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Eowyn Cwper
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3,0
Publiée le 16 décembre 2020
1960 : une ombre fasciste plane sur l'Amérique du Sud où se réfugie opportunistement mais inopportunément le fantôme du nazisme. Un médecin allemand égaré en Patagonie va s'immiscer dans la vie d'une famille, séparant avec cynisme son humanité de son intérêt scientifique fondé sur l'eugénisme.
Traitant une nouvelle fois de l'identité de l'enfant et de l'adolescent après *XXY*, Puenzo est loin de perdre pied en choisissant de jongler avec les univers politique, familial et historique. Assumant en plus les rôles d'autrice, de réalisatrice, de productrice et de scénariste, c'est beaucoup lui demander que de construire une œuvre cohérente et divertissante, ce qu'elle arrive pourtant à faire.
Cela tiendra donc du chipotage si j'ai le même grief à lui faire que pour *XXY* : les différentes ambiances de son film ne communiquent pas entre elles, comme si elle laissait le lieu de son tournage juger à chaque endroit du ton qui doit prévaloir, ou bien que les ruptures opérées derrière la caméra pour passer d'une séquence à une autre (sans aller chercher très loin : les changements logistiques ou de décor, par exemple) se répercutaient sans contrôle à l'intérieur de l'histoire.
Malgré que le film étudie ses propres implications avec soin dans de nombreux domaines, on se retrouve alors avec un côté décousu et un peu anachronique qui tranche avec la compétence lui ayant permis de retracer légitimement la charnière historique que représente la transition politique sud-américaine tout en s'approchant d'aspects plus intimes et banals. En tout cas, il ne s'agit pas d'une auto-adaptation, mais bien d'un film indépendant qui manque juste d'un peu de personnalité pour remplir *in extremis* tout ce qu'il entreprend.
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5,0
Publiée le 28 juillet 2020
Le médecin de famille conteste la possible évasion du médecin nazi Josef Mengele à Bariloche en Argentine en 1960. Après avoir réussi à se cacher pendant plus d'une décennie à Buenos Aires. Sur la route il rencontre une famille argentine et devient fasciné par leur fille Lilith (Florencia Bado) qui est née prématurément et a donc un corps plus petit pour son âge. À leur arrivée à Bariloche Mengele sous le nom de Helmut Gregor devient une hôte du gîte familial. Mengele commence à traiter Lilith avec des hormones de croissance ce qui rouvre sa fascination pour la race aryenne pure. Le film a une partition, une cinématographie et une mise en scène exceptionnelle presque entièrement tournées à l'extérieur de Bariloche. L'histoire se développe en un thriller psychologique et en suspens en particulier dans les moments où la famille n'a aucune idée de qui est vraiment l'étranger dans sa maison. Mais le spectateur est pleinement conscient de sa vraie nature. Alex Brendemühl est effrayant dans le rôle de l'Ange de la Mort, tandis que Florencia Bado donne de solides performances en particulier pour son premier rôle au cinéma. Natalia Oreiro, Diego Peretti et Elena Roger parviennent à capturer l'essence de leurs divers personnages et à vivre des moments à l'écran avec des performances époustouflantes. Oreiro dépeint de manière convaincante une mère qui soumet son enfant à une expérimentation hormonale en pensant que c'est la seule option pour aider Lilith alors qu'elle se blâme de l'avoir prématurément. Le film est multicouche et aborde des sujets de l'histoire argentine que beaucoup ne connaissent pas. Le médecin de famille est une expérience cinématographique extraordinaire...
C'est un film soigné, élégant, avec un Josef Mengele resplendissant et des paysages de Patagonie à couper le souffle ou presque. Néanmoins ce film qui se concentre sur un petit épisode de l'exil de Mengele est un peu lent et souffre de ce rythme un peu contenu. D'un autre côté, tout est en finesse, et le côté diabolique de Mengele se ne révèle que dans les derniers instants du film, un dénouement fatal.
