Derniers Avis : Whiplash - Page 20

L'un des meilleurs films de ces dernières années. L'exemple type de ce que le cinéma américain indépendant peut faire de mieux quand celui-ci n'est pas guidé par une logique commerciale mais bel et bien par une vision artistique sincère et réfléchie. Rarement un film musical n'avait accordé autant d'importance à sa dramaturgie, aux affres de ses musiciens. La réalisation pleine d'audace fait merveilleusement corps avec cette psychologie en mettant en avant la fameuse dualité Prof/Elève dans sa forme la plus subtilement exacerbée. Ce qui frappe dans ce "Whiplash" c'est donc le jusqu'au-boutisme dans sa démarche, très radicale et dénuée de nuance, nécessaire au dépassement de soi et à l'accomplissement personnel. Remarquablement écrit dans ses dialogues et toujours pertinent dans la construction de son récit c'est vraiment une œuvre qui force le respect. Et le film pourrait semblé tomber dans le piège de la narration mécanique et redondante mais il ne le fait pas tant il immerge superbement le spectateur dans tous ses aspects et tant la montée en tension dans sa mise en scène est maitrisée. Edifiant, dense et abouti c'est une pépite à voir.

Si vous découvrez Damien Chazelle, il vaut mieux commencer par ce film avant de voir Lala Land, Whiplash est certes très plaisant mais il manque le côté fantaisiste et romantique pour compléter la recette.

« Whiplash » est la matrice de « La La Land », en plus extrême, moins subtil, et pour tout dire moins plaisant. Pour autant on sent un certain talent en devenir, celui du jeune Damien Chazelle qui ne demande qu’à exploser avec le succès que l’on sait. A ce titre, « Whiplash » n’est pour moi ni un chef-d’œuvre précoce, ni un essai raté. Il s’agit plutôt d’un brillant brouillon, canalisant à grand peine l’énergie créatrice du jeune prodige new-yorkais.

Tout d’abord il aborde la musique sous un angle intéressant : l’envers du décor, à travers le sacrifice mental et physique nécessaire pour devenir un « grand » artiste, ou tout du moins un musicien accompli et reconnu par la profession. Chazelle ne fait pas de mystère sur le côté complètement individualiste et narcissique d’une telle ambition : il ne masque pas les sacrifices que doit faire le héros pour arriver à son but. Et il s’agit de véritables sacrifices, qui ne restent pas sans conséquences, voire qui s’avèrent franchement inquiétants au regard de ce que « gagne » en retour Andrew, qui ambitionne rien que moins que devenir le nouveau Charlie Parker de la batterie ! Mais Chazelle ne veut pas résoudre cette ambiguïté, il ne juge pas le parcours de son jeune héros. Au contraire, il le suit de près et en montre toutes les contradictions, les bons côtés comme les mauvais. Certains prendront cela au premier degré et y verront un éloge de l’individualisme, d’autres un « modèle » d’anti-héros auquel ne surtout pas ressembler.

Il faut dire que Chazelle se positionne sur la fine crête entre ces deux extrêmes. Il devient même limite complaisant, en esthétisant à outrance cette souffrance (ce sang rouge profond qui émane des ampoules et des mains du batteur) et en insistant très lourdement sur le personnage odieux interprété par J. K. Simmons, au parler outrancier des plus désagréable à la longue… Ce personnage de professeur tortionnaire, s’il s’avère entier, profondément ambivalent, entre ombre et lumière, trouble, manipulateur, n’en est pas moins caricatural par moments, et finit par agacer, après avoir lessivé le spectateur comme ses élèves à force de brutalité et de mépris hurlé à leur face comme la nôtre… A l’image de « La La Land », « Whiplash » est donc un essai sur la réussite et ce qu’elle peut avoir de meilleur comme de pire. Ni entre deux mou, ni tendant vers l’un ou l’autre de ces pôles positif et négatif, il s’agit d’un film plus complexe qu’il en a l’air.

