anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 2 octobre 2014
Encore un jeu d'acteurs magnifique sur un fond musical de folie as usual !
4,5
Publiée le 21 octobre 2014
Que dire devant un tel film? Autant rester silencieux et repenser aux innombrables belles scènes que l'on a vues? Je dois dire que je l'attendais avec une impatience démesurée, et ce depuis le Festival de Cannes 2014. De ce qu'on en disait, j'étais persuadé que Dolan allait encore me toucher, là où j'aime que le cinéma me touche. Tout était là pour que je sois déçu, pour que toutes mes attentes soient préjudiciables au visionnage du film. Eh bien non, Dolan est décidément génie. Ou du moins un maître de l'émotion.
Mommy, c'est l'histoire de personnes qui n'ont qu'un but, une étoile à atteindre: la liberté. C'est le leitmotiv constant. Le fil rouge. Tout est lié à cette quête de liberté. Le format (quel culot de la part de Dolan de choisir le format 1;1, pour moi tout un symbole du personnage) instaure un climat de confinement, comme une prison virtuelle, pour le spectateur et les personnages. Pas d'horizon, pas de perspective. Pas de place pour le rêve dans notre société standardisée à la façon d'un carré géométrique. Et vous verrez comment Dolan, par un nouveau coup de génie, dans une des plus belles scènes, nous fait comprendre l'ampleur de ce choix formel. Non, ce n'est pas un coup pour frimer, ou pour provoquer. Le format a même rarement eu un tel rôle dans le sens d'un film, dans le tableau des personnages, dans le récit.
Mommy, c'est une histoire de belles femmes. Portés par des actrices sublimes et bouleversantes (Anne Dorval et Suzanne Clément sont tout simplement irréprochables et impressionnantes de justesse-direction des acteurs parfaite Xavier Dolan), ces rôles sont une véritable élégie à la Femme. Belles, fortes, indépendantes, sensibles, humaines. Humaines.
Mommy c'est une tragédie. La tragédie d'un garçon formidable, comme il en existe tellement, mais enfermé. Prisonnier de la prison sociale. Du regard des autres. De la peur de l'autre. C'est un film sur ces gens qui ont le courage d'être différents mais qui se heurtent à la rudesse de la norme.
Mommy c'est une histoire d'amour entre une mère et son fils. Avec tout ce qu'elle a de plus beau et de plus dur.
Mommy c'est un film de passionné, qui aime toucher par les plus beaux élans humains, forts, ravageurs, salvateurs. On en ressort lessivé, comme si nos sens avaient été pris et essorés dans une machine à laver. Comment? A travers une recherche constante de l'harmonie entre le plan, la lumière, et la bande-son. A travers des personnages magnifiques. A travers un monde qui ressemble étrangement au nôtre.
Pourquoi pas 5 étoiles? Parce qu'on sent qu'il lui reste encore du chemin à faire. Qu'il peut aller encore plus loin, qu'il peut faire encore plus fort. Parce que flotte encore ce parfum d'inabouti à la fin du film. Peut-être manque-t-il encore quelque chose au récit? Ca ne saurait tarder, j'en suis sûr.
Certains prétendent que Dolan est le cinéaste du trop-plein. Peut-être. Mais je suis désolé, pour moi, le cinéma, et l'art en général, c'est toucher, émouvoir, fasciner, émerveiller. Aucun cinéaste ne m'a ému comme l'a fait Dolan. C'est pourquoi je continuerai à dire, et sans aucun doute, que Dolan est un très grand.
4,5
Publiée le 13 octobre 2014
25 ans et un talent fou, Xavier Dolan confirme avec son cinquième long métrage qu'il est le réalisateur le plus prometteur de sa génération.
En effet, "Mommy" est une petite pépite qui met en scène Steve, un adolescent violent et impulsif, viré de l'institution qui l'hébergeait pour avoir mis le feu ce qui a grièvement brûlé un autre adolescent. C'est alors à sa mère Diane, veuve depuis trois ans, sans un sous mais débordante d'énergie, de le prendre sous son aile. Malgré l'amour fou entre la mère et le fils, les débuts de la cohabitation sont difficiles mais la présence d'une énigmatique voisine, Kyla, apaise le binôme de feu. C'est alors que se forme un formidable triangle de personnages d'une tendresse incroyable qui est filmé par Dolan sans clichés, sans faute de goût, juste de la sincérité et de l'énergie avec une maturité impressionnante. Un grand huit émotionnel et optimiste dans lequel les acteurs excellent. En effet, Anne Dorval est exceptionnelle: excentrique, touchante, drôle et attachante, elle explose tout, tout comme Antoine-Olivier Pilon, d'une justesse saisissante dans ce rôle pourtant complexe, sans oublier la formidable Suzanne Clément, extrêmement touchante et parfaite en voisine stabilisatrice. Le choix du format 1.1, soit une image parfaitement carré, est surprenant mais terriblement efficace: quoi de mieux pour mettre en valeur un portrait de personnages?
Avec "Mommy", Dolan nous offre son film le plus abouti, d'une sincérité et tendresse hallucinante sublimée par une bande originale efficace et des images magnifiques. Une grande réussite.
charbel Raad