P'tit film tiré de l'histoire de Josef Mengele (alias docteur zinzin !) qui se rapproche de celle d'Eichmann le nazi dont il est d'ailleurs question dans ce film. Le point fort du film est assurément L'interprétation qui est excellente tout comme la photo , magnifique. Le film passe assez rapidement, tout ça s'enchaîne bien, et c'est surtout instructif ..... Intéressant donc mais ça manque quand même d'un peu de conviction,de rebondissements pour le rendre plus marquant, plus intense...
La réalisatrice argentine Lucia Puenzo, qui est aussi écrivaine avait fait de l'intersexualité le thème principal de son premier film "XXY" qui fut récompensé du Grand Prix de la semaine internationale de la Critique à Cannes en 2007. En 2013, elle adapte "Wakolda" le roman qu'elle vient d'écrire qui traite du passé trouble de l'Argentine au sortir de la Seconde Guerre Mondiale quand dignitaires et seconds couteaux nazis en fuite, empruntant la sinistre "route des rats" (surnom donné aux réseaux d'exfiltration nazis) avaient pu trouver refuge dans les dictatures sud-américaines (Argentine, Chili, Paraguay, Uruguay, Equateur, Bolivie, Vénézuela) avec la bénédiction et souvent le soutien entre autres de l'Eglise catholique, des Etats-Unis ou de l'Espagne franquiste. Progressivement une importante colonie allemande avait ainsi pu prospérer sur place en toute impunité, étendant ses réseaux d'influence. Cette période trouble qui fait sérieusement tâche dans le contexte d'après-guerre reste méconnue et le cinéma l'a relativement peu explorée hormis l'intrigant et exemplaire "Ces garçons qui venaient du Brésil" de Franklin J Schaffner (1968). Lucia Puenza fait donc œuvre utile en rafraichissant nos mémoires avec cette fiction située à l'orée des années soixante alors qu'une famille venant d'hériter d'un hôtel à Bariloche (station hivernale du Sud de l'Argentine ancien refuge de nombreux nazis) prend comme premier client un mystérieux médecin qui n'est autre que Josef Mengele en cavale, cherchant à échapper au Mossad. La jeune réalisatrice montre parfaitement l'atmosphère étouffante qui règne alors dans la petite ville où la germanisation de la population locale semble aller bon train. Le mystérieux docteur joué par un Alex Brendemühl au faux air de Laurence Olivier dont on sait qu'il interpréta sur la fin de sa carrière un inoubliable dentiste nazi sadique dans "Marathon Man" de John Schlesinger (1976), s'immisce insidieusement dans la famille via une emprise grandissante sur Lilith, la cadette de douze ans en proie à un retard de croissance qui en fait la risée de sa classe et dont il convainc sa mère (Natalie Oreiro) de lui laisser subir un traitement hormonal expérimental. Avec la jeune Lilith en doute sur son identité sexuelle, Lucia Puenzo retrouve un de ses thèmes favoris qu'elle peut aisément confondre avec l'obsession de Mengele pour l'eugénisme qui ne l'a pas quitté malgré la fin apocalyptique de l'aventure hitlérienne. Le grand mérite du film tient justement dans la perception ressentie de la rémanence de la folie aryenne qui bien que détruite par les armes cherche et parvient toujours à se survivre à elle-même. Inquiétant, froid et fascinant à l'image du docteur Mengele, le film de Lucia Puenzo avec une économie d'effets remarquable mais quelques images fortes de sens, nous conduit au plus profond des déviances de l'esprit humain.
Cela se passe en 1960, en Patagonie ; un médecin allemand s’intéresse à une famille qui tient un hôtel à San Carlos de Bariloche, au pied des Andes, sur les bords du lac Nahuel Huapi : la femme, née en Argentine, d’origine allemande, est enceinte de jumeaux tandis que sa fille Lilith, de 12 ans, souffre de retard de croissance. Le médecin la soigne à l’aide d’hormone de croissance (déjà testée chez les bovins) et surveille la grossesse. On découvre qu’il s’agit en fait du sinistre Dr Josef Mengele, médecin du camp d’extermination d’Auschwitz. L’enlèvement par le Mossad d’Adolf Eichman à Buenos Aires va précipiter les événements. Film remarquable par la mise en scène (l’acteur catalan Alex Brendemühl est terrifiant en médecin), le scénario bien construit (le père fabrique et répare des poupées et passe à la fabrication en série grâce à l’apport financier du médecin allemand), les dialogues, le montage (histoire racontée par Lilith) : tout concourt à illustrer la banalité du mal, chère à Anna Arendt. Sans oublier la beauté des paysages. .
