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Shawn777
598 abonnés
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2,5
Publiée le 28 juin 2022
Après "Amer" (que je n'ai d'ailleurs pas vu), le couple Hélène Cattet et Bruno Forzani revient en 2014 avec un nouvel hommage au giallo, où absolument tous les codes qui ont fait le succès du genre y seront repris. Et, ce n'est pas forcément une bonne idée ! Effectivement, faire un hommage à un genre pratiquement - pour ne pas dire complètement - mort depuis la fin des années 80 est une très bonne idée, surtout pour les amateurs du giallo, comme moi-même. Mais ici, nous avons tellement de références au genre s'enchainant les unes après les autres que nous avons finalement plus l'impression d'assister à un énorme mashup regroupant les effets les plus stylés du giallo. Ainsi, on retrouve, en vrac, les couleurs vives évidemment mais également l'érotisme, ici très marqué, des lames de rasoir qui brillent à la lumière, du sang presque à outrance, des gros plans sur des gants en cuir etc. Même le thème principal est carrément repris de "Toutes les couleurs du vice", autre giallo réalisé par Sergio Martino ; c'est-à-dire que ce n'est pas juste une simple référence (comme avait pu le faire Quentin Tarantino par exemple en reprenant le thème de "L'Emmurée vivante" pour le caser dans "Kill Bill"), ici, la musique occupe carrément le thème principal, difficile d'aller plus loin en termes de référence. Et, à force d'aller trop loin dans ces références, on en oublie le scénario ! Il a pourtant tout l'air d'un giallo : pour rapidement le résumer (car c'est en réalité quasiment impossible tellement l'intrigue s'éparpille dans tous les sens), c'est l'histoire d'un allemand qui, de retour de voyage, s’aperçoit que sa femme a disparue. Il va alors tout faire pour la retrouver, à commencer par enquêter sur ses voisins et son immeuble au passé trouble. On se dit alors que l'on va passer un bon moment. Mais mauvaise surprise ! Effectivement, même si tous les giallos ont une intrigue un peu bordélique, ce qui participe énormément à leur charme, ici, c'est tellement bordélique et lunaire que l'on n'y comprend finalement pas grand-chose. On cherche alors désespéramment de trouver un sens à tout cela, sans qu'il n'y en ait finalement un. On se retrouve alors dans un délire complètement mégalo et intello devant lequel on s'extasie, certes, devant une mise en scène magnifique. Et c'est vrai, je suis resté scotché par cette réalisation regorgeant d'idées et aux excellentes trouvailles (et c'est d'ailleurs ce qui m'a fait tenir jusqu'au bout) mais on se retrouve finalement presque devant un film expérimental. Et, devant un film expérimental, il est impossible de rester objectif car on peut être tantôt sidéré par la qualité visuelle de ce dernier, ou tantôt agacé par le côté très pompeux de l'ensemble. "L'Étrange couleur des larmes de ton corps" n'est donc pas une expérience inintéressante mais que je ne retenterai en tout cas pas deux fois !
Ultra prétentieux et soporifique. L'image est soignée, dans le genre clip de musique, mais y a pas de musique et pas d'histoire ! juste une succession de plans sans lien : des dents, un téléphone, une oreille, des yeux, quelques scènes en mouvements et presque pas de dialogue. Aucune cohérence. Comment peut-on produire ce genre d'ineptie cinématographique ? y en a vraiment qui confondent innover avec faire n'importe quoi. Zéro.
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0,5
Publiée le 9 mai 2020
À la recherche de références à la place d'un scénario cohérent les réalisateurs de ce film kitsch semblent avoir essayé de passer un bon moment à copier Lynch, Argento et Phantom of the Paradise. Avec des acteurs sans talent, tous des sosies et ressemblant aux descendants improbables de Klaus Kinski et Dominique Pinon. Plus que de sillonner les sentiers battus par d'autres réalisateurs, ce serait une bonne chose pour les deux réalisateurs d'aller à un cours de scénario. S'ils n'y vont pas bientôt, ils pourraient rester des amateurs pour le reste de leur vie. Ma conclusion est : on n’essayent pas de réaliser un film culte ce sont les spectateurs qui décident. Les films cultes essayaient généralement d'être intéressants ou narratifs avant d'essayer d'être des films cultes et j'espère que c'est une chose que les deux réalisateurs comprendront. Je veux bien donner mon support au cinéma français et je le fais souvent ou même belgo-franco-luxembourgeois mais il y a des limites...
