"Paradise Lost" n'est certes pas un biopic classique puisque l'angle d'approche choisi par Andrea Di Stefano, afin de découvrir le terrible Pablo Escobar, met en scène un personnage extérieur, sorte de anti-héros par qui l'horreur va faire surface petit à petit...
On pourra regretter ce choix, mais personnellement je ne trouve pas cette démarche forcément mauvaise et inintéressante, bien au contraire puisqu'à travers cet innocent surfeur Nick venu à la rencontre des vagues colombiennes, le spectateur va lui aussi découvrir tout le machiavélisme et la complexité de la personnalité d'Escobar !
Et cette histoire d'amour entre Maria, sa nièce et Nick, n'est donc pas le point essentiel mais un moyen d'entrer dans ce monde sans pitié que dirige de main de fer (glissée dans un gant de velours) le célèbre baron de la drogue Escobar !
Et il faut reconnaître que cette prise au piège qui va aller crescendo pour devenir une véritable descente aux enfers, vécue par le jeune Nick (Josh Hutcherson dont le jeu est assez juste), fonctionne vraiment et permet ainsi au spectateur de découvrir, tout comme ce dernier le découvre lui aussi, le vrai visage de ce monstre impitoyable, mais par ailleurs gentil père de famille, tout protecteur et aimant qu'il est réellement !
À ce niveau, on ne peut pas nier que ce parti-pris est assez habile, que la tension ressentie à travers la dangerosité d'Escobar grimpe en flèche pour nous retourner et nous anéantir complètement...
Bien des aspects de cet énorme trafic avec tous les appuis qu'il sous-entend, sont très bien décrits en nous montrant toute la détermination, la cruauté et l'insensibilité totale de ce célèbre narco-trafiquant sans pitié, sans relâche et d'une violence inouïe !
Cette histoire nous est contée avec une certaine pédagogie mais maintenant, pour celui qui connaît un peu les activités et la vie de cet homme, beaucoup d'événements tragiques et sanglants ne sont pas montrés, ni même évoqués au niveau du nombre effarant de morts, juste avant qu'il ne soit tué lui-même...
Benicio Del Toro est tout à fait l'acteur idéal pour ce rôle ambigu de parrain colombien de la drogue !
On sort assez secoué de cette projection, de par la violence, la froideur de ce mode opératoire dont le fonctionnement est hallucinant, Escobar étant un calculateur implacable prêt à tout, pour préserver ses intérêts et ceux de sa famille.
Notre vie à côté semble bien simple et tranquille, mais étonnamment rassurante et douillette, alors à choisir ?...