4 critiques

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4,5
Publiée le 30 juin 2014
Sujet:

C’est vrai que quelques critiques de cinéma ont confondu le sujet de “Mommy” et le sujet de “J’ai tué ma mère”. Les péripéties de ce film tournent autour d’une mère quarantenaire qui veut rester jeune. Elle élève toute seule son fils violent. C’est un des rares films de notre époque qui parle tout simplement du personnage de la mère.

Personnage et évolution:

1-Die : Die est une femme d’une quarantaine d’année qui refuse de vieillir. Tout ça se traduit dans sa façon de s’habiller, sa façon de choisir ses accessoires et sa façon de se comporter. Au début du film, elle n’est pas bien présentée aux spectateurs. Son histoire reste mystérieuse, le film commence et elle est présentée comme une femme qui veut vivre sa vie et ne veut pas de son fils chez elle. A la fin, la mère est décrite à nouveau de la même façon. Mais le personnage a énormément évolué après l’arrivée de son fils, après la sortie avec l’homme qui essaie de la draguer et finalement après la rencontre de nouvelle voisine qui devient plus tard une amie.

2-Steve : C’est un fils qui a des difficultés de comportement. Personne ne peut détester ce personnage même avec sa violence poussée aux extrêmes dans quelques scènes. Au fond de Steve jaillit un grand feu de sentiments envers sa mère et envers les personnes qu’il aime. C’est une métaphore des personnages qui prouvent un amour pur envers les autres mais, hélas, ne savent pas comment le montrer ou le concrétiser.

3-Kyla : Kyla joue le rôle d’une femme au foyer qui s’ennuie avec son mari et sa fille. Elle n’a pas de vie sociale. Cette femme passe ses journées enfermée dans sa grande maison, près de la fenêtre, en observant les gens. Elle est très timide et réservée. Steve et Die vont l’aider à franchir un pas dans sa vie en lui montrant le plaisir de vivre qui ne s’éteint jamais. Entre ces trois personnages se crée un ‘manifesto’ indéniable d’échange d’amitié, de confiance et de joie.

Esthétique:

Xavier Dolan a choisi de filmer toute cette histoire en format 4/3 à l’exception d’une scène où les spectateurs assistent à ‘un changement de format’ progressif et lent dans un plan qui exprime la liberté. L’esthétique de ce film reste exotique, difficile et unique. C’est un mélange dans années 90 et 2000 au Québec. Le goût des vêtements de la mère nous plonge dans sa psychologie en ne laissant aucune place au doute. Les plans de ce réalisateur restent des chefs d’œuvre qui viennent révolutionner les règles du cadre cinématographique. Les flous souvent utilisés donnent à ce long-métrage un parfum de génie jamais vu auparavant.

Traitement et évolution:

Le traitement visuel et celui des personnages constituent la base de “Mommy”. Le script de ce jeune auteur-réalisateur s’inscrit exactement dans les normes des scénarios américains: trois degrés de danger sont présents. Le premier c’est le danger et l’insécurité qui vit en chacun de ces personnages. Le deuxième étant le danger et les changements que subit chaque héros et les conséquences sur les autres. Et finalement le danger externe se concrétise dans la situation financière instable de la première famille et dans l’obligation de déménagement de la deuxième famille. Les personnages évoluent logiquement mais violemment.

Meilleure scène du film:

Les trois personnages dansent dans la cuisine de Die sur la chanson de Céline Dion ‘On ne change pas’.