Petite déception que ce film dont je ne savais rien, à vrai dire c'est l'affiche, très belle, qui m'a poussé à le visionner.. Les premières minutes, intrigantes, alléchantes, démontrent une très claire et radicale démonstration formelle.. Jusqu'à l’écœurement. Le film devient vite répétitif, éreintant, irritant. L'hommage au giallo style Argento n'apparaît qu'en surface, et le film s'enlise assez rapidement dans une démonstration arty lassante. Un pur exercice de style, très bien orchestré certes, mais qui occupe trop l'espace.
Hélène Cattet & Bruno Forzani nous livrent leur nouvelle expérience cinématographique ! "L'étrange couleur des larmes de ton corps" débarque avec ses effets très stylés, son genre expérimental (sous une forme d'art contemporain dérangée et psychédélique), mais sera pourtant toujours aussi ennuyeux que le précédent "Amer" de ce duo de cinéastes, et ce malgré une technique bien plus aboutie, arrivant presque à devenir hypnotique par moments. Cette sauce, savoureuse au premier abord, ne prendra pas sur la durée, malgré l'originalité de la réalisation et son goût très prononcé pour l'esthétisme et la folie visuelle. Le mystère viendra à s'effacer sous cette atmosphère extrêmement glauque mais surtout épuisante. Les metteurs en scène en font trop et pousse le vice à son paroxysme au point d'en devenir insoutenable pour le spectateur. Ils ont une patte, certes, mais si prononcée, et présente en permanence, qu'elle viendra à rendre le scénario secondaire, et même incompréhensible (au-delà de cette recherche de femme). Ce florilège de scènes barrées au non-sens total, nous laissera aucun moment de répit, et ces enchaînements de gros plans et de sons étranges nous laisseront dans le flou le plus total, ne faisant même pas germer la moindre interprétation chez le spectateur, ni même l'envie de faire le nécessaire pour s'en forger une. "L'étrange couleur des larmes de ton corps" sera clairement réservé à un public d'élites, mais aurait nettement été plus appréciable si son délire avait été manié avec parcimonie, à l'image d'un "Lost highway" ou encore "Requiem for a dream" par exemple, plutôt que de se coltiner cet espèce de délire too much semblable à un "Requiem for a lost highway" (certaines figures de style pourront nous faire penser à cette sorte de mélange). Ce pot-pourri stylistique est un délire qui paraît un peu trop personnel, et il en deviendra donc difficile pour le spectateur de s'investir réellement et de voir au-delà des images (chose pourtant primordiale dans ce type d'exercice). La réalisation, bien que complètement folle, et occupant ici trop d'espace, restera toutefois impressionnante avec d'excellentes propositions artistiques ; mais un format court-métrage aurait été plus judicieux, car sur 1h40, trop d'effets de style viendront à tuer le style. Une étrange couleur qui deviendra une étrange douleur !
Le moins qu'on puisse dire c'est que le duo formé par Hélène Cattet et Bruno Forzani ne fait pas comme tout le monde. Se retrouver devant leurs films, c'est se retrouver dans un univers atypique et sensoriel sans clés pour le comprendre. Certes, avec "L'étrange couleur des larmes de ton corps", les cinéastes livrent un hommage au giallo et à tout un pan du cinéma italien des années 70 mais ils le font à leur sauce. Disparition de femme, meurtres étranges et sévices un peu gore, du sexe, de la violence, les ingrédients y sont mais le film fait exploser tous nos repères. Filmé dans de superbes décors dans lesquels les réalisateurs prennent un malin plaisir à nous perdre, "L'étrange couleur des larmes de ton corps" déroute à mesure que des personnages y font une apparition, chacun d'entre eux apportant au récit une nouvelle direction provisoire avant que le film ne revienne sur notre personnage principal, lancé à la recherche de sa femme dans un appartement au style Art Nouveau tout à fait déroutant. Sans jamais donner de lignes claires au récit, le film nous plonge dans un tourbillon d'images esthétisées au possible alliées à un travail sur le son tout à fait extraordinaire et tout à fait dérangeant. De quoi nous trimballer dans un exercice de style qui finit par sembler un peu vain et surtout épuisant en dépit de ses quelques qualités et de sa fin, expliquant merveilleusement l'énigmatique titre...
Des yeux perçants qui vous fixent, un frisson sur une peau nue, une lame qui glisse sur un téton pointé... Un tourbillon de vermillon, de bleu saphir, de noir profond. Très noir même, et érotique, fanatique, obsessionnel, tourmenté, lanscinant, fascinant... À ne pas mettre entre toutes les mains, assurément il faut accepter ses failles pour se laisser emporter dans cette folie, accepter de perdre pied pour n'extraire que la pure beauté de cette œuvre plus que particulière. Moi elle m'a scotché. J'en retiendrai de très beaux plans; mystiques, orgasmiques. Inoubliable.
