France Info au soir de la projection du festival de Cannes déclarait : «Un film creux ». Un autre média balançait : « Star Wars c’est comme Marvel, ce sont des tranches sans saveur débitées pour nourrir le fan » Va pour les tranches commerciales, mais c’est loin d’être creux. On le sait tous, Disney avait prévenu, depuis que l’usine aux grandes oreilles a racheté la saga, le robinet à pognon coulerait à flot. Entre parenthèse, Disney a fait fort, ce spin-off relatant la jeunesse de Han Solo sort six mois après l’épisode VIII, les derniers Jedi. Par contre, il faudra attendre décembre 2019 pour une autre tranche Star Wars. Pour en revenir à notre mouton Solo, l’idée était intéressante. La question était de savoir si le spectateur averti pourrait faire abstraction des traits de Harrison Ford. Eh oui, Han Solo c’est Harrison Ford. Et ce depuis deux générations ! Il n’y a qu’un Han Solo. Seulement, il faut bien se rendre à l’évidence, Han Solo jeune ne peut être joué par l’cône Harrison Ford. Serait-ce le plus difficile à admettre ? Alors les anciens combattants pourront toujours s’interroger sur l’intérêt de faire un film sur la jeunesse de Solo. Tellement pratique comme raisonnement pour préserver un seul et unique Han Solo. Et franchement, après avoir vu le film, je m’interroge aussi sur l’intérêt de ce spin-off à part de générer des intérêts financiers. Je cesse de tourner autour du pot, « Solo : A Star Wars Story » remplit sa mission de bon divertissement. Un film lambda car j’ai du mal à y percevoir la fameuse mythologie Star Wars. Bien sûr, il y a bien des éléments qui s’y rattachent, c’est le minimum pour provoquer un semblant de nostalgie pour les anciens. Alden Ehreinreich qui a la lourde tâche d’assurer l’héritage des traits de Harrison Ford jeune s’en sort plutôt honorablement. Il n’y a pas lieu de lui sauter à la gorge. En tout cas en version originale, ça passe très bien. Il faut lui laisser du temps. Il se murmure que l’acteur aurait signé pour trois films. Il faut espérer que son personnage s’étoffe, que son caractère soit nettement plus trempé. En effet, dans ce premier volet, il manquait à son personnage plus de cynisme, d’ironie amère et d’égoïsme. Où s’inscrit ce « Solo story » dans la saga tant cet épisode manque de souffle épique ? « Rogue One » a trouvé sa place dans la mythologie Star Wars. C’est sans doute l’épisode le mieux réussi sous l’étiquette Disney. Depuis la reprise de la franchise, terme connoté commercial, la saga s’est diluée en terme d’intensité, d’enjeu et d’intérêt. Sans crier au scandal, ce spin-off à dominante commerciale reste acceptable mais certainement pas inoubliable ou indispensable à la saga. « Star Wars c’est comme Marvel, ce sont des tranches sans saveur débitées pour nourrir le fan ». Va pour les tranches commerciales, mais elles ne sont pas destinées pour les fans. Le vrai fan n’accepterait pas une tranche sans saveur. Le fan a du goût. Cette nouvelle tranche commerciale dont je suis prêt à reconnaître la bonne intention est une nouvelle frustration. Mais qui sait avec le temps, ce Solo finira par trouver sa place. Un nouvel espoir avec les prochains ?