Un petit film sur les petits films... Maestro, c'est l'histoire d'un petit film fauché, non, de tous les petits films fauchés... Quel réal indé n'a pas connu l'acteur qui enjolive son CV, le figurant qui fait n'importe quoi en arrière-plan, les galères techniques (les habillages faits comme on peut, les figurants qu'on réutilise cinq ou six fois, la longueur de la pellicule qui met la pression sur le nombre de prises possibles...). Maestro, c'est une petite comédie sans aucune prétention, qui nous fait goûter au talent (plus tard flamboyant en tous points) de Pio Marmaï, nous confirme celui de Michael Lonsdale (quel acteur, décidément, jusque dans un âge avancé), et nous chante sa sérénade destinée aux films sans le sou. Au travers des gags qui sentent le vécu, on sent la tendresse envers son sujet, entre les piques, on sent l'amour. Alors oui, on sourit parfois, on a envie de savoir si le long-métrage poétique sera terminé à temps (et dans les frais), on attend la résolution amoureuse de ces jeunes acteurs qui se tournent autour, et on boit les paroles de Lonsdale lorsqu'il lit sa poésie (il maîtrise le phrasé et le temps à la perfection, ce comédien de théâtre emporte avec lui sa façon de déclamer qui passionne en un instant). Avec ses 1h15 très correctes, qui combleront facilement un petit moment libre ou une soirée-film démarrée trop tard, Maestro se regarde sans déplaisir, grâce à son casting sympathique, ses gags bien pensés et les coulisses du cinéma qu'on aime toujours découvrir...