Depuis "Amer" (2010), Hélène Cattet et Bruno Forzani, les deux metteurs en scène français exilés en Belgique se sont fait les apôtres d'une recherche esthétique obsédante, centrée sur la mise en abyme de tous les fantasmes et phobies véhiculés par l'univers du giallo. Pour les suivre dans leur démarche, il faut une sérieuse mise en garde préalable sous peine de juger au final l'exercice superfétatoire et prétentieux après l'avoir dans un premier temps trouvé surprenant et fortement original. Dans un cadre art nouveau dont l'unité a été construite à partir de l'assemblage astucieux de plusieurs sites remarquables comme la maison Cauchie de Bruxelles et différents hôtels insolites, un homme cherche sa femme disparue alors qu'il rentre de voyage et découvre via des voisins bizarres, l'étrange géographie de son immeuble. Dit comme cela le thème peut paraître intrigant, comme la promesse d'une revisite des plus grands films de Mario Bava ('La fille qui en savait trop", 1963) et de Dario Argento ("Suspiria", 1976). Mais Cattet et Forzani comme pour "Amer" se cantonnent à distendre en les enrobant d'une esthétique maniérée, les figures de style caractéristiques des gialli. C'est ainsi que tournent en boucle sans aucun intérêt narratif, œil menaçant qui observe à travers un trou, lames de rasoir tranchantes sur corps dénudés, sang qui gicle ou figures enfantines évanescentes. Même les trois mères qui hantent la trilogie horrifique d'Argento sont un moment invoquées. Tout cela est assez convaincant du point de vue esthétique mais les petits maîtres italiens que vénèrent les deux cinéastes n'avaient par le quart de la prétention artistique de leurs deux adorateurs alors même qu'Argento n'a jamais été la modestie incarnée au contraire de Bava qui se voyait en artisan de son art. Ce qui pourrait être l'objet d'un court métrage saisissant a bien du mal à convaincre sur plus de 90 minutes. Cela dit rien n'interdit de penser que ce dyptique référentiel et un peu pompeux qui se perpétrer sur la durée est une mise en jambe utile à la constitution d'une œuvre plus accessible et somme toute plus originale. La prochaine livraison devrait être éclairante à ce sujet.
Deuxième film hommage au giallo du duo Cantet/Forzani après'"Amer" et prenant lieu et place dans un immeuble Bruxellois avec des passages secrets évoquant forcément "Suspiria" et "Inferno" de Dario Argento, "L’étrange couleur des larmes de ton corps" est beaucoup plus confus. Certes, les références sont parfaitement digérées et retranscrites, alors que l’image est d’un esthétisme redoutable, mais le métrage souffre surtout de trop d’effets de style, d’expérimentations poussées à l’extrême, jusqu'à rendre l'expérience éprouvante voire indigeste, hélas. Contrairement à son prédécesseur, beaucoup moins bavard, ce long-métrage a tendance à en faire un peu trop...
Le pire film que j'ai jamais vu !!! Certains plans me donnaient le tournis... Les successions de scènes qui n'avaient rien à voir. La musique a littéralement fait couler du sang de mes oreilles ! [SPOIL] En plus, on attend de connaître le dénouement. Mais rien, on ne comprend rien du début à la fin... Juste perdu 2h de ma vie. À éviter à tout prix. Poubelle.
Etrange, esthétique, rétro, psychédélique, presque de mauvais goût tellement on force sur les correspondances quasi baudelairiennes entre son, images, couleurs. Pour poursuivre avec des analogies ou des équivalences, un film au parfum de musc, d'absinthe et de Poison de Dior. Un film kaléidoscope. C'est barré, c'est exagéré, c'est excellent. Les décors art nouveau, en particulier de la Villa Majorelle et de l'Immeuble Bergeret participent entièrement à l'étrangeté de la chose. Superbe film, mais résolument ailleurs.
Néo giallo ou hommage au genre ? Le duo belge récidive dans leur démonstration conceptuelle et sensitive qui sur le plan visuel et sonore est splendide. Mais à force de se regarder le nombril et à se complaire dans leur démarche artistique, le duo en oublie le spectateur en filmant une histoire absolument incompréhensible de bout en bout qui suscite un ennui mortel durant plus d'une heure. Il y avait bien longtemps que je ne m’étais pas senti autant perdu et indifférent devant un film.