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serbitar38
7 abonnés
178 critiques
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4,0
Publiée le 15 juillet 2013
Ce deuxième volet nous donne véritablement une autre facette de cette oeuvre. Un ton encore plus feuilletonnesque, une approche plus terre à terre, plus réaliste, et un dénouement plus abordable. Mais tout le travail de Kurosawa prend véritablement forme et ampleur dans un final admirable et un aboutissement total.
J'ai trouvé cette seconde partie moins convaincante que la première pourquoi? Si l'analyse de l'évolution des 2 témoins est à la hauteur du premier opus , le personnage de la mère devient certes central mais aussi " outré" dans la série des dévoilements successifs ( dont la clef est prévisible assez tôt ). Reste un bon film témoignant de la maitrise ( un brin trop théâtralisée à mon gout ) de Kurosawa , la beauté des prises de vue et la créativité maligne de celle qui s'en sort...
2 h 10 + 2 h 20 = 4 heures 30 d'un cinéma époustouflant ! Il n'est pas possible de ne voir que la première partie, la deuxième s'impose vraiment ! Les personnages sont apparemment d'une rare tranquillité mais la souffrance, le malheur vivent en eux... Que de secrets, que de non-dits, rendent finalement l'intrigue insoupçonnable, dévoilée dans le dernier tableau de l'histoire. Un chef d'œuvre !
Par contre, dans "celles qui voulaient oublier", les deux personnages, l'ours et surtout la fleuriste m'ont paru assez antipathiques. Quant au chapitre explicatif, c'est celui que j'ai le moins aimé : c'est alambiqué, invraisemblable. Le scénario ne semble pas du tout écrit et montre toute sa faiblesse. Je me demande bien ce qu'il en est du roman. Juste une remarque: les mères dans ces films n'ont pas la part belle. Il y a bien sûr la mère d'Emili, froide et atroce, mais celle de la poupée et celle de l'ours ne sont pas très très tendres non plus envers leurs filles et ont sans doute une responsabilité dans leurs pathologies !
Passons tout de suite sur ce qui fâche:1 ou 2 chapitres tout à fait dispensables et une fin tirée par les cheveux(l'ex-compagon/directeur d'école qui ouvre une lettre trouvée dans un coffre-fort,mais après tout pourquoi pas?,ce n'est pas ce qui est important ici mais bien ce qui se trame derrière les personnages)pour aller à l'essentiel,une mise en scène magistrale(les 2 films du diptyque étant indissociables,le 2è éclairant le premier)de laquelle on pardonnera,je le répète,le chapitre assez ch***t sur le type qui prend son pied avec les fétiches.
En France, on a pas l’habitude de ce genre de film, et moi non plus, donc j’ai trouvé des longueurs, des choses "inutiles" (alors y’a vraiment un passage dans la première partie… et long en plus, j’vous raconte pas!!) , des incohérences, de mauvais jeux d’éclairage, et une musique parfois caricaturale voire inappropriée…
Vous me rejoindrez sûrement, sur ces points… cependant, si on prend le film dans sa globalité, que l’on analyse la réaction de chaque personnage, et leur psychologie, que l’on comprend l’âme du film, là où le réalisateur a voulu nous emmener, si on regarde Shokuzai avec un œil différent, on peut clairement admirer la complexité recherchée du psyché des personnages, son scénario tortueux mené par des acteurs convaincants qui ne manqueront pas de laisser le spectateur en haleine jusqu’à la scène finale.
A voir après la première partie, car sinon on perd une partie de l'intérêt. Un poil en dessous car on s'attend à encore mieux et ce n'est pas le cas. La conclusion est bien mais un peu "too much". Toutefois, on partait de haut et objectivement cela reste un très bon film avec les mêmes qualités ou presque que la première partie. Le diptyque est un des évènements majeurs de l'année 2013.
