Comment faire en 2 heures ce que le "Ben-Hur" de Wyler faisait en 3 et demie ? A priori on ne peut pas et Bekmambetov, que j'apprécie au demeurant, le prouve avec son "Ben-Hur" cuvée 2016, un blockbuster bien foutu mais sans aucune âme. Pour commencer son Judah Ben-Hur manque cruellement de charisme et apparait bien trop propre sur lui, bien trop lisse pour emporter une quelconque adhésion, son frère Messala est bien plus efficace pour le coup, Rodrigo Santoro campe également un bon Jésus bien que ce dernier soit carrément survolé, en revanche Morgan Freeman semble s'être égaré, c'est assez rare pour être souligné. Bien évidemment, vu l'époque et le réalisateur, l'aspect graphique est quant à lui nickel chrome, la reconstitution d'une Jérusalem à flanc de montagne par exemple est de toute beauté, les effets spéciaux sont très bons dans l'ensemble mais ça manque tout de même de punch. La première partie est relativement agréable à suivre au demeurant même si les enjeux ne sont pas palpitants mais à partir des galères, le niveau d'intérêt n'aura de cesse de s'affaiblir. L'acteur principal montre ses limites et le tout est vite expédié en fait, la course de chars remonte certes le niveau, c'est très bien foutu et parfaitement réalisé mais à aucun moment on ne ressent un quelconque souffle épique et dans ce type de cinéma c'est clairement rédhibitoire. Pour finir, la toute dernière partie parait hors de propos, une espèce de happy-end suranné qui dégouline de bons sentiments et de bondieuseries en tous genre. Les moins exigeants se suffiront sans doute de l'aspect visuel et relativement divertissant du métrage, pour ma part j'attendais clairement autre chose, le projet était sans doute trop ambitieux pour Bekmambetov qui n'a jamais su se sortir de son univers habituel.