Impossible pour moi de nier qu’il y avait comme une petite appréhension quant à ce troisième volet de la franchise "Dragons". En effet, le titre et la bande-annonce me faisaient penser que les scénaristes avaient été puiser l’inspiration du côté de "L’âge de glace 3 - Le temps des dinosaures". Mais conquis par un premier opus qui a surpris tout le monde, puis par la suite donnée bien que légèrement en dessous tout en restant d’excellente qualité, il était hors de question de rater ce troisième acte. Et j’ai bien fait, car ce qui s’annonce comme étant le dernier volet de la saga est tout bonnement HA-LLU-CI-NANT !!! Et je pèse mes mots ! Par cette nouvelle production, Dreamworks se rapproche dangereusement des studios Disney associés à Pixar. Déjà, le spectateur ne pourra que constater la qualité visuelle dès les toutes premières images. Mais cela n’est rien comparé au moment où on redécouvre ce village reculé des vikings auréolé du vol en apparence désordonné des dragons, et cela sous la musique géniale parce que particulièrement adaptée de John Powell. Si d’un plan éloigné on distingue les maisons, ce ne sont pas les habitants qu’on remarque, mais bien la flopée de ces animaux légendaires. En plus, la beauté visuelle et les nombreuses couleurs forcent l’admiration et ne manquent pas de provoquer l’admiration. Mais cela n’est encore rien lorsque nous entrons dans ce fameux monde caché !! Là je sens que les modérateurs du site ont le doigt prêt à agir sur le bouton « modération ». Je ne révèle rien : la bande-annonce s’en charge déjà par le biais d’une courte séquence ! Toujours est-il qu'à cette occasion l’esthétique visuelle entre dans une nouvelle dimension, en prenant des airs de féérie, et cela déjà sans la 3D ! En plus, le spectateur remarquera également l’énorme qualité d’animation. Le souci du détail a été poussé à son paroxysme. En cela, il y a une scène qui en est la parfaite illustration : c’est quand Harold discute sur un escarpement rocheux avec Astrid… on voit leurs mèches de cheveux flotter sous la brise légère, tandis que loin derrière en arrière-plan, on voit des dragons traverser l’écran de la gauche vers la droite. Si vous êtes attentifs, vous les verrez là-bas au loin. Quant à l’expression corporelle, elle se passerait aisément de commentaires tellement elle est extraordinaire. Bien sûr, un soin particulier a été apporté à Krokmou (et à sa congénère). C’est d’ailleurs par ce dragon auquel le spectateur est attaché depuis le premier opus que le moment le plus drôle du film arrive. Je ne sais pas combien de minutes la scène
de la parade amoureuse
dure, mais en tout cas c’est la barre de rire assurée. Et quand je dis barre de rire, je ne déforme rien surtout si on prend la peine d’écouter un tant soit peu la salle se marrer sans aucune retenue. Le plus fort est que cette scène se déroule sans aucune réplique. Le regard, les expressions du visage, les gestes, et accessoirement les conseils complices d’Harold se suffisent largement à eux-mêmes. D’un point de vue plus technique, ou plutôt si on extrapole, on peut y voir une certaine forme d’hommage au cinéma muet. Mais prévoyez le mouchoir car vous n’allez pas seulement vous dérouiller les zygomatiques, vous aller en pleurer de rire ! Après, il y a plein d’autres moments drôles, apportés par différents personnages : Kognedur avec son bavardage incessant, Kranedur avec sa barbe… en revanche d’autres sont limite un peu lourds en rabâchant toujours la même chose… c’est le cas de Rustik, mais que voulez-vous ? Il y en a qui sont ainsi… Pour ce qui est de l’histoire, il y a malgré tout quelques facilités scénaristiques, c’est vrai. Elles sont peu nombreuses, heureusement. Mais rappelons-nous que nous sommes dans un film d’animation et qu’en regard de ces mythes et légendes, il faut garder quelques petites choses inexpliquées. Quoiqu’il en soit, le spectateur ressent l’immense soin qui a été apporté à cette trilogie. Cette dernière a été aimée, chérie, cajolée et ça se ressent. La preuve dans cette espèce de logique qui se dégage des trois épisodes, étalés sur 9 ans (boudu que le temps passe !). Chaque fait amène des conséquences, dont certaines sont rappelées comme pour faire référence aux deux premiers volets. Ce "Dragons 3 : le monde caché" n’est en aucun cas une aventure de plus, une aventure indépendante de ce qui a bien pu se passer auparavant, mais bien la suite logique de ce que nous avons pu voir auparavant. Aussi, si vous n’avez pas encore découvert les 1 & 2, dépêchez-vous de le faire avant d’aller voir ce numéro 3. Bien que ce ne soit pas franchement indispensable, ça reste tout de même préférable, ne serait-ce que pour voir et comprendre ce qui lie autant Harold à Krokmou, d'autant que les personnages ont parfaitement été décrits. Et dans ce cas, vous constaterez que vous prendrez plaisir à retrouver ce monde parsemé de croyances, de légendes et de mythes, des dragons aux mondes parallèles en passant par les superstitions. Et puis de toute façon, moi je dis que "Dragons" ne se décline pas en 3 films, mais est bel et bien une seule et unique histoire. Et pour conclure, je dirai que ce "Dragons 3 : le monde perdu" est d’une si belle qualité qu’on en vient à regretter que la franchise puisse s’arrêter là. C’est vrai, le moment est tellement agréable, on prend une telle baffe visuelle et de divertissement qu’on en redemande. Mais le spectateur ne saura tenir rigueur aux studios Dreamworks de stopper une franchise sur une si excellente note. Après tout, ce monde caché est la meilleure idée qui puisse avoir été trouvée pour rendre aux dragons la légende qui leur colle à la peau depuis des centaines d'années et qui se poursuivra sur les nombreuses générations à venir. Dans tous les cas, sur le chemin du retour, il y a fort à parier que vous remémoriez entre vous tous les meilleurs moments du film. Et je vous assure qu’il y en a légion !