La bande annonce de "John Wick" promettait beaucoup en matière d’action et d’originalité. Mais on s’aperçoit que ce film rentre plus ou moins dans le rang, pour une sombre histoire de vengeance comme on en a tant vu au cinéma. Le début est d’ailleurs très accrocheur, et conforme à la bande annonce qui ne dévoile que ce dont a besoin le spectateur pour l’attirer devant l’écran, grand ou petit (je parle de l'écran). Le résumé est simple et rapide à faire : il ne faut surtout pas réveiller un tueur de la mafia russe à la retraite. Non, non et non. Iosef Tarasof (interprété par Alfie Allen, parfait), le fils pas futé pour deux sous de l’ancien patron Viggo Tarasov (Michael Nyqvist, bon lui aussi dans son registre), ne l’a évidemment pas compris, puisqu’il agit tout le long du film de façon compulsive et irréfléchie (enfin tout du moins pour les deux décisions qu’il a à prendre). Car voler la belle Mustang chérie et tuer le chien offert par sa défunte femme adorée n’était pas une bonne idée, mais alors pas du tout. John Wick, qui s’accrochait à ses dernières illusions, ne va pas en rester là devant cet affront, et va déterrer la hache de guerre. Enfin disons plutôt les flingues. Et quand je dis déterrer, je devrais plutôt dire débétonner. Euh... ça se dit débétonner ? Désembétonner ? Bref ! On s’en fout, je ne vais pas y passer la journée dessus. On n’a pas de temps à perdre, d’autant que le rythme est soutenu : ça tire, ça tue, il y a des poursuites en voiture, il y a des morts partout, bref c’est une véritable petite tuerie si je m’autorise ce piètre jeu de mot… bon ok c'est nul alors passons. Après, la trame générale est du déjà-vu… Et cette fusillade dans la boîte de nuit… elle n’est pas très réaliste car les hommes de main du parrain tirent comme des manches et les nuitards venus passer une bonne soirée en dansant traînent sous la valse des balles un peu trop longtemps à mon goût. C’est bien filmé, il n’y a pas à dire, et Keanu Reeves remplit son contrat de belle manière. Mais là où se démarque vraiment la réalisation de David Leitch et de Chad Stahelski, c’est cet hôtel où tous les tueurs à gages prennent leur quartier sans que leur travail ne déborde sur la relative tranquillité de l’établissement
(enfin normalement)
. La tenue du bâtiment prête même à sourire, par un excellent Lance Reddick en majordome au flegme typiquement britannique. Je trouve réellement que c’est une belle trouvaille. John Wick réussit à bien nous divertir, sans toutefois nous transcender. Un bon moment.