Encore un blockbuster estival, le dernier semble-t-il, qui enfonce définitivement le clou de l’inanité la plus totale de cette saison 2016 pour le genre. Faire un remake du chef-d’œuvre de Williame Wyler semblait déjà quelque peu risqué et incohérent à la base mais lorsqu’on voit le résultat, on se demande quelle mouche a piqué la Paramount lorsqu’elle a décidé de valider le lancement du film. « Ben-Hur » version 2016 n’est pas catastrophique, il est juste d’une vacuité impressionnante et pâtit d’un manque d’âme et de motivation cinématographique évident.
Les effets spéciaux sont réussis ainsi que les décors mais cette histoire semble totalement surannée aujourd’hui et manque d’actualisation. Dans un monde occidental (auquel est destiné le film) majoritairement athée ou peu pratiquant, voir les scènes où intervient Jésus semble totalement hors propos. Il n’en était pas de même il y a plus de cinquante ans, mais ces incursions idéologiques et religieuses dénotent beaucoup trop et paraissent hors propos voire ridicules aujourd’hui.
Après le ratage total « Abraham Lincoln, chasseur de vampires », le metteur en scène russe Timur Bekmambetov qu’on croyait quelque peu doué avec « Wanted » montre qu’il sait filmer des scènes d’action mais qu’il n’est pas apte à donner sens et profondeur à un long-métrage. En effet, si la scène du naufrage des galères ou la fameuse course de chars sont impressionnantes, le reste du film ressemble à du remplissage, ennuyant et manquant fortement d’enjeux et d’incarnation. Et encore ces scènes souffrent parfois d’un montage épileptique manquant de visibilité et de clarté.
Et que dire des acteurs choisis. Peu connus, ils n’ont majoritairement aucun charisme et pas la prestance nécessaire pour reprendre des rôles si mythiques. De ce fait, on est embarqués durant deux heures dans un film à la banalité confondante doté d’un happy-end de la pire des espèces, que même les pires tâcherons hollywoodiens n’auraient pas osé présenter à leur public. L’ennui n’est pas vraiment là, car l’aspect technique rattrape le tout, mais le désastre artistique lui est bien présent.