Clairement, il ne faut pas aller voir John Wick pour le scénario, banal comme tout, avec un ancien tueur, la mafia, de la vengeance et un être cher disparu. L'objectif des créateurs est de proposer un film d'action violent, rythmé, efficace, créatif, audacieux, drôle aussi et à mi-chemin entre le côté rétro et la modernité. En ce sens, John Wick remplit parfaitement son cahier des charges, avec des passages hallucinants de combats, de fusillades et d'utilisation des véhicules (où les chorégraphies sont brillantes), quelques joutes verbales bien senties, des ingrédients très film de gangsters
(code d'honneur, désaccords familiaux, rancunes anciennes, règlements de compte, contrats rémunérés)
, la bonne utilisation d'un personnage comme Marcus, une atmosphère poisseuse grâce aux décors
(port désaffecté, boîte de nuit, hôtel froid)
et à la photographie
(pluie, nuit, éclairage)
, un second degré assumé
(l'obsession pour le chien, les dialogues entre John et le réceptionniste de l'hôtel)
et bienvenu, une bande-son bien badass (Marylin Manson entre autres), et un style hybride convaincant, sorte de mélange entre les cascades ultra modernes, une réalisation fluide et les voitures anciennes. Au rayon du négatif, le démarrage un poil mou et Adrianne Palicki n'a pas un rôle assez étoffé. Côté casting, Keanu Reeves offre une prestation habitée, alors que Michael Nyqvist, William Dafoe et Ian McShane constituent de parfaits acteurs secondaires. John Wick est donc un déluge d'action jouissif, bien interprété et très bien mis en scène et chorégraphié, qui ne souffre guère de son manque d'originalité concernant son pitch de départ.