Enfin, personnellement, je trouve ce film très touchant. C’est le mariage de la violence et de l’amour. Permettez-moi à la fin de dire que je suis fier de ce jeune réalisateur qui s’est créé une place juste à côté de Godard à Cannes. C’est une idole d’espoir pour sa génération, une génération qui lui reproche sa jeunesse. C’est un chef d’œuvre d’amitié, de joie de vivre, d’amour pur…

Ecrit par Charbel RAAD
4,5
Publiée le 26 juin 2014
Le meilleur film du petit génie du cinéma québécois. Dolan fait la synthèse de ses précédentes œuvres et offre une chronique familiale drôle et poignante, qui joue avec tous les clichés pour mieux les transcender.
4,5
Publiée le 28 octobre 2014
Un véritable choc ... un coup de poing émotionnel dont on ressort groggy et totalement subjugué ... un scénario d'une intelligence et d'une précision impitoyables, servi par un trio d'acteurs tout juste prodigieux (une nomination aux Oscars pour Anne Dorval - pour le moins - ne serait pas étonnante, mais elle n'est pas la seule) ... des audaces formelles et une personnalité palpable à chaque plan ... rien n'est banal dans ce film qui s'autorise toutes les fulgurances, tous les excès ... on est capturé, surpris, ému - littéralement - de la première à la dernière seconde ... j'ai déjà vu le film deux fois, et ce n'est pas de trop, car la densité émotionnelle et telle qu'elle occupe tout l'espace de notre attention et rend difficile (en tout cas pour moi) de capter du premier coup tous les détails, toutes les intentions, toutes les subtilités qui foisonnent ... Mommy est juste un très, très grand film, en tout cas quand on aime le cinéma qui parle du coeur, qui parle de passion et d'amour sans clichés ni concessions, un cinéma fait avec les tripes l'intelligence et l'instinct esthétique (jamais esthétisant) des plus grands ... Xavier Dolan n'a que 25 ans ?... Ben oui ... Mozart aussi était du genre précoce ... ce qui est un peu difficile c'est d'attendre son prochain film ... et en attendant on peut revoir les précédents qui sans atteindre ce sommet n'en sont pas moins les magnifiques précurseurs ...
4,5
Publiée le 26 octobre 2014
Après un petit temps d'adaptation au format 1/1 qui est vraiment magnifiquement utilisé par Dolan, on tombe sous le charme de ce trio DIE/Steve/Kyla, interprétés par des acteurs au top. Kyla qui est vraiment pour moi Le personnage principal du film tant la prestation de Suzanne Clément au bégaiement si charmant m'est restée en mémoire même longtemps après la vision du film. Une merveille, on passe du rire aux larmes et on ne voit pas les 2h20 passer et surtout, on se met à écouter honteusement Céline Dion "On ne change pas" (la séquence l'utilisant étant un des nombreux sommets du film). Génial.
4,5
Publiée le 12 octobre 2014
Encore une fois, c'est une enorme claque. Un de ces films dont on sort changé, perturbé, bref un chef d'œuvre.
4,0
Publiée le 20 octobre 2014
"Mommy" est une fresque bouleversante et hors-du-commun, réalisée par un génie qui se fait enfin reconnaître du grand public et portée par des acteurs au sommet. Il n'y a rien à dire; tout est parfait. Tant par la mise en scène mature et perfectionnée, par son auteur, que par l'histoire banale rendue spectaculaire de par ses acteurs. Ah, ces fameux acteurs... Pilon, Dorval, Clément. Ils portent dans leurs bras, ébranlés, toute la flamme flamboyante du jeu d'interprète. On est près d'eux de bout en bout de ce long-métrage : chacune de leurs palpitations nous est liées, telle une clé à son coffre, une brique à sa maison. Comment Dolan fait-il pour imposer une telle passion? On ne le saura sûrement jamais... C'est ce qui fait tout le sel de ses films... Mais aussi tout leur charme.
4,5
Publiée le 20 novembre 2014
Pour son cinquième film, Xavier Dolan reprend la thématique déjà au centre du premier d’entre eux, à savoir la relation mère-fils, mais cette fois elle n’est pas contrariée, comme dans le très autobiographique J’ai tué ma mère, par le coming-out du fils mais par ses troubles psychiatriques. L’adolescent qu’incarne la jeune révélation Antoine-Olivier Pilon souffre en effet de névroses comportementales qui en font un être caractériel, tour à tour hilarant et terrifiant. C’est d’ailleurs parce que Dolan ne cherche jamais à juger le personnage qu’il devient un être passionnant à suivre. Le carton en guise d’ouverture, qui nous situe dans une pseudo-anticipation mettant en place une loi autorisant les parents d’enfants instables de les confier à des hôpitaux, n’a pour but que d’amplifier le déni de sa mère envers le caractère explosif de son enfant. Incarnée par Anne Dorval, à contre-emploi puisque les canadiens ont l‘habitude de la voir dans une série pour enfants, cette femme au caractère trempé est elle aussi un personnage à qui l’on s’attache rapidement malgré ses frasques. Le lien qui les unit est à ce point fusionnel que les scènes qui les réunissent sont superbement touchantes. Le troisième personnage, la voisine quadragénaire Kyla, qui nous aide à pénétrer l’intimité de ce cocon familial hors-norme, est bien entendu plus effacé mais que le passé trouble rend tout aussi ambigu. En plus des performances d’acteurs inoubliables, la mise en scène soignée, mais moins formaliste qu’à l’accoutumée, et l’usage minutieux de musiques, connues ou composées, dont fait une nouvelle fois preuve le petit génie québécois permettent à ce drame intimiste d’être un des plus moments de cinéma les plus forts de ces dernières années. L’inventivité avec laquelle est utilisé le format de l’image pour illustrer l’étouffement psychologique des personnages est l’exemple le plus flagrant du talent avec lequel est conçu ce long-métrage mémorable. Le défaut récurrent chez Dolan qu’est d’avoir du mal à tenir jusqu’au bout le rythme de ses films est encore une fois flagrant puisque la conclusion s’étire inutilement après spoiler: l’internement de Steve
qui aurait très bien pu clore la narration. Malgré ce dernier quart d’heure un peu laborieux, on ne peut pas nier que les deux heures précédentes ont su, tout à la fois nous éblouir et nous faire passer du rire aux larmes comme rarement un film aura su le faire.
4,5
Publiée le 25 octobre 2014
Que dire du nouveau film du fameux prodige du cinéma québécois Xavier Dolan, dont j'avais déjà vu auparavant son excellent Laurence Anyways, en attendant de voir le reste de sa (déjà bien remplie) filmographie? Déjà émotionnellement parlant, Mommy est une bombe! Ce film doit surtout à un trio, le jeune acteur mais non moins bouleversant Antoine-Olivier Pilon, ainsi que les actrices Anne Dorval et Suzanne Clément qui brillent également, et portent tous les trois le film vers les sommets de l'émotion! Ajoutez à cela une maîtrise exceptionnelle de la mise en scène pour marquer autant les impressions d'enfermement au plus près des personnages (le fameux format carré) que les séquences de liberté (là où l'écran se déploie de toute leur rage de vivre). Ainsi qu'une bande originale, qui rend parfois certaines scènes magnifiques (comme spoiler: la scène de la danse entre les trois protagonistes sur du Céline Dion
). Résultat, Mommy garde un très bon rythme et, plus encore, une histoire très émouvante, le genre de pépite à voir absolument au cinéma. Que dire de plus donc à part un mot : impressionnant.
4,5
Publiée le 21 mars 2015
Mommy me bouscule, me pousse dans mes retranchement, mon cœur s'emballe devant tant de douleur , devant ce cri ! Ces deux femmes, Diane ( Anne Dorval ) et Kyla ( Suzanne Clément ) sont éblouissante, fragile et forte, rien n'est facile, la vie ... Antoine Olivier Pilon est quand à lui reversant, une tête à claque réellement touchante, on souffre pour / avec lui. Xavier Dolan nous ressort à nouveau les effets de style mais à épuré ceux-ci pour en gardé l'essentiel. Cet auteur évolue constamment, jusqu’où va-t-il aller ?