Je m'étais dit que ça suffisait. Le premier épisode (en fait les deux premiers, puisqu'il s'agit de 5 épisodes regroupés en deux films) m'avait convaincu qu'il n'y avait là rien à manger pour moi. Trop de pathos, d'invraisemblances, de lenteur inutile. Mais bon, j'avais conscience de n'avoir vu qu'une partie de l'œuvre, peut-être avais-je jugé trop vite ? Alors finalement je me décide, et je vais voir la suite. Ça commence plutôt bien avec le segment le moins mauvais, l'histoire de la fille qui se croit ourse et refuse de s'embellir par superstition. Ça se gâte vite avec la quatrième, la fleuriste arriviste qui couche avec son patron et se fait faire un enfant par le mari flic de sa sœur parce qu'elle craque sur les policiers... Mais le pompon, c'est le dernier, sobrement intitulé "Rédemption", qui ferait passer Santa Barbara pour du Shakespeare. Une heure du pire théâtre de boulevard mal filmé et interprété par des comédiens amateurs emphatiques, censée nous donner le fin mot de l'affaire : et là je vous spoile tout tellement c'est ridicule. spoiler: En fait Emili a été violée et tuée par son propre père qui ne savait pas qu'elle était sa fille et qui voulait se venger de la mère d'Emili qu'il tenait pour responsable du suicide de sa chérie de l'époque du temps où tous les trois étaient amis (sic) à la fac. Le tout s'étant noué autour d'une histoire d'enveloppe testamentaire et de l'écrin d'une bague dans un immeuble à vendre où il se trouve qu'Emili jouait le jour du drame tandis que son vrai père (qui ne savait pas qu'il l'était) passait par là pour le visiter. Effaré qu'un scénario pareillement cousu de fil blanc et aussi crédible que celui du "Gendarme et les extra-terrestres" puisse avoir motivé quiconque de se coltiner à une adaptation... Et qu'un film aussi ridicule récolte une telle moisson de critiques très favorables.
La deuxième partie de Shokuzai est une grande déception. Je n'ai jamais réussi a rentrer dans le film alors que la première partie était véritablement envoûtante. Le principal problème vient des ruptures de ton incessantes (soulignées par une musique parfois inappropriée) qui font sortir le spectateur du film qui est un objet hybride plutôt hermétique auquel il manque une vraie identité. Sans compter qu'il tombe sur la fin dans le ridicule. Il y a avant tout de vrais problèmes au niveau de l'écriture. Les personnages sont ici trop caricaturaux et peu crédibles dans l'ensemble. Les scènes et les rebondissements sont également trop artificiels pour convaincre. Les mauvaises idées s'enchaînent sur la fin avec une scène d'explications absolument interminable et surtout extrêmement mal dirigée (cf mouvement de l'actrice principale lors de son interrogatoire par la police). La confrontation n'est pas bien meilleure non plus. L'incompréhension se mêle donc à l'incrédulité pour finir sur du grotesque et du grand n'importe quoi. Le tout est donc plutôt ennuyeux et pas très engageant. Dommage donc car la première partie était pleine de promesses.
Après avoir souffert dans le premier volet on est un peu récompensé ici mais l'ambition affichée au départ n'est pas atteinte. Le scénario est moins intéressant que l'ampleur du film ne pouvait laisser supposer. On peut même conclure à un défaut de maitrise face à un égo démesuré.
Voila! On est à demain. Avec Akiko (Sakura Ando), la fille ours. Grande fille pataude toujours en salopette, complètement coupée du reste du monde -sa vie se passe dans sa chambre à regarder des BD-, infantilisée par sa mère et son frère, Akiko voit sa vie se transformer quand ce frère se marie, que sa belle soeur essaye de la féminiser, et surtout quand la fille de celle çi, d'une dizaine d'années, entre dans son univers clos. Elle saute à la corde avec la petite, joue avec elle, s'en sent responsable -et épie la trop grande intimité que le frère aurait avec sa petite belle fille. Il est évident qu'elle n'a rien oublié..... Si on vous dit que ça finira mal, et qu'Asako sera présente -ça vous étonne?