Une fois passée cette analyse sur le fond de ce long métrage, j’en viens à un autre aspect intéressant : son esthétique. Si la photographie et les prises de vues lorgnent parfois vers les clichés Instagram ou Starbucks que dénonce tant le personnage de Simmons, plusieurs plans au montage musical, notamment de New York la nuit, sont remarquables. Les prises de vues jouent avec la luminosité, les couleurs et les cadrages, dans un élégant ballet d’images. On ne peut nier la beauté de cette photographie, pas plus que la réalisation étonnamment maîtrisée de Chazelle, qui impressionne vu son jeune âge à l’époque. Il y a un certain classicisme de bon aloi chez Chazelle. Certes, il manque parfois de tomber dans la copie ou le pastiche malgré lui, mais il conserve ce brin de spontanéité qui n’appartient qu’à lui.

J’en veux pour preuve un autre aspect remarquable de ce film : le jeu des acteurs. Si J. K. Simmons force le respect mais en fait limite trop, Miles Teller ne démérite pas et tient tête à Simmons. Mais la vraie surprise pour moi est la découverte de Melissa Benoist, au jeu sincère et sobre, plein de vie sans être maniéré. On n’a pas l’impression d’être en face d’une actrice, mais bien d’une personne « réelle » que l’on pourrait croiser dans un café ou dans la rue. Et c’est là toute la force de la direction d’acteur de Chazelle, que l’on évoque « Whiplash » ou « La La Land ». Il a le don de libérer ses acteurs, à la manière des grands d’Hollywood, qui savaient diriger de grands acteurs, eux-mêmes sachant donner vie à des personnages hauts en couleur et particulièrement inoubliables. A sa mesure, Chazelle s’inscrit dans cette veine, et fort heureusement pour lui comme pour nous, il sait rester mesuré, il ne court pas après la « spontanéité » ou pire, « l’authenticité ». Il filme des acteurs et des personnages simples, vivants, humains. Et je ne saurais trop le remercier : un peu de fraicheur dans notre époque gavée d’images factices au possible, voilà qui n’est pas pour me déplaire.

En résumé, à l’image de la musique tantôt légère et virtuose (l'ouverture), tantôt lourde et forcée (le morceau « Whiplash »), si Chazelle ne passe pas loin de l’exercice de style un peu vain, il parvient avec son talent à donner vie à de vrais personnages, loin des protagonistes en deux dimensions dont nous gratifie souvent le cinéma américain. Il parvient également à mettre sur la table un sujet d’actualité : un individualisme forcené des plus funestes, pas loin d’un narcissisme destructeur, tout en rendant hommage au jazz et à ses plus illustres représentants, en mettant en évidence le côté tragique de leur trajectoire et de leur existence. En somme, tout n’est pas parfait, loin de là, mais ce film possède tout de même d’indéniables qualités. De toute évidence, Chazelle est un réalisateur à suivre !

Un film bouleversant, vrai et spectaculaire. Un jeune homme passionné, avec ses rêves et ses problèmes d'un côté, de l'autre un magnat sauvage à la recherche de la perle rare ; un duo explosif pour une révélation à couper le souffle.

Whiplash réalisé par Damien Chazelle en 2014.
*Les points que j'ai appréciés →
• Le duel Teller / Simmons
• L'interprétation des deux acteurs mais surtout celle de J.K.
• Le côté sombre de la musique et son côté physique aussi
• L'esthétique visuel du film

*Les points que je n'ai pas appréciés →
• Absolument rien

*Conclusion →
J'ai aimé, c'est un film à voir absolument. 10/10.

Un peu déçu par ce film si bien noté et traitant d'art.

Tous les défauts de l'idologie globale de notre société y sont exacerbés.
Individualisme à outrance, déni de l'autre. La course au succès comme saint-graal.

L'art reste assimilable à un don que l'on travail. Et se forcer soi-même ou l'autre à être bon
par la souffrance et la violence aussi bien verbale que morale c'est tuer les valeurs même de l'art.

