"Fantaisie" cinématographico-philosophique, où un enseignant "libéral" (c'est-à-dire gauchiste, à la mode américaine), Abe Lucas (Joaquin Phoenix - bedonnant) qui vit mal la crise de la quarantaine, schopenhauerien non assumé, alcoolique et impuissant, trouve la voie de sa libération, intellectuelle, comme générale : l'acte gratuit. Ce qui lui ouvrira le lit de Jill, 25 ans, sa meilleure étudiante (Emma Stone - à nouveau distribuée, après "Magic in the Moonlight"), en suivant celui de la compatissante Rita (Parker Posey), une collègue scientifique, un poil plus âgée que lui. "Hasard et coïncidences"... selon Woody Allen - où sont convoqués (notamment) Dostoïeski, les existentialistes français, Hannah Arendt (pour la "banalité du mal" - justifiant le destin du juge Spangler) et le courant romantique..... Pour l'occasion, WA délaisse à nouveau son cher New-York, pour le fictif "Braylin College", du côté de Providence (RI) - ce qui donne à son propos un cadre "New England" très photogénique (c'est déjà ça..). Pour ma part, je suis à nouveau déçue par l'opus annuel de Allen.... Ceci se répétant d'année en année, depuis (pour moi) son dernier très bon film (en 2012), "To Rome with Love". Cet "Irrational Man" peine à trouver le rythme idoine, tire à la ligne, pour arriver à la durée filmique standard (1 h 35 ici, génériques compris).... Où est la verve allénienne, dans le dialogue, surtout ?.... "Brillant, cynique, intelligent" - comme le proclame l'affiche française, reprenant un commentaire journalistique enthousiaste ("Télérama"..) ? Hélas, non : poussif, à moraline, pseudo-intello.....