Le médecin de famille ou wakolda nous plonge dans un monde d'après guerre où la traque des nazis avait commencé. On se retrouve donc en compagnie de Mengele, personnage, qui semble toutefois assez amical bien que mystèrieux si l'on ne connait pas la réalité historique. Et je pense que c'est là que le film a un gros point faible. Mengele était un chercheur nazi sans limite morale, sans considération pour la vie humaine et il se trouve attiré puis affectueux envers cette petite fille. L'acteur est froid comme la mort mais la vision donnée du personnage par la réalisatrice ne donne pas froid dans le dosspoiler: car malgré ses expériences, il n'est pas dénué de sentiment
L'environnement est purement magique, l'image est de qualité tout comme les plans. Je sors assez mitigé de ce film, l'interprétation, le scénario et la réalisation sont de qualité malgré quelques longueurs mais le personnage de Mengele nous reste bien trop méconnu tout au long du film pour que l'on s'implique vraiment dedans.
Bon film bien gênant et qui bouscule un peu notre conscience. Cela nous rappelle des heures bien sombres de notre histoire avec ces criminels nazis. Mais aussi la complaisance de certains pays d’Amérique du Sud qui les ont accueillis à bras ouverts à la fin de la guerre.
J'ai vu un film... écrit en mode "mineur" pour laisser transparaître une violence sourde en mode "majeur". On est pris par le suspense et par la nature des relations qui se jouent entre les différents protagonistes. Le film évolue dans une lumière triste et froide, et les décors rajoutent à son rendu sinistre. Et ainsi les révélations arrivent au fur et à mesure, toutes plus dures les unes que les autres. Il convient également de noter l'importance des décors naturels qui accentue l'effet glaçant. Et le coeur du film se révèle, lui aussi, dramatique... On découvre la pratique de ces tortionnaires des camps, qui ont pourtant juré le serment d'Hippocrate de protéger et de sauver la vie, et qui poursuivent leurs sales besognes en Amérique du Sud -en Argentine- après avoir réussi à échapper aux Alliés en Europe. Alex Brendenmhül incarne un Mengele terrible de dualité. Il réussit à s'immiscer dans la vie d'une famille pour "aider" une jeune fille atteint par un retard de croissance, et sous couvert de l'aider, il poursuit ses expérimentations. Ce film est superbe, terrible et il glace le sang...
Une très bonne idée de départ, une exploitation malheureusement moins bonne et surtout peu homogène. Des moments d'errances inutiles associée à des instants clés accrocheurs. L'acteur jouant le médecin est glaçant et il incarne parfaitement son personnage, c'est d'ailleurs lui qui maintient notre éveil et nous permet d'aller jusqu'au bout.
Plus documentaire que film, on se laisse cependant prendre par ce moment de la vie de Mengele en Argentine dans les années 60s...Rétrospectivement cela donne des frissons dans le dos. Notamment sur le rôle de l'église catholique et des autorités argentines dans la fuite des criminels nazis. Ne jamais oublier l'histoire!
un petit film qui ne fera pas date mais qui lève le voile sur la complaisance de certains pays d’Amérique du sud ( particulièrement l'Argentine) à l'égard des nazis en fuite, mais si les faits étaient déjà avérés. Le film bouscule forcément en s'attardant sur le docteur Mengele mais reste anecdotique, la petite histoire dans la grande...
Basé sur histoire vraie, ce drame historique est, malgré une intrigue manquant de rythme, pourvu d'un scénario bien écrit, une atmosphère sombre et glaciale, de superbes paysages et est interprété par des comédiens très convaincants. Un bon divertissement à découvrir.