Après sa participation à la saga omnibus "V/H/S", Adam Wingard s'est révélé aux yeux du grand public (ou plutôt auprès des adeptes du film de genre vu le peu de sorties en salle dont le film a bénéficié !!) avec "You’re Next", un home invasion/slasher angoissant et efficace, mais qui surpris surtout pour son côté plus dramatique qu’horrifique, notamment avec un développement de ses protagonistes plus profond que d'habitude dans ce genre de film. Cette proposition atypique était certes intéressante mais témoignait surtout d'une certaine vision « rétro/vintage » du cinéma. Aujourd'hui, avec "The Guest", cette proposition est toujours présente et on peut enfin affirmer une chose : Wingard aime les années 80 ! Alors "The Guest", ça raconte quoi ? Très simple : David, un jeune soldat, se rend pour présenter ses condoléances au domicile de la famille de l’un de ses amis disparus au combat. Cette dernière va alors l'inviter à séjourner quelques jours dans l’ancienne chambre de leur fils ; mais au fur et à mesure des jours, David, qui semblait de prime abord charmant, va commencer à adopter un comportement de plus en plus étrange...On ne change pas une équipe qui gagne : "The Guest" lorgne toujours du côté du home invasion en proposant comme idée principale une présence inconnue, étrange et violente voulant s’incruster durablement dans le foyer d'une bonne famille américaine ; mais ce qui va différencier le métrage de son prédécesseur, c'est que Wingard va se permettre d'y associer un autre genre lui aussi assez fréquents dans les années 80 : les thrillers/actioners survoltés. En effet, la première partie du film se concentre à mettre en place un mystère épais, aussi inquiétant qu'intriguant autour du personnage principal et de sa personnalité : on sait que quelque chose cloche avec ce type, mais on en a pas particulièrement peur car il est posé, gentil et serviable
(il est à l'écoute de la mère en deuil, il donne des conseils de self-défense au p'tit frère qui se fait martyriser à l’école, il fleurtouille gentiment la jolie frangine en manque de repères, il devient le copain de bières du père
), ce qui renforce encore plus le sentiment de malaise que l'on peut ressentir envers lui (sans parler du fait qu'il arrive dans la bourgade juste avant Halloween avec à ce moment précis l'apparition du titre sur un effet sonore assez stressant : une façon sympathique de faire référence au « croquemitaine »…si vous pigez pas la référence, revoyez les "Halloween" ou les "Vendredi 13"). Mais finalement ce n'est que le calme avant la tempête...et c'est ainsi que débute la seconde partie du métrage qui va radicalement changer de ton, nous dévoilant les « talents » de David dans toutes leur splendeur. A partir de ce moment, le métrage se contentera de jouer la carte de l'action simple et efficace, mais tout en gardant encore un peu de secret pour pouvoir toujours garder les spectateurs en alerte. La pauvre famille se retrouve alors plongée dans une histoire surréaliste qui la dépasse complètement mais qui va irrémédiablement la conduire dans une spirale destructrice infernale. Force de constater que, malgré la démarche simple (et non pas simpliste, c’est différent !) du parti pris de l’actioner, le film se regarde avec plaisir et une certaine facilité non rebutable, le tout se concluant de manière certes un peu prévisible, mais enrobé d’une esthétique flashy (encore les années 80) très intéressante où l’utilisation intelligente de la musique (jusqu’à présent très ancré années 80 aussi…mais finalement c’est logique !) atteint son paroxysme. Niveau casting, ce n’est ni génial ni à vomir : Dan Stevens (le sympathique british de la série « Downton Abbey » et qu’on a pu voir aussi dans "Le Cinquième Pouvoir") possède le physique ainsi que l’expression faciale facilement modulable pour incarner le fameux « guest », quand à Maika Monroe avec son innocence virginale et son regard de braise, elle vaut à elle seule le visionnage du métrage (et elle confirme après sa superbe performance dans "It Follows"…j’ai hâte de la voir dans le futur "Independance Day Resurgence" !) ; pour les autres on dira que leur prestation demeure honnête. Au final "The Guest" est une pellicule sympathique de par son côté « old school » totalement assumé et par sa nature intéressante de qu’un thriller brutal aux vagues accents horrifiques. Même si sa forme parlera plus facilement aux nostalgiques qui ont débuté leur cinéphilie durant les années 80 comme moi (oui, je suis vieux et j’assume…mais je suis pas le seul !! ^^), son fond à l’avantage d’être assez universel et confirme bien l’adage que je préfère le plus au cinéma : « simple mais efficace ».