Un univers ou l'on y trouve ses passions, extériorise son intérorité, ou l'on prend plaisir à réaliser quelque chose. Que l'on va aimer soi-même, le partager et apprécier plus encore si c'est réciproque.
En sommes, tout le contraire de ce film.

Le professeur a plus sa place comme gradé militaire engager à décerveler sa futur chair à canon plutôt que dans un rôle d'artiste.
L'autoritarisme dont il fait preuve est à vomir.

Le film en lui même dégage quelque chose d'authentique.Et les deux acteurs principaux jouent remarquablement bien. Et j'ai pu lire que tout ce qui me déplaît dans ce film était ce que le réalisateur voulait montrer.
2,5 pour ces raisons, sinon j'aurais mis 1/5.
Je préférai écouter une musique mélodieuse, sympa, avec un talent inné. Plutôt qu'un chef d'oeuvre musical joué par des "guerriers acharnés de l'art".

Petite citation : Le talent, ça n'existe pas. Le talent, c'est d'avoir envie de faire quelque chose.
Jacques Brel.
Cette citation va complètement dans le sens du film.
Pour moi c'est de la poudre aux yeux. Le talent existe bel et bien et celui-ci peut se cultiver.
Seul l'envie ne garantira jamais les résultats.

"En obtenir beaucoup et de qualité en faisant peu d'effort contre; En obtenir peu avec un résultat médiocre en faisant beaucoup".
Voilà la frontière ou se définie et ou le mot talent prend tout son sens.

Oui à l'effort et au dépassement de soi. Mais si c'est pour trouver la force de son talent à travers une certaine haine et un acharnement ayant comme conséquence le massacre de sa vie émotionnelle et autres. C'est non...

"Si nous acceptons parfois que des moyens terribles mènent à de bons résultats, cela signifie-t-il que la fin justifie les moyens'" :
La question morale du film j'ai pu trouver, ma réponse reste non.

Exceptionnel !!!
Ce film qui est une fiction est d'une doté rare intensité relationnelle
Les acteurs maîtrisent leur rôle, il y s une réelle authenticité dans chaque scène
il est à voir absolument

Chaque visionnage de ce film me procure la même sensation : la tension monte tout au long du film et nous voilà embarqué dans la vie d'Andrew. Un film qui relate le parcours d'un jeune homme passionné par la musique, entre bonheur et douleur.

Des critiques élogieuses, un film encensé, une belle première réalisation, c'est tout ce qu'on peut lire sur Whiplash. Pourtant ce film m'a déçu. Je n'ai pas reçu beaucoup d'émotions, ce film ne m'a pas fait vibré. Peut-être ne suis-je pas assez sensible au jazz :) J'ai trouvé les acteurs très bons, le film bien rythmé mais pour autant cette histoire ne m'a pas emballé.

Film bien réalisé techniquement et musicalement, quasiment rien à redire là dessus.
En fait il aurait eu mes faveurs s'il ne mettait pas en exergue, à travers cette relation de maitre-esclave entre un batteur et son prof, les pires travers de certaines méthodes d'enseignement par le pire, l'humiliation et le harcèlement ainsi qu'une vision de la musique , du Jazz ici, qui n'est que compétition sauvage de tous contre tous.
Souffrance, sado masochisme et soumission, harcèlement et cassage physique et psychologique ne sont aucunement justifiés pour faire naitre de grands musiciens, contrairement à ce que laisse entendre cette fresque à la moralité puante et détestable. Sans parler d'une conception du jazz purement mécaniciste ainsi que la totale invisibilisation des américains noirs, inventeurs et propagateurs du jazz encore de nos jours, au profits des américains blancs.
Bref, je n'ai pas aimé.

