Shokuzai "celles qui voulaient oublier" est la suite directe de "celles qui voulaient se souvenir" et, dans un univers toujours aussi glauque et stressant, nous propose de poursuivre l'histoire de ces filles en quête de réponses et de rédemption par rapport au meurtre de leur amie. Si dans le premier film, Sae et Maki avait choisie de se rappeler leurs faiblesses de ce fameux jour pour aller de l'avant, ici, avec le groupe Akiko/Yuka, Kurosawa nous propose une nouvelle voie possible: celle de l'oubli pur et simple.
Cette 2è partie s'enchaîne parfaitement avec la précédente, Asako, la mère et toujours en quête de réponses qu'elle va essayer de trouver au contacte d'Akiko et de Yuka.
Dans la continuité du 1, Kurosawa fait le bon choix de laisser à chaque protagoniste un chapitre entier pour permettre aux spectateurs une analyse de leurs comportement , du coup les filles sont encore très bien développées.
On a d'abords le cas d'Akiko qui après le drame a choisie de
littéralement se couper du monde en adoptant un mode de vie similaire à celui d'un ours: elle passe ses journées enfermée, à jouer aux jeux vidéo, lire des manga et manger des chips, en évitant tous contactes avec l'extérieur. Elle ne retrouvera qu'un peu de joie de vivre au contacte de Wakaba, la fille de la copine de son frère
, j'ai beaucoup aimé ce 3è chapitre car encore une fois, la réaction du personnage est naturelle, très compréhensible, en plus cette fois, la narration est un peu différente car on suit l'histoire d'Akiko sous la forme d'un flashback qu'elle nous raconte, c'est elle qui devient temporairement la narratrice, du coup elle "partage" ses émotions en direct. C'est une tournure intéressante car
contrairement aux autres filles, on nous la présente en hôpital psychiatrique et, comme ayant déjà "rembourser" sa dette
. Par contre je suis un peu perdu au sujet de son frère qu'on nous présente très brièvement dans la partie 1 comme un grand frère intentionné alors,
le fait qu' Akiko paye sa dette par le meurtre de clui ci me surprend un peu, en plus on ne nous présente pas leur relation comme tendue, le fait que ce soit une crise de jalousie, je trouve ça un peu trop facile
par contre y a un truc que j'ai pas comprit c'est
à un moment, Akiko se retourne et aperçoit derrière elle un gros nounours en peluche de 2 mètres...
wtf sérieux ?! après je ne me suis pas renseigné mais je crois que l'ours aune symbolique spéciale au Japon.
Ensuite on a Yuka qui semble être celle qui mène la vie la plus normale des 4 filles. Je n'ai pas trouvé son personnage très intéressant dans la mesure ou pour on ne sait quelle raison
éprouve une profonde jalousie pour sa grande soeur et va jusqu'à lui voler son mari
personnellement cette partie m'a bien ennuyé car je trouve qu'elle ne nous amène pas à réfléchir autant que pour les autres, ici Yuka veut juste oublier le drame en menant la vie dont elle a toujours rêvé. On a donc le droit à chapitre lent, sur un quotidien sans surprise, avec pour le coup une histoire de triangle amoureux mal exploité, pour lequel on ne ressent pas beaucoup d'émotion, du coup Yuka m'est vraiment apparue comme la plus antipathique des 4, son comportement est à la limite de la méchanceté.
Ensuite vient le dernier chapitre qui pour le coup, nous apporte la conclusion tant attendue de ce grand mystère ou cette fois, le personnage d'Asako est sur le devant de la scène et le spectateur la découvre finalement au travers de cet ultime chapitre,
grâce aux infos de Yuka, elle découvre l'identité du ravisseur qui est en fait son amant de la fac et le père d'émily
et c'est un développement bien amené qui ne manque pas d'agrandir encore le mystère de l'assassinat et de redonner un peu de souffle à cette longue enquête car oui, cette 2è partie comporte énormément, même trop de longueurs qui certaines fois cassent le rythme de l'action, heureusement, on ne décroche pas car l'intrigue n' en reste pas moin passionnante. De plus ici, le personnage d'Asako nous est présenté comme complexe car
son passé ressemble finalement assez à celui des 4 filles, vu qu'elle à laissé sa meilleure amie mourir sous ses yeux pour une histoire de jalousie amoureuse?
c'est vraiment bien trouvé car finalement, aucun personnage de l'histoire n'est complètement innocent, ni complètement méchant malgré l'univers et l'atmosphère malsaine. D'ailleurs à la fin
après le suicide de l'assassin, Asako est libre mais maintenant sa vengeance accomplie, elle ne sait plus ou quoi faire et se rend compte du vide intérieur que lui a procuré cette voie qu'est la vengeance
. Ici le réalisateur nous explique qu'en aucun cas on ne se soigne par la vengeance mais qu'il faut simplement accepter la réalité telle quelle, Une leçon plaine d'humanité.
Bon au final, ce film est pour ma part une très bonne découverte, un drame très poignant avec une histoire choquante mais qui une fois commencé, on n'a envie de connaître le fin mot de l'histoire du coup je n'ai pas décroché malgré les trop nombreuses longueurs de la 2è partie. Donc au final:
1er film: 14/20 et le deuxième film: 13/20 donc ma note finale des 2 films ensembles: 13,5/20
Un bon film du cinéma Japonais, à voir.