Ce film est beau. Plus encore, il nous terrasse !
4,5
Publiée le 14 novembre 2014
Le meilleur film de Xavier Dolan à ce jour, il effectue la boucle parfaite avec "J'ai tué ma mère". A seulement 25 ans, le mec met à l'amende les trois quart de la production cinématographique actuelle. Il prend toutes les qualités de ses précédents films et annihile ses défauts majeurs, à savoir de trop grands élans esthétiques tape à l'oeil et certains discours philosophiques un peu trop intellos et poussifs. Sa mise en scène qui additionne mouvements de caméra planants, montage dynamique et bande originale éclectique nous offre tout un panel d'émotions variées en 2h15, chose que l'on voit de plus en plus rarement au cinéma. La plus grande réussite vient très certainement des acteurs, qui n'incarnent pas seulement leur personnage, ils sont leur personnage, ni plus ni moins. Le talent d'Anne Dorval et Suzanne Clément n'est plus à prouver, mais Antoine Olivier Pilon est tout simplement bluffant !

Le scénario alterne moments forts et situations qui peuvent sembler anodines. Il en résulte une unité narrative et des envolées lyriques magistrales que nous ne sommes pas prêts d'oublier. La scène de Karaoke est sublime, sûrement l'une des trois plus belles du film. La séquence de rêve de D.I.E est juste renversante, de par l'utilisation de plus en plus répétitive du flou accompagnée par Experience de Ludovico Einaudi. Le rythme est donc maîtrisé, il nous permet de reprendre notre souffle pour mieux nous préparer aux multiples claques que le film nous assène.