L'histoire de Yuka (Chizuru Ikewaki), elle, est différente. Oui, Yuka semble se contre fiche de son passé. Elle gère une boutique de fleuriste, couche avec son patron, séduit le mari de sa soeur, tombe enceinte -et n'a pas peur d'Asako. Contrairement aux autres, elle la nargue.... Et un jour, elle entend une voix aux actualités: c'est lui (Teruyuki Kagawa). Il est devenu le directeur d'une école privée (un truc de fou ou de sadique! les élèves vêtus de blanc marchent et mangent en rang, tête baissée, en silence...). Plutôt que de renseigner Asako, la punaise va tenter de la faire chanter.... Et c'est comme ça qu'on bascule, ENFIN! dans l'histoire d'Asako. Il reste une heure haletante, un tricot de secrets, de remords, de quête de l'expiation, un puzzle glauque et terrible (digne, donc, de Old Boy....) qui donne au film sa dimension magique.
Conçu comme série pour la télévision, c'est quand même sans doute au cinéma qui condense l'action que cette histoire horrible trouve sa vraie place. Mais tout est passionnant: la caractérisation des personnages; tout ce que l'on découvre de la vie japonaise, et des relations si formelles encore qui la régissent. Et cette poésie de l'image simple dont les japonais ont le secret.....C'est à voir absolument, tant que cela passe par ci par là!
Le film offre au spectateur un large panorama des psychoses qu’un adulte peut développer suite aux tragédies de sa jeunesse. Et malgré les chemins alambiqués de son récit, Kurasawa arrive à trouver une cohérence étonnante et inquiétante.
Tout drame doit prendre fin. Le meurtrier et violeur d'une petite fille va être retrouvé, et ses quatre camarades de classe vont voir ressurgir de vieux démons du passé. Oublier cette tragédie pour pouvoir reconstruire une nouvelle vie ? Impossible...
À l'image de la première partie, les deux derniers portraits de femmes sont dans la même veine que les précédents. Émouvantes et soignées, ces peintures humaines représentent des métaphores. L'une étant un ours ne sachant comment vivre en société, et préférant se cacher constamment dans sa chambre. L'autre étant une princesse qui attend que son prince charmant vienne la sauver et la protéger. Portés par des actrices impliquées, ces rôles nous font oublier que Shokuzai a démarré comme un thriller. Et malheureusement, le dernier chapitre va nous le rappeler de façon laborieuse.
Cette ultime partie (qui résout l'intrigue principal) est en effet loin de répondre à nos attentes. D'abord par ses nombreuses incohérences (pourquoi la police rouvre l'enquête subitement ?), puis parce que Kurosawa loupe la rencontre fatidique : celle entre la mère d'Emili et le tueur. De plus et c'est un comble, le spectateur s'ennuie lors de l'enquête policière. Vu que le spectateur connait déjà tous les éléments au préalable, écouter les faits une nouvelle fois relève de la corvée. Sans parler des trop nombreuses coïncidences (coffre fort) qui surviennent dans ce récit tenant à moitié debout, il est dommage de voir que les réelles motivations du tueur laisse à désirer, et sont même maladroites.
Dans cette série psychologique qu'est Shokuzai, on voit bien que le cinéaste est meilleur quand il peint le portrait de quatre femmes n'ayant pas supporté la perte d'une amie que lorsqu'il tente d'élaborer un polar solide. Idem pour le propos sur la mère qui reste pertinent puisqu'il révèle son véritable rôle dans cette intrigue. Si l'on comprend la place que le symbolisme a dans le cinéma asiatique, c'en finit ici par ne plus devenir crédible. Déçus de voir que ce film se finit comme ça, nous retiendrons l'intelligence du scénario portée aux quatre femmes. Et nous oublierons le reste.