« Whiplash » est un très bon film musical et finalement dramatique dans la mesure où l’on prend conscience que pousser certaines personnes à l’extrême de leur capacité en les rabaissant systématiquement peut engendrer de graves conséquences. On se retrouve face à un dictateur qui humilie ses élèves pour en tirer le meilleur, pour ne pas dire la perfection. La bande originale est magnifique offrant des standards du jazz. La distribution est très bonne, Miles Teller est excellent et J. K. Simmons est formidable, justement récompensé par un Oscar pour sa performance. Ce film de Damien Chazelle dispose d’un rythme tranchant et passionnant, ne laissant que peu de place à la compromission, pour que seul l’amour de la musique trouve sa place.

Ce film réalisé par Damien Chazelle, sorti en 2014 et adapté de son propre court métrage est franchement très bon. J'avais au départ tout de même quelques doutes quant à la qualité du scénario mais il s'avère être très bon. C'est donc l'histoire d'un batteur qui veut absolument se faire connaître et il rencontre l'exigeant enseignant et chef d'orchestre du prestigieux Shaffer Conservatory de New York qui va lui en faire baver. Le scénario est très bon et surtout, c'est l'un des rares à traiter de la musique de la sorte car il nous fait réellement vivre la musique en la rendant même physique, on se rend compte alors que ce n'est pas du tout facile d'exercer d'un instrument. Les personnages sont également très intéressant et je ne pensais pas que le film allait se terminer de la sorte. Nous avons donc d'un côté le jeune batteur de 19 ans prêt à tout pour faire de son mieux mais qui est encore assez fragile et en face, nous avons un professeur très exigeant qui va lui en faire voir de toutes les couleurs et c'est très intéressant de montrer la relation assez explosive entre ces deux personnages. Lorsque j'ai vu que le film était un drame, je ne l'avais pas du tout imaginer comme ça et c'est surtout ce côté là qui m'a surpris et d'ailleurs, spoiler: ça se finit plutôt bien (après chacun peut l'interpréter comme il veut)
. Ce qui m'a également beaucoup surpris, spoiler: c'est l'accident de voiture de Andrew et surtout la réaction de Fletcher qui est assez déroutante puisqu'il s'en fiche
et également la fin, spoiler: lors du concert, lorsque Fletcher fait un mauvais coup à Andrew mais que ce dernier se venge en prouvant de quoi il est capable
. Le film est donc dans son ensemble très prenant, on ne s'ennuie donc pas une seconde, c'est à peine si on prend le temps de respirer. La manière de filmer est aussi très bonne et surtout lors de concerts puisque nous avons plusieurs images à la suite d'instruments, de partitions etc. qui rendent la scène très belle. Du côté des acteurs, nous avons principalement Milles Teller et J.K Simons dont l'image me restera d'ailleurs gravé à jamais, qui jouent très bien. "Whiplash" est donc une œuvre très intéressante qui nous fait vivre la musique (ici le jazz) à fond et que l'on est pas prêt d'oublier !

Un vrai film à émotion, on ressent tout ce que ressent le protagoniste, vraiment tout! Lorsqu'il joue de la batterie en présence de son prof tyrannique, on a un nœud dans le ventre et on se dit "allez, vas-y, tu vas y arriver!". Vraiment très poignant et intense. A voir absolument!
Attention : rien à voir avec La la land, fans des feel good movies - s'abstenir

Un des films les mieux notés de l'histoire sur AlloCiné, et ça n'est pas pour rien.
Whiplash, long métrage de Damien Chazelle qui mêle le genre musical au drame, est fort en sensations par la présentation explicite de la rudesse des efforts permanents.
On a une des meilleures interprétations de l'histoire avec J K Simmons dans le rôle du tortionnaire prof de batterie. Je le déconseille aux moins de 13 ans.
Un bon dénouement pour finir. 4/5

Un theme, des couleurs et des images qui ne donnent pas envie des le départ.
Mais le film est d'une qualité exceptionelle.
Il pose des vrais questions, et montre L'envers du décor, et point commun avec Lalaland : le travail .
Et la rigueur.