Pour finir, le parti pris du cadre en 1:1, c'est à dire carré, est une réussite totale, tant dans son utilisation que dans sa déformation.

En bref, un excellent film, le meilleur Dolan, à aller voir au plus vite !
4,5
Publiée le 3 octobre 2014
Souffrant du Trouble de Déficit de l'Attention, un jeune blond sort de l'institution spécialisée sous l’œil de sa mère bordée d'une grossièreté, plus ou moins que son fils. Tous les deux rencontrent une mystérieuse voisine en congé sabbatique, la vie reconnaît des hauts et bas, mais, un jour ou l'autre, la mère va-t-elle supporter la présence de son fils intérieurement violent ? Tout le long du film dans un magnifique format carré nous invite à partager une forte émotion, une angoisse nous étouffant.

Les techniques sont très travaillés, ce qu'on ne voit pas très souvent dans des films. Le ralenti, le flou, le contraste, le gros plan... rien à dire, Xavier Dolan est un vrai artiste professionnel assoiffé des idées brillantes. Comme toujours, les acteurs fétiches du réalisateur sont magnifiques, surtout la mystérieuse voisine dont on n'attendait pas vraiment à ce point-là. Un grand bref, un bel album de portrait de famille inspiré des figures maternelles, pas forcément la mère de Xavier Dolan.
4,5
Publiée le 9 octobre 2014
Au dernier Festival de Cannes c'est bien Mommy de Xavier Dolan qui aura provoqué une hystérie collective, sélectionné en compétition officielle et donné favoris pour la Palme il ne repartira qu'avec le Prix du Jury, mais il aura gagné la plus belle récompense : celle d'avoir provoqué l'amour de ses spectateurs. Et quelques mois plus tard l'euphorie continu et les avis élogieux tombent comme la pluie. Mommy c'est avant tout l'histoire d'une femme qui n'a rien, veuve, elle n'a pas d'ami, pas de travail, pas d'argent et une maison miteuse dans un quartier ou il y a à peine un chat. Mais lorsque son fils violent et troublé Steve est renvoyé de l'internat elle l’accueil et il va apporter une ambiance très pimentée dans le foyer, dans le bon et le mauvais sens du terme. Accompagné par leur voisine également en mal dans sa peau ils vont vivre des moments inouïs.
Ce qui fait la force de Mommy c'est surtout cette manière dont il est raconté, sous forme de témoignage, celui d'une femme malheureuse trouvant un nouveau souffle, mal fringuée, un peu folle, vulgaire elle provoque immédiatement l'amour, on a l'impression de regarder notre propre mère (Anne Dorval y est pour quelque chose !), avec un rapport intime auquel Xavier Dolan donne un souffle grandiose nous plongeant dans une psychologie lucide et tourmentée, le preuve dans cette séquence poignante ou elle s'en prend à rêver d'une vie normale, avec un fils normal et des amis. Ce qui fait le charme de Dolan c'est aussi son inventivité et sa maturité surprenante à rendre son film vivant et pétillant et le symbolisant par la liberté par la profondeur ce qui parfois pourrait traduire un hommage caché à Mel Gibson. Mais c'est quand on pense au fait que ce réalisateur, gay et hipster typique, à 25 ans qu'on sent le génie qu'il pourrait nous offrir plus tard déjà à vu de ce cinquième film, il donne une telle valeur aux personnages que le film pourrait ce passer dans le noir, ça serait pareil et il produit un panache émotionnel offrant des sensations hors du commun rien que pour le plan ou Steve (incarné par un magnifique Antoine Olivier Pilon) élargie le cadre passant du 1.1 à un format normal, ce plan pourrait résumer le film à lui seul le long métrage mettant en évidence le bonheur contagieux du héros. Terriblement mélancolique Dolan maîtrise son spectateur, lorsqu'il veut nous faire rire c'est avec subtilité, lorsqu'il veut nous faire pleurer on est au bord des larmes et la réside un magie irréversible, le film touche en plein cœur et n'est pas seulement un cyclone mais un véritable orgasme émotionnel.

Bilan :
Même si il est parfois un peu trop proche du mauvais gout (ralenties parfois moches, scène d'introduction trop kitsch) Dolan réussi un grand coup, on ressort de la salle à genoux heureux et au bord des larmes devant un film si modeste et grandiose. Xavier tu as vraiment un front de bœuf, t'sais.
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