Mais qui donc veut la peau de Jim Terrier, alias Sean Penn (du plomb dans la tête, le visage fripé d'un vieillard, mais une musculature à la Rambo) ?.. Cet ancien des Forces Spéciales US s'était recyclé comme "hitman" (ce qui devient, le titre étant déjà utilisé, "The Gunman", amputé de l'article pour le public français - quelle fraîcheur d'inspiration..), au service d'une multinationale évidemment sans âme et sans scrupules, occupée à piller l'Afrique noire, profitant d'un énième conflit tribal pour couvrir ses petites horreurs, via une société de sécurité peu regardante, ni sur les clients, ni sur les méthodes. 8 ans après son dernier exploit, en RDC, on essaie de le liquider, et notre homme voudrait bien savoir qui, et pourquoi. Sans avoir visionné une seule image de ce lamentable film (qui, on l'imagine bien, ne rend aucune justice au roman dont le scénario prétend s'inspirer, "La Position du tireur couché", de Jean-Patrick Manchette - précédemment adapté en "Le Choc", avec Delon, par Robin Davis, en 1982, et qui fit un "flop"...), j'imagine que n'importe qui a déjà sa petite idée... Ne pas s'attendre au moindre suspens, ni à la moindre surprise, en confirmation. Pierre Morel, un "Besson boy", "cinéaste" de chefs d'oeuvre comme "Banlieue 13" ou "Taken", promène mollement (un comble pour un "film d'action") sa caméra, du Congo en Espagne (en passant par Londres) - certes, ça castagne à tout va (et canarde de même), mais de manière inconsistante, et sans l'ombre du début du moindre intérêt, de la moindre nervosité, de la plus petite trouvaille de mise en scène, ou de prise de vues (Morel est pourtant directeur photo de formation...). S'agissant d'une coproduction, notamment espagnole, Javier Bardem fait une panouille (où il est grotesque). On trouve aussi au générique l'Italienne Jasmine Trinca - transparente (et même inutile). Quant à Penn... ayons la charité d'oublier ce nanar dans sa filmo...