Après Les 16 de Basse-Pointe en 2008 et La Martinique aux martiniquais - L'Affaire de l'Ojam en 2010, Camille Mauduech termine ici sa trilogie sur l'histoire martiniquaise. L'ensemble de la trilogie couvre l'évolution historique et sociale de la Martinique entre 1948 et 1974.
Après 3 courts-métrages de fiction et 3 documentaires dont un long-métrage et un court, la réalisatrice Camille Mauduech signe ici sa septième oeuvre.
Pour rester au plus près de la réalité, le film est ainsi concentré sur le récit des personnes ayant vécu les évènements racontés. Il n'y a pas de parti pris dans la réalisation, le but est de montrer ces personnes et leurs récits sans distinctions. Ainsi le film montre l'ensemble des protagonistes et ne se limite pas aux témoignages des ouvriers de l'époque.
La réalisatrice confie à propos de son travail de cinéaste que le but est d'"élaborer une mémoire plurielle à partir de témoins au sens fort du terme, faire se rencontrer les évènements, les témoignages, les processus et les contextes contre l’anecdote, l’évènementiel et le silence, mettre l’histoire en exergue en connectant des récits, penser la construction de l’histoire dans le témoignage, le débat, la discussion et se mobiliser contre des représentations qui nous stigmatisent dans des images folkloriques."
Pour Camille Mauduech, le film doit pouvoir répondre à deux problématiques. D'une part permettre aux témoins et aux protagonistes des évènements d'avoir un droit de parole, de pouvoir enfin raconter leur histoire et leurs souvenirs, d'autre part de permettre au spectateur de comprendre la Martinique d'aujourd'hui avec ses enjeux économiques et sociaux. Mais avant tout : "Le film interroge l’histoire sans apporter de réponses toutes faites ou attendues."