des moyens, pertinence de l’effet ! »", ajoute Léa Fehner.

    Ogresses

    Adèle Haenel a été choisie pour sa capacité à jouer une femme pouvant être à la fois monstrueuse et en même temps capable de véhiculer un amour fou. Léa Fehner explique ainsi que le terme "ogre" ne concerne pas seulement les hommes mais aussi les femmes et c'est dans cette logique qu'elle a choisi des comédiennes qu'elle juge puissantes comme également Lola Dueñas, Marion Bouvarel, Inès Fehner pour porter ces femmes.

    Une BO tango

    Philippe Cataix a composé la musique de plusieurs spectacles des parents de Léa Fehner. Sur Les Ogres, le compositeur a décidé d’improviser sa musique lors des répétitions en compagnie des comédiens, avec son accordéon. Sa musique s'est ainsi petit à petit déplacée vers le tango ce qui s'est finalement révélé cohérent par rapport au mouvement d’attraction-répulsion entre les hommes et les femmes que raconte le film.

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