"Attention ce film contient des spoilers tel que :"
Le complexe d’œdipe ce n'est pas que Fighter ou Les Garçons et Guillaume, à table.
Plus sérieusement Mommy est mon premier Dolan et le dépucelage est jouissif. Ce film prend aux tripes, on développe une rare empathie pour ses 3 acteurs, tellement vrai, tellement crédibles et attachants qu'il faudrait être un robot pour ne pas ressentir ce qu'ils vivent. Et quel bonheur que ces rôles soient des femmes ! Quel plaisir de voir des rôles féminins forts, creusés et cohérents. Enfin une alternatives aux femmes objets ou pleurnichardes caricaturales, modèles malheureux pour des spectatrices qui se fondront dans le moule des cruches qui leurs sont exposées. 2013 avait consacré Adèle et Emma, 2014 célèbre Diane et Kyla ! Rajoutez des scènes cultissimes (On ne change pas, le selfie, le skate, le coup de fil final...) et on obtient un concentré d'émotions, des sommets d'intensités jouissifs à coté desquels il serait dommage de passer. Le film n'est toutefois pas exempts d'imperfection. Même si elle permet l'extraordinaire "scène d’ouverture" de Steve sur Wonderwall, j'ai ressenti le concept de tourner en format 1:1 comme un sacrifice de l'esthétisme sur l'autel de l'innovation. Mommy contient toutefois de superbes plans, les couleurs dans la cuisine c’est juste wahouu mais j'ai aussi trouvé le film trop esthétisant, dans ses couleurs pastels et sa BO pop. Enfin, la fin est ratée.
Mommy aurait dû s'arrêter au feu dans la voiture. S'en serait suivi un écran noir lors duquel débute le speech final de Steve avant de s'achever sur un plan de deux secondes de Steve en camisole. Le reste était superflu.
Il n'empêche, il faut voir Mommy.