"Quand on a 17 ans" fleure bon le poème de Rimbaud, mais n'en n'a pas la grâce et la simplicité bien qu'André Téchiné soit derrière la caméra...
Étonnamment, le célèbre cinéaste n'a en effet que de cesse de découper son film en trois périodes linéaires en y mêlant un tas de thèmes, de l'adoption, au deuil et à la naissance, tout va pour se focaliser en fait sur la quête de soi et la découverte de sa sexualité.
Comme si ce cheminement impliquait forcément de passer par ce dédale laborieux, avec l'aide d'un tas de personnages secondaires pas nécessaires, pour arriver à cette évidence autour de laquelle, il brouille les pistes mais que l'on saisit et comprend d'emblée.
Et pourtant, le début est franchement excellent et c'est lors de cette phase de harcèlement, que le film surprend, étonne et révèle un jeu de comédiens plus qu'à la hauteur...
Ce sont ces instants où ces jeunes lycéens se jaugent, se toisent qui font mouche et intéresse !
On reste en effet intrigué par ces rapports compliqués, à cette confrontation douloureuse et ambigüe.
Kacey Mottet Klein et Corentin Fila, en compagnie de Sandrine Kiberlain toujours juste et rayonnante, forme un trio en qui on a vraiment envie de croire jusqu'au bout...
Puis, chemin faisant, alors qu'André Téchiné arrive petit à petit à ses fins, le récit s'adoucit, devient plus conventionnel et même formaté, d'autant plus que la multitude des thèmes se mélangent inutilement, comme s'il s'éparpillait un peu trop...
De plus, André Téchiné saupoudre des détails qui datent un peu, des incohérences qui nuisent à la crédibilité et au réalisme du film qui de fait, manque de fluidité, et d'une véritable entité qui aurait contribué à lui donner toute sa valeur.
Il n'est cependant pas rare qu'une inspiration de taille laisse présager un grand film, pour retomber ensuite platement.
Dommage pour cette fois, dommage pour cette nouvelle réalisation trop fabriquée simplement pour aboutir à une histoire trop romanesque et un peu trop dans l'ère du temps.